Animant le Panel de la Semaine de développement durable à Abu Dhabi week 2019 sur le thème «The future Summit», le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéïta a valorisé les potentialités du Mali. Et, en ces termes plus concluants, il a invité les participants et partenaires potentiels de choisir la destination du Mali :«La destination du Mali est une destination à courir et elle vaut la chance ».
En dix ans d’initiatives sur les questions de développement durable, ce forum international est toujours rehaussé par la présence effective des Chefs d’État et de gouvernements et des Ministres en charge d’énergie. Il rassemble environ 30.000 participants venus de plusieurs pays des différents continents.
La rencontre de haut niveau d’Abu Dhabi 2019 a servi de cadre de la poursuite du dialogue international sur le développement durable, mais également d’une réponse à l’appel du Secrétaire Général des Nations Unis pour des engagements importants dans l’appui de l’année internationale de l’énergie durable pour tous.
A l’occasion de ce forum sur le développement durable d’Abu Dhabi week 2019, le Président IBK a animé, le 15 janvier dernier, le panel “The Future of Africa” avec son homologue angolais João Lourenço.
Le Chef de l’Etat, dans sa vision futuriste basée sur la jeunesse, a eu à rappeler son plaidoyer constant en faveur du futur du Mali et du futur de l’Afrique. Il a évoqué d’abord les enjeux fondamentaux du futur de l’Afrique et du Mali, en expliquant que la présence du Mali à Abu Dhabi n’est point un fait de hasard.
«Le Mali, mon pays, n’est pas ici par hasard. En venant ici également, c’est parce que notre pays a défrayé la chronique dans un passé récent. Le Mali n’était pas tout à fait un Etat, quand nous arrivions aux affaires en 2013. Le Mali n’était pas tout à fait un pays solide. Grâce à la solidarité internationale, à l’ensemble de la communauté internationale pour une fois unie toute entière autour d’un pays, nous avons réussi à stabiliser notre pays et à parvenir à un accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, qui a permis de mettre fin à la belligérance qui existait entre le Gouvernement du Mali et les Groupes armés dans le Nord du Mali. De ce jour à aujourd’hui, nous avons obligation de faire en sorte que la communauté internationale n’ait pas à regretter de ne pas avoir massivement, aussi solidement soutenu le Mali », a explicité le Président IBK.
Dans son plaidoyer, le Président de la République a vanté les opportunités du secteur économique malien qui s’offrent aux investisseurs du monde entier pour favoriser le développement du Mali et montrer que notre pays, revenu de très loin, après la grave crise sécuritaire de 2012, est un pays qui avance sur un continent du futur et plein d’espoir.
Et IBK a su rassurer : «Le Mali, malgré, le contexte qu’il traverse est obligé aujourd’hui de dépenser 22% de son Budget dans les dépenses de défense et de sécurité. Ce qui est énorme. Ceci dit, nous avons réussi la prouesse d’être aujourd’hui premier producteur du coton au Sud du Sahara. Aujourd’hui, un cheptel qui est l’un des plus importants de l’Afrique de l’Ouest, nous sommes également 3e pays producteur d’or en Afrique après l’Afrique du Sud et le Ghana. Si nous sommes premier producteur de coton au Sud du Sahara, la plus-value n’en est pas évidente parce que, malheureusement, ce coton n’est transformé sur place qu’en raison de 2%, dérisoire. Pourquoi ? Parce que nous avons un déficit d’énergie énorme bien que nous soyons aujourd’hui l’un des pays les plus ensoleillés du monde, nous avons besoin du soleil, bien que nous ayons deux grands fleuves qui pourraient nous aider dans notre potentiel d’hydro-électricité, le Niger, le Sénégal, 1700 km et 800 km, nous avons également un vent. Nous avons besoin de faire en sorte qu’effectivement notre transition énergétique soit faite sur la base de l’énergie renouvelable, le solaire, l’éolienne et l’hydro-électricité encore une fois où nous avons une capacité de 10150 mégawatt mais sur lesquels à ce jour seulement 31% sont mis à jeu», a expliqué le Président IBK.
