Au lendemain de la tentative manquée de coup d’Etat, le chef du gouvernement gabonais et sept de ses ministres, dont ceux de la Défense et de l’Intérieur, se sont rendus mardi à la Maison de la radio.
Depuis l’extérieur, l’immeuble aux vitres noires de la Maison de la radio porte d’importantes traces des violences. Plusieurs vitres sont soufflées par les balles. D’autres ont été brisées, probablement par les forces spéciales, pour accéder au rez-de-chaussée et aux deux autres étages où se trouvaient les mutins.
Le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet, en chemise manche longue sans cravate, et sa forte délégation, se sont longuement arrêtés dans le hall central où trois baies vitrées ont volé en éclat. Une colonne de sang d’une victime tombée depuis le deuxième étage traverse tout le hall.
Les membres du gouvernement ont visité la salle de rédaction et le studio où les mutins ont lu leur déclaration. Des bris de glace jonchent la pièce et plusieurs murs sont défoncés par des tirs à l’arme lourde. Preuve que l’échange des coups de feu entre les mutins et les forces spéciales a été intense.
« Au terme de cette visite, je ne peux qu’avoir un sentiment de réprobation vis-à-vis de ceux qui ont commis cet acte de félonie. Le gouvernement l’a condamné hier (lundi) et je réitère cette condamnation », a déclaré le Premier ministre.
Emmanuel Issoze Ngondet s’est ensuite adressé au personnel traumatisé. L’occasion pour Angele Revignet, du syndicat maison, de présenter des doléances. « Nos camarades qui ont été pris en otage devrait être pris en charge psychologiquement. C’est le moment de relancer le débat sur la prise en compte de notre spécificité. »
Il a promis de rénover la Maison de la radio.Sous les palmiers de l’échangeur du PK5, les retrouvailles des buveurs de vin de palme sont particulièrement chaleureuses. Mais la peur de ce qui s’est passé la veille hante encore les esprits.
RFI