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Conférence de haut niveau des Nations-Unies à Marrakech : Le Pacte mondial : un jalon fondamental pour des migrations sûres, ordonnées et régulières !

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Plus de 130 Etats membres de l’Organisation des Nations Unies ont approuvé, lundi 10 décembre 2018, à Bab Ighli à Marrakech, (Maroc) le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières lors de la Conférence intergouvernementale. Présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Maroc, Nasser Bourita, cette rencontre s’est déroulée en l’absence de certains pays, indécis ou réfractaires à ce texte pourtant juridiquement non contraignant, comme l’a si bien déclaré le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Gutterres. L’adoption de ce Pacte est historique puisqu’il coïncide avec le 70è anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Et ce Pacte est connu sous le nom de ” Pacte de Marrakech sur les migrations “. Il ne reste plus désormais que sa mise en œuvre par les Etats membres.  

Ça y est ! Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières est devenu aujourd’hui une réalité. Ce Pacte est l’aboutissement de plus de 18 mois de débats et de consultations entre les États Membres et les parties prenantes, y compris les autorités locales, la société civile et les migrants, conformément à la Déclaration de New York adoptée unanimement par l’Assemblée générale en septembre 2016.  Il s’agit du premier accord mondial définissant une approche commune de la migration internationale dans toutes ses dimensions.

Cette Conférence internationale s’est tenue sous les auspices de l’Assemblée générale des Nations Unies. C’est la belle ville de Marrakech, au Maroc, qui a été choisie pour abriter ce grand rendez-vous de haut niveau du 10 au 11 décembre dernier pour adopter ce pacte historique.

Plusieurs chefs d’État et de gouvernement, de ministres ainsi que des représentants de la société civile et du secteur privé étaient à ce très grand rendez-vous. Et le Mali était bel et bien présent à travers le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mme Kamissa Camara, accompagnée pour la circonstance d’une forte délégation dont le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Yaya Sangaré, de l’Ambassadeur du Mali auprès des Nations Unies à New York, Issa Konfourou et celui du Mali à Rabat, Ousmane Amadou Sy.

La Chancelière allemande, Angela Merkel et d’autres personnalités politiques étaient présents pour apporter leur soutien au pacte mondial pour les migrations. Sans oublier la Représentante spéciale pour les migrations internationales, Mme Louise Arbour.

L’ouverture de la session plénière a été marquée par plusieurs interventions, notamment du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale du Maroc, Nasser Bourita, de la présidente de l’Assemblée générale, Mme Maria Fernanda Espanosa, de la Fondatrice de l’organisation OneChild et représentante de la Communauté des migrants et du Président directeur général de Santa Farma Pharmaceuticals et représentant du secteur privé, Erol Kiresepi.

C’est avec beaucoup de fierté que le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s’est adressé à tout ce beau monde avec un langage franc et direct. “Vous êtes ici parce que vous reconnaissez l’importance de ce Pacte en tant que feuille de route pour prévenir la souffrance et le chaos et proposer des stratégies de coopération bénéfiques pour tous” a-t-il déclaré. L’occasion était très bonne pour le chef de l’Organisation des Nations Unies de s’attaquer aux contre-vérités concernant ce Pacte, “objet de campagnes de désinformation et d’âpres débats politiques”. 

Les quatre vérités d’Antonio Guterres

Comme il fallait s’y attendre, le Secrétaire général de l’organisation des Nations Unies a également saisi cette opportunité pour dire ses quatre vérités. Selon lui, “ce Pacte est un cadre de coopération internationale qui réaffirme spécifiquement le principe de souveraineté des États, nommément “[leur] droit […] de définir leurs politiques migratoires nationales et leur droit de gérer les migrations relevant de leur compétence, dans le respect du droit international”. Avant de préciser que “les migrations Sud-Sud sont aujourd’hui plus importantes que les migrations Sud-Nord.  Il y a ainsi davantage de migrants africains dans d’autres pays africains qu’en Europe”.

Antonio Guterres a rappelé  le cas de sa mère, qui vit au Portugal, est âgée de 95 ans et a besoin de soins à domicile 24 heures sur 24.  “Lors de ma visite, je vois rarement une personne portugaise s’occuper d’elle.  Ce sont normalement les migrants qui répondent à ses besoins jour et nuit, et le Portugal n’est pas l’un des pays les plus riches du monde” a expliqué le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.

