Référendum ou pas l’Organisations des Nations Unies dirigée par Mr Guettera s’apprête à déclarer Kidal largement autonome. C’est ce qui explique les fortes pressions faites par une certaine nomenklatura de l’Organisation des Nations Unies et des autorités françaises sur IBK au nom de la Realpolitik. Elles se disent perturber par le rythme de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. Une première tentative d’IBK pour soumettre au référendum la constitution qu’il avait taillée sur mesure a été rejetée par le peuple. Elle était la négation de la démocratie voulue par le peuple tout en entier. Elle contenait de nombreux articles qui constituaient un recul pour notre démocratie, mais surtout, sa présidence se muait en royauté. Dès lors, le rythme avec lequel IBK voulait mettre en œuvre l’Accord d’Alger a été freiné en entendant le mois de juillet 2018 ne sachant pas si le peuple ne va le rejeter lui-même.
Lors de la rencontre des présidents des pays du G5-Sahel à Bamako au mois de juillet 2017, il a tout fait afin que le Président français Macron, s’immisce dans le débat sur la réforme constitutionnelle. Ce dernier a esquivé le coup en disant aux maliens de s’entendre, ni moins, ni plus. Pour avoir un deuxième mandat après que le peuple lui ait refusé cette constitution, il a fait recours à un certain Soumeylou Boubèye Maïga, un cascadeur patenté pour l’aider à franchir cette étape difficile, même au gré de la fraude électorale. C’est ce qui s’est réellement passé. Voilà que la CENI s’apprête à divulguer toutes les magouilles qu’il y a eu au cours de ces deux tours de l’élection présidentielle. Pressée par le Ministre des finances, qui semble lui-même ne pas être blanc comme neige dans sa gestion, la CENI entend donc nous faire savoir la réalité des urnes. Il y a une semaine, le même Boubou était accusé par le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) d’avoir fait passé un contrat de 3,5 milliards contredisant toutes les procédures en vigueur. Cela veut dire que le pays va de scandales en scandales. Ce qui va surprendre de plus le peuple malien c’est bien les Nations-Unies. IBK est toujours mis sous pression depuis 2013, année de son accession à la présidence du Mali par les autorités françaises et la Communauté Internationale notamment l’ancien Président Hollande, son ex Ministre de la défense Jean Yves Le drian devenu Ministre des affaires étrangères , Hervé Ladsous l’ancien sous-secrétaire général en charge du maintien de la paix, en suite le Président Macron, puis maintenant Jena Pierre Lacroix nouveau sous-Secrétaire général (autre français) en charge du maintien de la paix aux Nations-Unies. Les motifs de la mise sous pression d’IBK, est que ce dernier a promis à la Communauté Internationale de mettre en œuvre l’accord d’Alger dans les six mois qui suivent son élection, à condition qu’on le laisse faire un second mandat même au prix de la fraude. Ce vœu étant réalisé, il n’y a plus de repos pour IBK de la part des responsables Onusiens et français, pour aller à la partition du Mali.
Voilà que pour aller à cette partition, un nouveau redécoupage est fait à l’insu des autres acteurs des régions du nord et du peuple malien. Le projet à peine déposé sur la table du Ministre Mohamed Ag Erlaf, ce touareg jugé très controversé dans sa gestion de la crise au nord du Mali, les acteurs du nord et le peuple contestent ledit projet. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le Ministre Mohamed Ag Erlaf est allé en France, pour demander aux autorités françaises, un soutien afin que les autres ethnies du nord avalent cette deuxième forfaiture contre le peuple. Sinon pour quelle raison, un Ministre de l’administration et de la décentralisation, au moment où il y a le feu à la maison peut-il sortir du pays et pour quelle autre raison valable ?
Nous en déduisons que le Ministre Mohamed Ag Erlaf est en mission pour expliquer aux autorités françaises qu’il faudra procéder par étape pour aboutir à la séparation du nord avec le reste du Mali, comme ce fut le cas du Soudan du Sud qui s’est détaché du reste du Soudan. Il nous est revenu que le Président de la coordination de l’URD à Gao, étant au parfum de ce qui se trame pense que :«ledit projet visant à ériger une nouvelle région dans la région de Gao est une réalité car, révèle-t-il, le dossier est déjà sur la table du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Ce qui prouve, selon lui, ‘’qu’il y a un deal entre le Président français Emmanuel Macron, le Président mauritanien et le Président Ibrahim Boubacar Keïta’’. Le dit deal, explique-t-il, ‘’consiste à donner, en premier lieu, une autonomie aux régions du nord, ensuite créer une fédération lorsque la zone sera complément annexée par les touaregs, et plus tard la partition du Mali ».
Notre information est confortée par le contenu du pacte pour la paix qui vient d’être signé lors des travaux de la 28ème session du comité de suivi de l’accord. En effet il est dit dans ce pacte que : le gouvernement s’engage à poursuivre résolument la mise en œuvre des réformes clés, avec toute la diligence requise, relatif aux questions politiques et institutionnelles, à la défense et à la sécurité, au développement socio-économique et culturel ainsi qu’à la réconciliation, à la justice et aux questions humanitaires, et ceci en conformité avec la Résolution 2423 (2018). De même, le gouvernement réitère son profond attachement à une approche inclusive, en tenant compte des réalités du terrain et en associant toutes les forces vives de la nation, conformément à l’article 51 dudit accord. A terme, l’ensemble des mouvements et groupes armés est appelé à disparaître pour laisser la place à une armée reconstituée fondée sur le principe de la diversité et des valeurs républicaines. En outre, la voie politique est ouverte à tous ceux qui souhaitent s’y engager. Les Nations-Unies avec le soutien de la Communauté Internationale réitèrent leurs engagements à apporter leur plein appui à la mise en œuvre de l’accord, conformément à l’article 54. Mécanismes de mise en œuvre et de suivi. Autres engagements de taille, en cas de divergences dans la mise en œuvre de l’accord, les décisions et les arbitrages de la médiation internationale auront un caractère exécutoire en vue d’accélérer la mise en œuvre dudit accord, conformément à l’article 52. C’est là ou réside le piège de ce nouveau pacte pour la paix. Comment peut-on accepter que les Nations-Unies décident en lieu et place d’une nation entière ?
Le planning pour ce faire est bien élaboré par les fossoyeurs du Mali. Après le regroupement des morceaux taillés sur mesure au profit de la CMA, viendra la constitution d’une fédération qui par la suite sera proclamée République autonome d’Azawad par les Nations-Unies, et tout cela dans un délai de 6 mois. Qu’attend donc le peuple malien pour décider de son propre sort ?
L’ONU prête déclarer large autonomie Kidal dans six mois
Seydou DIARRA
Source: Le Carréfour