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Scrutin taillé sur mesure, fraudes électorales : Finalement quel type de démocratie pour le continent africain ?

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Début des années 1990, le monde connait un véritable séisme. Le mur de Berlin s’écroule. L’empire soviétique explose  après des reformes mal engagées par son président de  l’époque Michail Gorbatchev. Ce vide ouvre un boulevard pour les Etats Unis  qui deviennent le gendarme du monde surtout    auréolé  par leur  victoire écrasante dans le golfe persique sur l’Irak de Saddam Huissein.  Les anciennes puissances coloniales en profitent pour en imposer aux  anciennes colonies. Elles posent comme condition l’instauration du multipartisme intégral pour ouvrir les vannes. Pourtant c’est bien cette démocratie qui  a été l’élément déclencheur de sanglantes guerres civiles en Afrique. 

Ce que certains politologues ont appelé le vent de l’est commence déjà a divisé les décideurs occidentaux. Pour l’ancien maire de Paris et non moins  ancien premier Ministre  et ancien président français Jacque Chirac : « la démocratie est un luxe pour les africains ». En son temps il a alerté le président François sur ce que peut être  les conséquences  d’une démocratie mal engagée sur le continent africain. Cette mise en garde du président Chirac n’a pas empêché le président François Mitterrand, le 20 juin 1990 dans le cadre de la 16 eme  conférence des chefs d’Etat   d’Afrique et de France qui a regroupé 37 pays africains d’exiger l’instauration de la démocratie. Le dirigeant africain qui s’opposera à cette nouvelle forme de gouvernance sera sevré de l’aide des pays du nord. Du côté des dirigeants africains qui connaissent mieux les réalités de leurs pays les réactions n’ont pas tardé. L’ex président malien   Moussa Traoré a immédiatement tapé du poing sur la table pour faire comprendre à Mitterrand que les réalités africaines ne permettent pas la pratique de ce système qui n’aura que des conséquences graves. Et, d’enfoncer le clou pour dire à la face de Mitterrand que : «  la  démocratie n’est pas une camisole de force que l’on impose à qui l’on veut ». Le temps lui donnera raison. Les occidentaux voulaient adapter leurs intérêts au nouvel ordre mondial caractérisé   par la fin de la guerre froide. Pendant cette guerre froide les relations  entre le bloc de l’ouest et l’Afrique étaient fondées sur la préservation des régimes anti-communistes et la sécurisation des approvisionnements sans réelle considération pour le respect des droits de l’homme et de la démocratie. Embouchant dans la même trompette  que l’ancien président Moussa Traoré la géographe Sylvie Brunel  qui après avoir décortiqué le discours de François Mitterand qui explique aux africains que l’aide de la France sera désormais conditionnée à la démocratisation et à la bonne gouvernance a plutôt ouvert la porte du Chaos.  Selon, Brunel, elle a ouvert une décennie de chaos dont le plus  grand bénéficiaire a été incontestablement la Chine. L’empire du milieu peu regardant sur les questions des droits de l’homme a été accueilli à bras ouvert par les dirigeants africains qui voyaient d’un mauvais œil cette nouvelle méthode source plutôt de déstabilisation. L’ancien conseiller à la sécurité nationale  du président Jimmy Carter Zbigniew Brezinski   n’a-t-il pas remis en cause  le système démocratique ? Car dans ses analyses il démontre que le processus peut entrainer l’accession  d’une minorité qui va gouverner  une majorité si l’on tient compte du nombre d’abstention.  A, la faveur de cette démocratisation mal engagée l’on a vu ce qui s’est passé au Rwanda où a été déclenchée l’un des pires génocides du 20 eme  siècle. Le résultat de cet affreux carnage a été l’accession de la minorité tutsi au pouvoir.   Paul Kagame sachant bien qu’avec le fait majoritaire, les tutsis n’auront pas le pouvoir a déclenché une rébellion armée le 1er octobre 1990 avec le Front Patriotique Rwandais  dont le résultat a été l’assassinat  du président Juvénal Habyarimana en compagnie de son homologue burundais Cyprien Ntariamira  le 6 avril 1994  pendant que son avion atterrissait au camp  de Kanombe.  Depuis le génocide, c’est le front patriotique qui règne en maitre. Le Burundi a failli subir le même sort avec l’assassinat du premier président démocratiquement élu le hutu Melchior Ndadaye . Il a fallu que Pierre Buyoya dépose Sylvestre Timbatunganya, pour préparer une veritable alternance qui permettra à un hutu de lui succéder au moment de la transition  Domitien Ndayzeye pour permettre l’organisation d’élections crédibles. Une élection qui a permis à l’ancien professeur d’éducation physique  Pierre Nkurunziza d’accéder au pouvoir avec la majorité hutu. Ces dernières années on a assisté à une veritable faillite au niveau de ceux qui ont importé ce système sur le continent. En 2000 aux USA, il a fallu des jours pour départager Al gore  et George W Bush. Finalement c’est le second qui a remporté le scrutin avec quelques voix d’écart.  Les donneurs de leçon eux-mêmes commencent à douter du bienfondé de la démocratie. C’est pourquoi réagissant aux propos  du ministre français  des affaires étrangères Jean Yve Ledrian  surnommé la grosse tête par ses compatriotes  par rapport au scrutin présidentiel qui a été sanctionné par la victoire de Félix Tchisekedi, le porte parole du gouvernement congolais Lambert Mende  dira tout simplement que chaque pays à ses règles démocratiques.

Mariam

Source: Le Triomphe

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