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Forest Whitaker: «L’Afrique a changé ma vie»

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CinémaL’acteur américain, qui incarne Desmond Tutu dans son dernier film, assure que la découverte du continent africain a vraiment changé sa vie.

Dans «Forgiven», Forest Whitaker incarne le Sud-africain Desmond Tutu, figure de la lutte contre l’apartheid. Douze ans après son oscar pour «Le Dernier roi d’Ecosse», l’acteur américain Forest Whitaker, engagé dans des actions humanitaires en Afrique, assure que sa rencontre avec ce continent «a changé sa vie».

Interpréter l’ancien archevêque Desmond Tutu, 87 ans, dans ce film de Roland Joffé («La Déchirure», «Mission»), en salles en France mercredi, était «très intimidant», a-t-il confié dans un entretien avec l’AFP à Paris.

«J’avais vraiment peur. A plusieurs reprises, je me suis demandé si je ne devais pas me retirer du projet», a ajouté l’acteur aux plus de 70 films depuis les années 80, dont «Bird», «Ghost Dog: la voie du samouraï» ou «Le Majordome».

«Je voulais qu’il (Desmond Tutu) soit heureux de ce que je ferais, on ne se ressemble pas physiquement, je suis plus grand et plus imposant, ma voix est différente, tout cela me préoccupait», énumère le comédien afro-américain de 57 ans, convaincant dans son interprétation, qui a rencontré à plusieurs reprises cet homme «qu’il admire vraiment». Il a aussi travaillé avec un coach vocal et s’est plongé dans la documentation pour ce rôle. «A un moment, les choses ont commencé à se mettre en place», explique-t-il, se disant «soulagé» d’avoir appris que le prix Nobel de la paix 1984, dont il s’est efforcé de «refléter l’âme», avait «aimé le film».

Adapté d’une pièce de théâtre, «Forgiven» se passe en 1994, à la fin de l’apartheid, alors que Desmond Tutu préside la Commission vérité et réconciliation, créée pour permettre à l’Afrique du Sud de tourner la page de la haine raciale.

Il va alors être mis à l’épreuve par le personnage fictif de Piet Blomfield (Eric Bana), un assassin condamné à la prison à perpétuité, avec qui il va se livrer à un long face-à-face.

«Etincelle»

«Je suis engagé pour la paix et la résolution des conflits depuis assez longtemps. Quand Roland Joffé (…) m’a parlé de faire quelque chose sur Desmond Tutu, je me suis dit que c’était une occasion d’allier ce que je fais sur le terrain avec mon ONG et ce que je sais faire comme artiste», explique l’acteur à la voix douce et à la paupière tombante, qui dit choisir aussi des films en lien avec ses combats.

Envoyé spécial de l’Unesco pour la paix et la réconciliation depuis 2014, Forest Whitaker est également le fondateur et président de la Whitaker Peace and Development Initiative (WPDI), une ONG créée en 2012 qui s’investit dans des projets éducatifs pour des jeunes vivant dans des régions touchées par la violence ou les conflits (Soudan du Sud, Ouganda, Mexique, Etats-Unis et maintenant Afrique du Sud).

C’est pour préparer le tournage du «Dernier roi d’Ecosse» de Kevin Macdonald (2006), dans lequel il joue le dictateur ougandais Idi Amin Dada, que l’acteur a découvert pour la première fois l’Afrique.

C’est «un défi qui m’a amené à me transformer. Ça a vraiment changé ma vie», souligne le comédien, qui a alors passé plusieurs mois en Ouganda et a commencé à s’engager dans des projets éducatifs, à travers l’école «Hope North», destinée aux enfants-soldats et orphelins. «C’était comme une étincelle», lance-t-il.

Pour jouer Idi Amin Dada, cet habitué des rôles historiques, connu pour sa préparation intensive de ses personnages, raconte avoir exploré l’Ouganda, appris à parler swahili et à jouer de l’accordéon, comme il s’était plongé dans le saxophone pour incarner le musicien de jazz Charlie Parker dans «Bird» de Clint Eastwood (1988), ou dans la méditation pour «Ghost Dog» de Jim Jarmusch (1999).

Je ne cherche pas les personnages historiques», dit pourtant le comédien, qui a joué dernièrement dans les blockbusters «Rogue One: a Star Wars story» et «Black Panther», et s’apprête à tourner en avril une comédie musicale, «Jingle jangle», après s’être glissé dans la peau du gangster Bumpy Johnson pour la série «Godfather of Harlem». «Je fais tout ce qui me permet de grandir en tant qu’artiste». (afp/nxp)

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