C’est du moins ce qu’on puisse dire y égard au meeting d’information tenu le jeudi 12 janvier, à Kidal, sur le thème : «Information sur l’état de la mise en œuvre de l’Accord et la nouvelle dynamique de la CMA».
Selon un communiqué de presse diffusé à l’issue de la rencontre, il s’agissait d’un meeting d’information présidé par le Président en Exercice de la CMA, Alghabass AG INTALLA, assisté des autres Secrétaires Généraux.
A travers ce communiqué, on comprend aisément qu’il y a, en fait, la présence de deux Etats sur le territoire malien. Sinon, que vaut le titre «Excellence» attribué à Alghabass AG INTALLA par les membres de la Coordination des Mouvements de l’AZAWAD ? S’agit-il, d’une provocation du pouvoir de Bamako ? Pourquoi sous la direction du «Président en Exercice », «Son Excellence» Alghabass AG INTALLA ? En tout cas, le Peuple malien voudrait qu’on explique clairement ce jeu trouble instauré autour de Kidal depuis longtemps.
Aussi, la CMA parle de sa nouvelle dynamique qui s’articule autour de sa restructuration par la mise en place des nouvelles commissions politique, sécuritaire, économique et administrative pour répondre d’une manière efficace aux besoins des populations.
S’agissant de la mise en œuvre de l’Accord de paix, issu du processus d’Alger, la CMA indique qu’après dix-huit mois de sa signature, il peine à démarrer.
Les quelques actions posées par la partie gouvernementale l’ont été de façon unilatérale et en contradiction avec l’esprit et la lettre de l’Accord, estime-t-on du côté de la CMA.
Il s’agit, entre autres, de la relecture du code des collectivités territoriales ; de la mise en place de la commission de révision constitutionnelle ; de la mise en place de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) et de sa tutelle actuelle mettant en cause son indépendance ; du recrutement des agents des antennes régionales de la CVJR ; de la mise en place des Agences de Développement Régionales ; de la signature des contrats plans entre le gouvernement et des acteurs fictifs au nom des autorités régionales ; de la fixation des dates et de la tenue des élections communales dans les Régions où est prévue la mise en place des autorités intérimaires ; du non-respect de la clé de répartition pour la désignation des membres des autorités intérimaires ; de la désignation des Responsables des antennes régionales du DDR ; de la violation flagrante de tous les engagements pris pour la mise en place des équipes de patrouilles mixtes de Gao qui sèmerait, toujours selon le communiqué en question, une confusion totale qui les rend inopérantes ; de la fixation de la date de la conférence d’entente nationale qui est censée couronner un processus de paix qui n’a même pas démarré et la nomination de son Président, signée le 19 juin 2016 pour la mise en place des autorités intérimaires ; des décrets N°0894 et 895/PRM du 31 décembre 2015 portant, respectivement, Création, Organisation et Modalités de Fonctionnement-Démobilisation-Réinsertion (DDR) au Mali et Création, Organisation et Modalités de Fonctionnement de la Commission d’intégration, violés par les décrets du 02 décembre 2016 portant nomination des membres des mêmes commissions.
Le pire, dans le souci d’améliorer le niveau de vie des populations qu’elle administre, la CMA lance un appel pressant aux partenaires techniques et financiers pour la réhabilitation et le fonctionnement des services sociaux de base et des infrastructures administratives.
A la faveur de ce meeting, il y a eu un soi-disant appel pressant lancé aux Azawadiens, leur demandant de conjuguer les efforts pour qu’il y ait un retour digne des populations réfugiées et déplacées du conflit.
En tout cas, ces propos sont clairs. Il revient à Koulouba de tirer les leçons pour édifier le Peuple malien sur ce qui se conspire à nouveau autour de cette Région de Kidal.
O.M
Source:Le Soft
Source: Le Soft