Istanbul – La Turquie a vivement condamné vendredi les assauts meurtriers du régime contre des territoires rebelles dans le sud de la Syrie, estimant que la Russie, l’Iran et les Etats-Unis avaient une “part de responsabilité” dans ces “violations”.
Les forces du régime de Bachar al-Assad et de son allié russe ont lancé le 19 juin une offensive dans la province de Deraa dominée par les insurgés.
La journée de jeudi a été la plus meurtrière, avec des dizaines de raids aériens qui ont fait au moins 25 morts parmi les civils, dont des enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
“Dans ces violations, la Russie a une part de responsabilité, l’Iran a une part de responsabilité, et les Etats-Unis aussi ont une part de responsabilité”, a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu dans un entretien à la chaîne d’information NTV.
Secteur sensible puisqu’il borde la frontière avec la Jordanie et le plateau du Golan, en partie annexé par Israël, le sud de la Syrie était resté relativement calme depuis un an grâce à un accord de “désescalade” négocié directement par Moscou, Washington et Amman.
Les Etats-Unis “ont négocié un accord avec la Russie et doivent prendre les mesures qui s’imposent pour stopper ces violations”, a poursuivi M. Cavusoglu.
“+Nous avons conclu un accord, mais il y a des attaques, que peut-on y faire ? Débrouillez-vous seuls+. Dire une telle chose, ce n’est pas humain. De plus, cela nuit à la confiance envers ces pays”, a ajouté le ministre turc.
Avant ces déclarations, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hami Aksoy, avait fermement condamné les “assauts inhumains du régime” syrien, estimant qu’ils étaient “en train de saper les efforts déployés (…) en vue de réduire les violences sur le terrain et de trouver une solution politique à la crise”.
La Russie et l’Iran, alliés du régime syrien, et la Turquie, qui soutient les rebelles, sont les parrains du processus dit d’Astana qui a permis de réduire l’intensité des violences sur le terrain via la mise en place de “zones de désescalade” l’an dernier.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a soutenu activement l’opposition dès le début de la crise syrienne en 2011. Mais Ankara est depuis un an et demi moins préoccupée par le sort de M. Assad que par les activités de groupes kurdes dans le nord de la Syrie, à la frontière turque.
Ankara, qui s’est rapprochée de Moscou sur le dossier syrien, a lancé en janvier une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
Syrie Ankara condamne l’assaut inhumain régime sud
Source: AFP