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Attentat de Gao : Le Mali autour de la paix sans Mahmoud Dicko

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Le grandiose rassemblement patriotique tant annoncé a tenu toutes ses promesses en affluence au Monument de la paix où, la mouvance présidentielle et l’opposition ont mobilisé massivement leurs partisans. C’était dans la matinée du samedi 21 janvier dernier, une date qui symbolise désormais l’union sacrée de toutes les sensibilités du pays derrière les intérêts infranchissables de la patrie.

Ministres, députés, personnalités de haut rang, leaders religieux, anonymes, entre autres, ont  répondu à l’appel pour protester contre le drame de Gao et se recueillir devant la mémoire des martyrs et victimes. Le fait marquant aura bel bien été l’image de leaders de la majorité main dans la main et côte-à-côte avec ceux de l’opposition au nom de l’essentiel : le Mali.

Ce fut le chef de file de l’opposition qui, le premier, s’est exprimé. En condamnant sans réserve ce qu’il qualifie de «blocage du développement du Mali». Soumaïla  Cissé a indiqué que le sacrifice des victimes de l’attaque contre le MOC à Gao ne sera pas vain. L’élu de Nianfunké en a profité pour remercier les forces armées internationales avant d’inviter les Aigles du Mali à manifester un soutien symbolique aux victimes de l’attentat djihadiste par des brassards noirs.

«On ne mettre jamais les genoux à terre. Nous allons affronter les traitres et ces maîtres du crime pour le combat de la paix», a martelé d’un ton ferme le chef de file de l’opposition malienne. Il s’est félicité par ailleurs de la grande mobilisation de la foule qui, au-delà de toute appartenance politique et des querelles politiciennes, a choisi d’inscrire son action dans la défense de la patrie commune.

Si Bokary Tréta était présent ainsi que Boulkassoum Haïdara, aucun des deux ne s’exprimera. C’est Younous Hamèye Dicko qui prendra la parole au nom de la majorité pour rappeler le contexte lié au deuil national et qualifier la journée de glorieuse pour un pays debout.

Les efforts du Chef de l’Etat, IBK, ne sont nullement vains et le peuple malien devrait les considérer, a estimé le président du RDS pour qui l’Accord pour la paix n’est point une solution antinomique des mesures militaires contenues dans la loi de programmation militaire. Il a ainsi interpellé le gouvernement sur la question des équipements afin que les Famas soient mieux  opérationnels.

L’Etat se doit de prendre des dispositions allant dans ce sens, a indiqué l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, remerciant au passage l’opposition ainsi que le public venu nombreux au  grand Rassemblement patriotique pour la paix au Mali. Y ont pris part les leaders religieux mobilisés en masse pour des prières différentes de la communion exorciste jadis suscité par la polémique du Code de la famille.

A noter toutefois que Mahmoud Dicko du Haut conseil islamique du Mali aura été le grand absent de cette convergence. La défection de celui qui avait été taxé d’apologie du terrorisme devient du coup la seule fausse note d’une belle unanimité patriotique contre la terreur islamiste. Et qu’il se fasse représenter ou qu’il trouve des excuses dans les raisons sociales ne l’exonère pas des suspicions légitimes d’observateurs assez regardants pour subodorer dans son absence un lien avec ses entrées chez les djihadistes et le privilège de leur arracher la libération de prisonniers et même d’obtenir des pactes tacites de non agression pour le compte de l’armée malienne pour lui épargner les assauts sanglants infligés aux armées étrangères qui lui prêtent main forte.

D’autres pourraient y voir aussi la manifestation d’un rejet systématique de toute démarche susceptible de briser la barrière des incompatibilités et divisions politiques ayant favorisé la montée en puissance de l’élite religieuse au détriment de la classe politique malienne.

Or, le rapprochement et le dialogue de cette dernière sur l’essentiel, s’ils intervenaient plus tôt, auraient probablement dissuadé les forces rétrogrades qui tirent allègrement profit des clivages qui discréditent le politique et fragilisent l’unité nationale.

Idrissa KEÏTA

 

Source: Le Témoin 

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