Les mécanismes de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, les rapports du bureau du vérificateur Général (BVG) des années 2016 et 2017, étaient au centre d’une conférence populaire qui a regroupé samedi dans la capitale du Kénédougou, les représentants de la société civile, les élus des sept cercles de la région, les ONG et les associations ainsi que la chefferie traditionnelle. Il faut noter également les présences du vice-président du conseil national de la société civile M. Amadou Bocar Tégueté, le représentant de l’office central de lutte contre l’enrichissement illicite M. Amadou Mallé et de plusieurs responsables du bureau du vérificateur général.
Organisée par le conseil national de la société civile en partenariat avec le bureau du vérificateur général avec l’appui du gouvernement du Canada, cette conférence populaire régionale visait le partage des rapports 2016 et 2017 du bureau du vérificateur général avec les communautés de la base. Il s’agissait d’informer, former et sensibiliser l’ensemble des citoyens de la région de Sikasso sur les mandats du BVG, ses missions, ses activités et son importance dans le processus de gestion efficace des ressources de l’Etat.
La secrétaire générale du CNSC, Mme Barry Aminata Touré a expliqué la démarche de sa structure dans le cadre de la veille citoyenne avec le BVG dont l’objectif principal est la recherche d’une synergie d’actions afin de lutter contre la corruption et la délinquance financière en vue d’une performance des politiques nationales. La stratégie préconisée, a-t-elle précisé, est donc de partager les rapports du BVG avec les organisations de la société civile afin que tous les citoyens soient mieux édifiés.
Le président du conseil régional de la société civile de Sikasso M. Dialakoro Kéita a souligné l’importance de cette activité qui vise à informer la population sur l’impact de la corruption sur les finances publiques avant d’expliquer la chaine de la lutte contre ce phénomène qui gangrène notre économie. Il a évoqué la mise en place de 22 comités de veille à travers la 3e région.
Pour la représentante du projet canadien Redevabilité Publique et Participation des Femmes au Mali, Mme Michèle AKPO, depuis l’institution du BVG au Mali, le Canada lui apporte un appui technique et financier afin de renforcer cette structure clé de la chaine de lutte contre la corruption et la délinquance financière.
Le préfet du cercle de Sikasso Mamadou Seydou Diarra, représentant le gouverneur de région, a souligné que la corruption se présente comme un fléau qui s’attaque aux fondements des institutions démocratiques et ralentit considérablement le développement économique et place les petites entreprises dans l’impossibilité de surmonter les coûts initiaux liés à la corruption. Il a remercié le conseil national et ses partenaires pour l’organisation de cette rencontre à Sikasso.
Au cours des travaux, plusieurs communications ont été faites par le bureau du vérificateur général sur les missions et l’importance de cette structure de contrôle, suivies de la présentation des rapports des années 2016 et 2017.
Selon Ibrahim Katilé qui a présenté les rapports, le BVG a fait 15 missions de vérifications en 2016 qui ont constaté des irrégularités d’un montant de 52,47 milliards de FCFA dans la gestion des administrations publiques. En 2017, le rapport fait ressortir des irrégularités s’élevant à 23 milliards de FCFA constatées pendant 12 missions de vérification. Tous ces rapports sont accompagnés de recommandations pour corriger les imperfections. Aux différentes questions posées par les participants sur les impacts des vérifications, le conférencier a déclaré qu’il y’a eu des poursuites judiciaires assorties de remboursement de plusieurs sommes d’argent au budget d’Etat. Les participants, venus de toutes les localités de la région, se sont réjouis de cette initiative qui leur a permis de mieux comprendre la chaine de contrôle et les mécanismes de lutte contre la délinquance financière.
Fousseyni DIABATE – AMAP – SIKASSO
Source: Essor