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A Yamoussoukro, Français et Ivoiriens lancent le «hub pour l’éducation»

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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian (g.), et le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, le 18 octobre 2018 à Yamoussoukro.

Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, était, jeudi 18 octobre, en Côte d’Ivoire où il a fait escale à Yamoussoukro pour lancer le « hub franco-ivoirien pour l’éducation ». Il s’agit d’un réseau de partenariats entre des écoles ou universités françaises et ivoiriennes en vue de délivrer la même formation et le même diplôme. Objectif : fournir en cadres bien formés les grandes entreprises qui opèrent en Afrique de l’ouest.

A Yamoussoukro sur 1 000 hectares, le campus de l’Institut national polytechnique Félix-Houphouët-Boigny regroupe plusieurs écoles d’ingénieurs. Certaines ont noué des partenariats avec des écoles françaises en vue de partager une formation, voire de créer un double diplôme. Daniel Bourget de l’IMT Atlantique, une de ces écoles françaises partenaires : « On est en partenariat depuis une dizaine d’années. Donc, on recrute régulièrement des élèves de cette école pour les insérer dans le cycle ingénieur de l’école. On intervient aussi dans une autre école, l’Ecole supérieure africaine des TIC [techniques de l’information et de la communication]. Et là, on a monté un master spécialisé, le même qu’à Brest, ce n’est pas un diplôme de l’ESA TIC. C’est un diplôme de l’IMT Atlantique ».

Une cinquantaine de partenariats

Sur ce modèle, il existe une cinquantaine de partenariats. Avec le « hub franco-ivoirien pour l’éducation », la coopération française entend les développer et en créer de nouveaux. Jean-Michel Nicolle, vice-présidente de la Conférence des écoles françaises d’ingénieurs, est intéressé : « Les écoles, depuis deux, trois ans, prennent conscience qu’il y a des enjeux, et pas simplement des enjeux de prélèvement de talents comme cela a pu être fait pendant des décennies – on prend les meilleurs pour les envoyer en France – mais au contraire, une vision beaucoup plus engagée qui pourrait nous amener à implanter effectivement des campus, des établissements pour faire que les choses se passent sur ce continent ».

Objectif à terme affiché par Jean-Yves Le Drian, une centaine de partenariats : « La France n’entend nullement fermer les portes de ses universités aux étudiants africains. Mais nous pensons que notre mission est aussi d’aider la jeunesse africaine à trouver chez elle une offre de formation adaptée à ses besoins. Nous voulons favoriser l’employabilité des jeunes sur le marché du travail. Je ne doute pas que les entreprises reconnaitront dans ce hub le vivier privilégié de leur futur recrutement ».

Référence régionale

Du coup, la Côte d’Ivoire pourrait devenir une référence régionale en terme de formation. Pour Albert Mabri Toikeusse, ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur, « il s’agit d’un véritable changement de paradigme qui place la problématique du développement d’un capital humain qualitatif au cœur du dispositif en cohérence avec les besoins de notre pays et de la sous-région ».

Offrir des bourses, financer les aller-retour de professeurs en France et en Côte d’Ivoire et à terme, construire davantage d’infrastructures pour accueillir davantage d’étudiants si le concept prend. Tout cela a un coût et le financement du développement de ces partenariats semble encore assez flou. Quoiqu’il en soit Jean-Yves Le Drian a lancé un appel du pied pressant au secteur privé pour qu’il parraine ces formations.

RFI

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