Après une semaine européenne catastrophique, la L1 a donné un triste spectacle ce week-end, avec en apothéose un choc indigne entre Monaco et le PSG dimanche en clôture de la 13eme journée (0-4). Faut-il s’inquiéter du niveau actuel du championnat ? C’est le débat de la rédac de Foot365.
POUR
RAPHAËL BROSSE (JOURNALISTE FOOT365)
C’est assez paradoxal : alors que trois Français font partie des plus sérieux prétendants au Ballon d’Or 2018 (Antoine Griezmann, Raphaël Varane et Kylian Mbappé), le championnat hexagonal, lui, traverse indéniablement une période de vache maigre. Le faible spectacle proposé ce week-end suffit à s’en rendre compte. Deux 0-0 soporifiques, un samedi soir avare en spectacle, un « choc » au rabais entre Monaco et le PSG (0-4)… Oui, Lyon et Marseille ont gagné. Mais les deux Olympiques accusent déjà un retard très conséquent sur le club de la Capitale, qui poursuit son raid solitaire vers le titre. Paris n’est pas une locomotive qui devrait tirer le niveau du football français vers le haut. C’est un TGV qui a laissé les autres équipes sur le quai de la gare.
L’écart conséquent entre les champions en titre entre leurs plus proches poursuivants (treize points) illustre donne déjà un premier aperçu de la faiblesse des formations de l’élite. Mais rien de tel qu’un coup d’oeil sur les derniers résultats enregistrés en coupe d’Europe pour remarquer que ce constat n’est pas qu’une simple vue de l’esprit. Ligue des Champions et Ligue Europa confondues, les six clubs français engagés ont cumulé… trois victoires en vingt-quatre matchs. Le spectre d’un zéro pointé en C3 est plus que jamais présent. Dans cette « petite » coupe d’Europe, des clubs kazakh (Astana), croate (Dinamo Zagreb) ou encore hongrois (Vidi) font mieux individuellement que Rennes, Bordeaux et Marseille réunis. Et il n’est absolument pas certain de voir une équipe tricolore en huitièmes de finale de la C1 car même le PSG, si souverain sur la scène nationale, est actuellement dans une posture peu favorable. En bref, oui, le niveau de la Ligue 1 a de quoi inquiéter.
CONTRE
GEOFFREY STEINES (JOURNALISTE FOOT365)
Quatre mois à peine après le titre de champion du monde des Bleus en Russie, le football français traverse une période bien plus compliquée avec ses clubs. Mais ce n’est pas pour ça qu’il faut dégager une tendance de fond sur le niveau du championnat, sur la pente ascendante ces dernières saisons de l’avis de tous les observateurs. Lyon, Marseille et Monaco, qui devaient être les principaux rivaux du PSG cette saison, vivent certes un départ mitigé, pour ne pas dire catastrophique en ce qui concerne l’ASM. Mais le club de la Principauté n’est pas aidé par les circonstances, avec une quinzaine de blessés et une spirale négative comme il en a connu peu dans son histoire. Les Olympiques, qui se sont plus renforcés qu’affaiblis cet été, sont irréguliers. Mais les Gones sont toujours en ballotage favorable pour se qualifier pour les 8emes de finale de la Ligue des Champions, alors que les Phocéens étaient finalistes de la Ligue Europa en mai dernier. Les résultats français dans les compétitions européennes cristallisent d’ailleurs les manques et les limites des clubs de L1 en ce moment.
Mais outre l’OM la saison passée, l’ASM et l’OL avaient atteint le dernier carré respectivement de la C1 et de la C3 en 2016-17. Le PSG a atteint quatre saisons de suite les quarts de finale de la Ligue des Champions, même s’il a reculé sur l’échiquier depuis deux ans. Son parcours sans-faute en championnat, avec aussi 11 buts marqués pour aucun encaissé sur les trois chocs contre ses principaux concurrents sur le territoire nationale, accréditerait la thèse d’une adversité plus faible dans son ensemble. Mais c’est simplement conjoncturel et il a fallu de la réussite aux hommes de Thomas Tuchel pour en être à ce bilan, pas seulement de la supériorité sur ses adversaires. Attendons au moins la fin de l’année pour tirer un bilan sur cette L1 qui ne donne pas beaucoup de raisons de s’enthousiasmer en ce moment. Mais il ne faut pas tout jeter, ne pas oublier les succès encore tout chauds, et encore moins accuser le PSG de la tirer vers le bas, comme les Parisiens ne doivent pas se trouver d’excuses quant à ses soucis sur la scène européenne.
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