Une prime de logement de 500 000 Fcfa pour les magistrats de la Cour suprême
Il ressort du document de la Commission du dialogue national en date du mois d’août 2016, que l’incidence globale des doléances des syndicats des magistrats va coûter à l’Etat malien 110 milliards de Fcfa par an. Avec l’application de ces revendications, le président de la Cour suprême et le Procureur général percevront un salaire mensuel de 5 millions Fcfa. Et une prime de logement de 500 000 FCFA sera accordée à chaque magistrat de la Cour suprême.
Depuis quelques jours, les deux syndicats des magistrats observent une grève pour la non-satisfaction de leurs doléances. Il s’agit du Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et du Syndicat libre de la magistrature (Sylima). Ce dossier avait été géré dans un premier temps par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Me Mamadou Ismaël Konaté, qui avait trouvé un compromis entre les magistrats et le gouvernement, depuis août 2016, à l’issue du dialogue national. Malheureusement, il avait très mal négocié les doléances et que ni le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, ni le Premier ministre Modibo Kéïta, à fortiori les autres membres du gouvernement, n’ont été informés des conclusions de la négociation.
En fait, les deux cahiers de doléances totalisent 57 revendications dont 33 doléances financières et 24 portant sur des questions institutionnelles. Selon nos informations, l’incidence globale de ces doléances s’établit à 110 milliards de Fcfa par an. Avec l’application de ces doléances, le président de la Cour suprême aura un salaire mensuel de 5 millions Fcfa tout comme le Procureur général. Tandis que le Premier Avocat général touchera 4 750 000 Fcfa tout comme le vice-président. Et 4 500 000 Fcfa pour les conseillers et Avocats généraux.
S’agissant des autres magistrats, un salaire de 4 millions Fcfa a été proposé à chaque magistrat de grade exceptionnel, 3,5 millions Fcfa pour les magistrats de 1ère grade et 3 millions Fcfa pour les magistrats de 2ème grade.
En ce qui concerne des indemnités et primes, chaque magistrat percevra un montant de 750 000 Fcfa par an. Des primes de logement de 500 000 Fcfa et 300 000 Fcfa seront respectivement accordées à chaque magistrat de la Cour suprême et aux autres magistrats. Sans oublier aussi la prime de monture. Des véhicules de fonction seront octroyés à tous les chefs de juridiction et de parquet. Une prime de monture de 300 000 Fcfa sera accordée à tout magistrat ne bénéficiant pas d’un véhicule de fonction.
Selon nos informations, l’incidence financière de ces différents points de revendications a été évaluée à 31 milliards Fcfa. En y ajoutant l’incidence indirecte des réformes institutionnelles, on en arrive à 110 milliards FCFA par an. Les doléances portant sur les réformes institutionnelles concernent : l’élaboration d’un plan de carrière des magistrats et la classification ; le règlement intérieur du Conseil supérieur de la magistrature ; la mise en application des dispositions de l’article 8 du statut de la magistrature relative à l’installation solennelle des chefs de juridiction et de parquet.
En tout cas, au rythme où vont les choses, il serait très difficile de réconcilier les deux syndicats de magistrats et le Gouvernement.
C’est le ministre de la Fonction publique, Mme Diarra Racky Talla, qui a pris le dossier en main, comme elle en a l’habitude, pour jouer au sapeur-pompier. Va-t-elle une fois de plus éteindre le feu ?
71 préavis de grève enregistrés en 2016
Apparemment, courant l’année 2016, le Mali a battu le record en matière de grève. Ainsi, le ministre de la Fonction publique et des Relations avec les Institutions, Mme Diarra Racky Talla a enregistré, en tout et pour tout, 71 préavis de grève de différentes structures, notamment de la Santé et de l’Education.
Ce qui a fait que Racky Talla a été le ministre le plus sollicité par le front social. Et à chaque fois, elle vient en sapeur-pompier. Le ministre de la Fonction publique et des Relations avec les Institutions a toujours mis en avant le dialogue social entre les grévistes et le gouvernement.
Source: Aujourd’hui-Mali