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La force de l’ONU au Mali visée par deux attaques en une journée

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La mission de l’ONU au Mali a été la cible de deux attaques samedi, dont la première, de “grande envergure”, a fait deux morts et cinq blessés dans le nord au sein du contingent burkinabè, tandis que la seconde, quelques heures plus tard dans le centre, a fait trois blessés parmi les soldats de la paix togolais.

Déployée en 2013, après que le nord du Mali est tombé sous la coupe de jihadistes liés à Al-Qaïda, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, avait déjà perdu plus de 160 Casques bleus, dont plus de 100 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l’ONU tués pendant cette période dans le monde.

Samedi à l’aube, son camp de Ber, un village de la région de Tombouctou (nord), a été visé par une “attaque complexe lancée simultanément par plusieurs pick-up armés de lance-roquettes et de mitrailleuses et d’autres chargés d’explosifs”, a expliqué la mission de l’ONU dans un communiqué.

Les Casque bleus ont “repoussé l’attaque” et ont “poursuivi les assaillants, selon le même source.

Selon l’état-major général des armées du Burkina Faso, “deux soldats burkinabè ont trouvé la mort” et cinq autres ont été blessés dans ces affrontements.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a condamné ces attaques dans un communiqué publié samedi.

“Le secrétaire général adresse ses sincères condoléances et sa sympathie aux familles des victimes et aux gouvernements du Burkina Faso et du Togo et souhaite un prompt rétablissement aux Casques bleus blessés”, indique ce texte diffusé par son porte-parole Stéphane Dujarric.

Un casque bleu canadien à bord d’un hélicoptère le 31 juillet 2018 au-dessus de Gao, au Malinn / © AFP / CLEMENT SABOURIN

Cette attaque rappelle l’opération de jihadistes qui avaient tenté de prendre le contrôle du “Super Camp” de l’ONU et de la force française Barkhane à Tombouctou à la mi-avril, au cours de laquelle un Casque bleu avait été tué et sept militaires français blessés lors d’un assaut d’environ quatre heures.

– Assaillants tués –

“C’est une opération importante. D’abord un véhicule des terroristes portant une arme lourde a ouvert le feu, puis des terroristes à pied ont attaqué. C’est une opération de grande envergure” qui s’est déroulée samedi, à confié à l’AFP une source sécuritaire malienne, selon qui “au moins deux assaillants ont été tués”.

Des habitants et une source médicale ont indiqué que plusieurs civils, dont des enfants, avaient également été blessés par balles dans ce village lors des échanges de tirs entre militaires et assaillants.

Selon l’ONU, “quelques heures plus tard, à Konna, dans la région de Mopti (centre), des Casques bleus ont également été l’objet d’une attaque à l’engin explosif improvisé (IED)”. Il s’agissait cette fois de membres du contingent togolais, a indiqué une source proche de l’ONU, faisant état de trois blessés parmi les Casques bleus, dont un grave.

“Je condamne fermement cette attaque brutale qui n’entamera pas notre détermination à appuyer le Mali dans sa marche vers la paix”, a déclaré dans un communiqué le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif.

Un Casque bleu de la Minusma prête son casque à un enfant à Gao, au Mali, le 3 août 2018n / © AFP / SEYLLOU

– Etat d’urgence –

Présentant ses condoléances, il a rappelé que “les attaques contre les Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre” et a estimé que les “auteurs de ces crimes doivent être poursuivis et payer pour leurs actes”.

L’état d’urgence au Mali, en vigueur quasiment sans interruption depuis l’attentat jihadiste contre un grand hôtel de Bamako en novembre 2015, avait été à nouveau prorogé d’un an à compter du 31 octobre mercredi, deux mois après la réélection du président Ibrahim Boubacar Keïta, qui a fait de la “sécurisation” du Mali la priorité de son second mandat.

Les jihadistes avaient pris le contrôle du nord du Mali en mars-avril 2012, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Ils ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.

Cependant, les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires, qui ont fait plus de 500 morts parmi les civils dans le centre du Mali depuis le début de l’année, selon les comptages de l’ONU.

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Source: AFP

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