Abordant la question du réchauffement climatique, le Président de la République, conscient de la réalité de ce phénomène au Mali notamment l’avancée du désert au quotidien, dont les impacts rejaillissent sur le fleuve Niger, le Nil, sur les bêtes, surtout l’alimentation du bétail. Car, les parcours pastoraux habituels se sont rétrécis et même au plan des relations intercommunautaires où le pasteur est obligé d’empiéter sans le vouloir ses animaux sur le domaine de l’Agriculteur à la recherche de substance pour son bétail, les Hommes sont obligés de se déplacer d’une Région à l’autre.
«Donc, là aussi avec tous les problèmes, dans un espace où les ressources extraordinaires sont rares, il faut le dire à la communauté internationale où l’aide publique au développement se fait rare également ; donc, il faut un début de solution. Vous avez dit une chose que j’ai notée. C’est qu’en dépit de notre niveau de développement de nos pays , nous sommes peut-être le continent aujourd’hui où les téléphones mobiles sont les plus développés , et c’est le cas également au Mali , et les nouvelles technologies nous permettent aujourd’hui de compenser ce que nous ne pouvons pas faire en terme physique ,concret, nous avons un pays très vaste, un pays très étendu avec 1.240.000 km2 au Sud du Sahara. Ce pays est d’accès difficile, il y a des zones qui sont inondées six mois de l’année sur douze ; il faut, donc, que des moyens soient imaginés, que des solutions d’accès rapides soient également trouvées. Ainsi, chez nous, de plus en plus se développe la télé médecine qui permet à un praticien qui opère dans notre belle ville de sommités de Tombouctou d’avoir accès aux soins techniques les plus modernes des médecins, des chirurgiens de Bamako via la télémédecine. Nous avons également par ce biais-là la possibilité de faire en sorte que le paysan du Centre du Mali soit informé à son niveau de l’évolution des cours de ce qu’il a comme soucis par rapport à sa récolte future ; donc, les solutions des nouvelles technologies sont à l’œuvre déjà au Mali et de manière absolument positive et de manière utile », a expliqué le Président IBK.
Le Chef de l’Etat est optimiste et il est réellement motivé pour encourager les investisseurs à venir investir au Mali et en Afrique. D’où, il leur dit ceci : «Je pense que l’optimisme est permis ,pas un optimisme mièvre, béat, un optimisme réel et basé sur les faits. Quand on voit ce pays d’où il vient et comment il a pu en quelques années se hisser aujourd’hui à la troisième positon de l’espace économique ouest-africain UEMOA en terme économique constant, et on ne peut qu’être optimiste par rapport à son devenir. Le Mali est un pays qui croit, un pays qui veut, un pays qui a la volonté d’être, un pays qui a la volonté qu’aujourd’hui soit en lien avec son passé que chacun connaît. Et, nous ne sommes pas dans la contemplation passive, et cela, nous voulons aujourd’hui être en passage positif de témoin à la nouvelle génération », soutenu IBK
Le Président de la République ajoutera que quand on voit ce qui a été réussi à Abu Dhabi, ce qui y est en l’œuvre, d’une visite à l’autre à Abu Dhabi, on voit que ce que ce pays a force de volonté, d’intelligence et de vision du fondateur Cheick Zayed à réussir, à faire en un parcours humain.
«On est qu’optimiste, on est que gonflé de joie et d’optimisme et on se dit on peut forger et réussir à le faire ; et le Mali a réussi la prouesse de passer d’un pays assisté, d’un pays en danger, aujourd’hui à un pays en situation positive parmi les huit Etats de l’Afrique de l’Ouest, le Mali est aujourd’hui en troisième position après la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Et les réserves du Mali, en termes de capacités de production agricole et nous avons décidé, contrairement à ce que l’Afrique avait décidé à Maputo, que chaque pays alloue 10% de ses revenus annuels à l’Agriculture, au Mali nous avons mis la barre à 15% avec des résultats, la mécanisation de l’Agriculture, voilà pourquoi nous pensons que la destination du Mali est une destination à courir et elle vaut la chance », a renchéri IBK.
Cyril ADOHOUN
Source: L’Observatoire