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Territoire national en danger : Les signaux de la division du pays

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Il faut être fin connaisseur des régions du Nord pour se rendre compte de ce qui trame dans la douceur, dans l’ombre et dans les salons climatisés de Bamako. Finalement, être rebelle est la seule option pour atteindre les objectifs que l’on se fixe ou avoir ce que l’on cherche.

 Au Nord du pays, il y a beaucoup de zones d’ombre ou la confusion se mêle à l’obscurité. Rien n’est clair dans la résolution du conflit. On a l’impression que la balance ne peut jamais être équitable et l’Etat lui-même s’est rangé du côté de la rébellion sans s’afficher clairement. Cela dans l’objectif de faire aboutir l’indépendance de l’Azawad.

Les signes visibles de cette division commencent à apparaitre et les populations de deux régions du Nord (Gao et Ménaka) commencent elles aussi à comprendre ce jeu de dupe et de tricherie. La zone est minée de problèmes, il suffit d’une goutte de plus pour aboutir à la guerre civile et les groupes sont prêts a en découdre avec tous ceux qui osent leur faire obstacles.

Malgré l’appui de l’impérialisme, la CMA en réalité n’est plus en mesure de combattre l’Etat malien pour obtenir par la force l’indépendance. En fait, l’indépendance n’est qu’un mirage pour la rébellion touarègue mais une aubaine pour la France afin d’exploiter les ressources minières du Grand-Nord. La CMA n’est qu’une marionnette et une astuce de façade utilisée pour camoufler cette réalité.

La semaine dernière, sur la page Facebook de l’ancien porte-parole du MNLA, Moussa Ag Assarid, se trouvait une affiche sur laquelle une déclaration totale de guerre contre l’Etat malien. Même s’il s’est justifié en la rejetant, cette publication concorde avec la réalité qui prévaut au nord. Il est aussi nécessaire de se pencher sur la problématique de l’indépendance du soi-disant Azawad.

Dans la capitale du pays se trouvent la discorde, le désordre et la mésentente entre l’opposition, les associations, les organisations de la société civile, les différents syndicats et le pouvoir en place. Le régime profite de cette situation pour mettre en œuvre une idée longtemps nourrie : profiter d’une occasion pour se transformer en une véritable dictature féroce ou la liberté d’expression et de manifestations seront combattues. L’usage de la force et de la tyrannie commence à être une réalité tangible.

IBK s’est habillé avec une des robes de Moussa Traoré. Les actes du samedi 17 novembre 2018 sont des témoignages suffisants pour confirmer cette affirmation. Le paradoxe dans ce pays et avec ce régime est qu’au nord, les rebelles menacent et font ce qu’ils veulent au su et au vu de la communauté internationale et des forces étrangères, sans aucune sanction ni mis en garde.

Le gouvernement, de son coté, n’est pas en mesure de dire mot alors dans la capitale, le régime déverse sa colère sur les paisibles populations qui réclament leurs droits élémentaires : droit de manifester pour montrer leur mécontentement, droit d’exiger des élections transparentes, droit de revendiquer le meilleur pour le pays, droit de ne pas morceler le pays, droit d’empêcher une minorité d’imposer ses lois sauvages, droit de préserver leur vie, etc.

Moussa Ag Assarid, dans une déclaration très récente, affirmait que les populations de l’Azawad sont décidées à reprendre les armes jusqu’à obtention de leur indépendance.

Tous les Maliens savent que la CMA n’a plus des combattants. Lors des dernières batailles contre le Gatia, il a fallu des mains invisibles venant du diable pour mettre en déroute celui-ci. La CMA n’est pas en mesure de fournir 200 combattants pour la formation du Moc de Kidal. Certes, elle est protégée par l’impérialisme mais cela ne suffit pas pour avoir largement la force militaire nécessaireà un tel combat. “On fait la guerre quand on veut mais on la termine quand on peut”, nous enseigne la sagesse populaire.

A cause des mauvais agissements de la CMA, non seulement l’accord pour la paix et la réconciliation a du mal à être effectif (même si c’est toujours le gouvernement que la communauté internationale indexe en tant que fautif alors que la fautive est connue et même soutenue par la même CI) mais aussi les autres groupes armés commencent à aiguiser d’autres appétits pour d’autres revendications qui peuvent avoir l’adhésion massive des populations de leur zone de prédilection, comme l’atteste leur actuelle protestation contre ledécoupage administratif dans les régions du Nord du pays, en particulier la région de Gao.

Là, ils ont pris en otage le Quartier administratif de la ville pour empêcher toute tenue de concertations régionales sur la même question. En plus même les FAMa ne se sentent plus capables de tirer sur les civils de Gao comme les dernières fois. Les FAMa ont compris depuis longtemps que les populations ne réclament que leur droit, chose normale, légitime et légale.

Les mots ne valent plus rien et plus de force pour réaliser leur ambition

“Nul ne peut cacher le soleil avec sa main”, a-t-on affirmé dans les contes anciens du terroir. Et la CMA, à travers son griot infatigable, essaie de ramer àcontre-courant de cette citation. Il oublie que la réalité des choses est longtemps connue de tous les Maliens.

En fait, en 2012 ce n’est pas les Touaregs qui ont combattu l’armée malienne mais plutôt des jihadistes venus de partout (Afghanistan, Libye, Iraq et Boko Haram). Les jihadistes eux-mêmes l’ont maintes fois exprimé : “Le MNLA n’a jamais combattu ou gagner une batille, ce sont des gens qui profitent de notre victoire pour venir semer le désordre. Ils sont incapables de combattre ce sont des marionnettes de la France”. Leur force réside dans la communication et le fort usage des médias étrangers. Seulement, la parole seule ne peut plus intimider les Maliens. Certains au nord du Mali affirment sans cesse que si réellement la CMA étaiten mesure de combattre l’armée, elle aurait dû passer à l’acte au lieu d’aboyer et râler à tout bout de champ. Cette déclaration a un double objectif : d’une part intimider et faire croire à une quelconque puissance militaire de la rébellion alors qu’il en n’est rien et d’autre part distraire le peuple pour faire passer un projet machiavélique.

Même s’il dément sur sa page Facebook, les choses dessinent et commencent à se confirmer avec le projet de découpage territorial. En plus, ceux qui savent observer peuvent se rendre au nord, ils auront tous les signes palpables de cette division sous forme de guerre avec ou sans armes.

Territoire national en danger : Les signaux de la division du pays

Boncane Maiga.

Source: Le Point

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