Cinq jours après l’attentat qui a causé, mercredi dernier, plus de 77 morts et 115 blessés à Gao, selon un bilan officiel, de nombreuses zones d’ombres entourent encore ce qui est considéré comme l’attaque terroriste la plus meurtrière de l’histoire du pays.
À Gao, les victimes ont été rapidement enterrées, mais c’est toute l’agglomération qui était plongée lundi dans une journée ville-morte tandis que le reste du pays, encore sous le choc, sortait péniblement des trois jours de deuil national décrétés par le gouvernement. Les enquêteurs, eux, sont à pied d’oeuvre pour tenter d’éclaircir les zones d’ombre de l’attentat à partir des premiers indices retrouvés sur les lieux de l’explosion qui a fait au moins 77 morts, mercredi 18 janvier.
Première question, comment le véhicule a-t-il pu s’introduire dans le camp du mécanisme opérationnel de coordination (MOC), un dispositif de patrouilles mixtes découlant de l’accord de paix et devant faire collaborer l’armée et les groupes armés signataires ? Le « pick-up » piégé était neuf, selon les témoins, et contenait deux barriques d’essence. Paré des couleurs du MOC, il était stationné à quelques mètres du camp plusieurs minutes avant d’entamer sa trajectoire suicide. À l’entrée du camp, il a percuté deux personnes avant de foncer sur la foule et d’exploser près des quelque 600 combattants qui étaient en rassemblement ce matin là .
La piste des complicités internes
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