La force Barkhane a également réussi à mettre la main sur plus de six tonnes de munitions et d’explosifs. Elle reste la cible d’attaques meurtrières…
En visite sur le front anti-djihadiste au Tchad en fin d’année dernière, le Premier ministre Bernard Cazeneuve avait averti : il faudra se « préparer à une guerre longue » contre le terrorisme implanté au Sahel. Et pour cause, le conflit a continué à battre son plein en 2016. Jeudi, un porte-parole de l’armée française a détaillé les résultats des opérations menées dans cette bande de l’Afrique qui recouvre notamment la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso.
« La force Barkhane a mis hors de combat ou remis aux autorités locales près de 150 terroristes et saisi plus de six tonnes de munitions, explosifs et produits divers », a-t-il dit lors du point de presse hebdomadaire de la Défense. Elle a effectué au total 125 opérations en 2016 sur les cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso) dans lesquels elle opère, seule ou en partenariat avec des forces locales, a-t-il ajouté. L’armée française précise rarement le nombre de combattants « neutralisés », selon l’expression consacrée dans ce milieu.
25 000 soignés
Des centaines de djihadistes ont été tués dans le nord du Mali depuis l’intervention française Serval en janvier 2013, relève-t-on généralement de source militaire. Environ 25 000 personnes ont bénéficié par ailleurs de soins médicaux gratuits dispensés par Barkhane, a précisé Patrik Steiger. L’armée française apporte aussi une assistance vétérinaire gratuite à des éleveurs. En 2015, Barkhane, qui a succédé à Serval sur les cinq pays du Sahel, avait totalisé environ 150 opérations qui ont permis de détruire 16 tonnes de munitions.
L’armée française, appuyée notamment par les soldats tchadiens, a mis en déroute en 2013 les islamistes armés qui avaient conquis une grande partie du nord du Mali. Mais les forces maliennes, onusiennes (Minusma) et françaises y restent régulièrement la cible d’attaques meurtrières. Depuis 2015, ces attaques se sont en outre étendues à d’autres régions du pays.
Quatre soldats français ont été tués au Mali en 2016 et 16 au total depuis le début de l’intervention Serval. Une humanitaire française, Sophie Pétronin, a aussi été enlevée le 24 décembre à Gao (Nord) où Barkhane concentre le gros de ses troupes au Mali. Les questions de défense et de sécurité seront au centre du sommet Afrique-France qui se tient vendredi et samedi à Bamako, en présence d’une trentaine de chefs d’État et de gouvernement.
Publié le 12/01/2017 à 15:09 | Le Point.fr