Autre point important, selon Guterres, le Pacte propose un cadre de réflexion sur les stratégies d’appui au développement dans les pays d’origine.  “La migration devrait être un choix et jamais un acte de désespoir. Le Pacte vient faire entendre les voix des femmes et des filles, qui sont particulièrement vulnérables et représentent près de la moitié des 260 millions de migrants à travers le monde” a-t-il déclaré.

Le Pacte, dira-t-il, offre un cadre pour mieux se préparer à des problèmes imminents, à savoir notamment les mouvements de population aggravés par les changements climatiques.  Il trouve son socle dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  “Je le répète : les principes et normes universellement reconnus, y compris la souveraineté de l’État, y sont réaffirmés” a-t-il conclu.

La Chancelière allemande, Mme Angela Merkel, et le ministre de l’intérieur de la Finlande, Kay Mykkanen, ont abondé dans le sens de cette analyse, en prenant pour exemples leurs propres pays, qui illustrent un tel scénario.

Après avoir été élu président de la Conférence Intergouvernementale, le ministre marocain des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Nasser Bourita a rappelé que “le Maroc n’avait ménagé aucun effort, ces dernières années, pour faciliter les réunions ayant permis d’arriver à la rédaction du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  Le Maroc a assumé ses responsabilités en tant que membre actif de la communauté internationale dans le cadre de la responsabilité commune et partagée et le souci de la prise en compte et de la gestion de tous les facteurs des migrations, y compris la traite des personnes”. Avant de préciser que le multilatéralisme est à même d’apporter des solutions aux défis globaux, notamment la migration qui touche tous les pays et régions.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Maroc, Nasser Bourita, a été désigné président de la Conférence avec14 vice-présidents dont un a été nommé comme rapporteur. L’Afrique était représentée par le Gabon et le Nigeria.

Cette Conférence a été également marquée par l’adoption du règlement intérieur et la nomination des membres de la Commission de vérifications des pouvoirs. Deux dialogues étaient aussi dans l’agenda, qui se sont tenus, parallèlement sur différents thèmes. Il s’agit de : favoriser l’adoption de mesures visant à donner suite aux engagements pris dans le cadre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières” le lundi 10 décembre et “Partenariats et initiatives novatrices pour l’avenir”, le mardi 11 décembre. Si le premier dialogue a été mené par Mme Madeleine Albright, ancienne Secrétaire d’État des États-Unis, Mme Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Libéria, et présidente du Groupe de haut niveau sur la migration internationale en Afrique, était la conférencière principale du deuxième dialogue.

Ces deux dialogues, faut-il le rappeler, avaient pour objectif de trouver des moyens d’appuyer la mise en œuvre du Pacte. Cela afin que le plus grand nombre de personnes de personnes puissent participer.

Le Pacte mondial comprend 23 objectifs pour aider à gérer la migration à tous les niveaux – mondial, national et local.  Il aborde des problèmes tels que les facteurs défavorables qui empêchent les personnes d’accéder à des moyens de subsistance durables dans leur pays d’origine; les risques et les vulnérabilités auxquels les populations font face durant les différentes étapes de la migration; les préoccupations des États et des communautés; ou encore les conséquences économiques et sociales et les implications des migrations aux niveaux social et environnemental liées aux changements démographiques que les communautés subissent.

Le Pacte s’efforce également de créer les conditions permettant aux migrants d’apporter une valeur ajoutée aux sociétés par le biais de leurs contributions humaines, économiques et sociales au développement durable.

Comme chaque objectif représente un objectif général, le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières présente un catalogue de mesures que les États peuvent prendre dans l’élaboration de leurs réponses et la mise en œuvre de leurs politiques en matière de migration. Ces actions sont basées sur les meilleures pratiques internationalement reconnues et les leçons apprises recueillies lors du processus de consultation en amont des négociations.

El Hadj A.B. HAÏDARA, envoyé spécial à Marrakech, au Maroc

Source: Aujourd’hui-Mali

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