Face aux manifestations dans plusieurs villes du pays demandant la reprise des cours dans les écoles, le gouvernement a invité hier les membres du Collectif des syndicats de l’éducation à la table des négociations.
Depuis plusieurs semaines, un bras de fer oppose le gouvernement et le Collectif des syndicats de l’éducation du 15 octobre 2016 autour des différents points de revendications des enseignants. Faute d’un consensus, les enseignants ont boudé les classes depuis le lundi dernier et pour dix jours. Les élèves et les parents, victimes de ce blocage, ne veulent pas croiser les bras.
C’est dans ce contexte que les parents d’élèves de Kayes en colère ont manifesté le mercredi dernier pour interpeler les plus hautes autorités à trouver une solution au problème. La ville de Kita a emboité le pas à Kayes. Selon nos sources, les membres de l’AEEM locale ont fait sortir toutes les écoles privées. Désormais, ça sera la politique de “Bagnengo”, pas de cours dans les écoles publiques, pas d’école dans les privées.
Dans la ville de Sikasso, la tension était à son comble. Les élèves en colère ont tenté d’envahir l’académie de la ville pour protester contre l’inertie des autorités. Il a fallu la présence massive des forces de l’ordre pour disperser les manifestants avec les gaz lacrymogènes.
Ces différentes manifestations semblent porter fruits, car, selon nos informations, les membres du Collectif des syndicats de l’éducation ont été invités à reprendre les négociations, hier, par le gouvernement.
Notons que plusieurs points avaient fait l’objet de désaccord entre les deux parties durant les précédentes négociations. Il s’agit de : l’octroi d’une prime de documentation ; l’octroi d’une prime de logement ; l’application immédiate et effective du décret No 2016/ 0001 PRM du 15 janvier 2016 fixant les conditions et modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission ; la relecture immédiate du décret n°529/PRM du 21 juin 2013 portant allocations d’indemnités au personnel chargé de l’organisation des examens et concours professionnels en ses articles 1, 2 et 3 ; l’annulation des décrets n°2018/0800 PRM du 19 octobre 2018 fixant les attributions spécifiques des membres du gouvernement et n°2018/0801 de la même date portant réparation des services publics entre la primature et les départements ministériels ; l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités au services centraux de l’Etat.
En attendant une possible fumée blanche, les regards sont tournés vers le ministère de Travail, de la Fonction publique, chargé des Relations avec les institutions.
Y. Doumbia
Source: L’indicateur du Renouveau