L’enquête de Robert Mueller touche bientôt à sa fin, a annoncé lundi le ministre américain de la Justice par intérim, Matthew Whitaker, qui dit “avoir hâte” que l’ex-directeur du FBI “rende son rapport final”.
Pour la première fois, un haut-placé de l’administration américaine a annoncé, lundi 28 janvier, une fin proche de l’enquête sur l‘ingérence russe dans la présidentielle américaine de 2016.
“L’enquête Mueller est proche de sa conclusion”, a déclaré le ministre américain de la Justice par intérim, Matthew Whitaker, qui occupe ce poste depuis le limogeage en novembre, par le président, de Jeff Sessions. “J’ai été mis au courant de façon exhaustive sur l’enquête et j’ai hâte que M. le directeur Mueller rende son rapport final”, a-t-il ajouté.
Il s’exprimait en marge d’une conférence de presse consacrée aux poursuites judiciaires lancées contre le géant chinois des télécoms Huawei.
Matthew Whitaker n’a pas donné de précisions sur le résultat de ces investigations, que la Maison Blanche dénonce comme une chasse aux sorcières et que les démocrates espèrent voir servir de fondement à une éventuelle procédure de destitution de Donald Trump. Les spéculations vont également bon train sur l’idée que le président américain pourrait devoir passer par une primaire républicaine pour être candidat à la présidentielle de 2020 au nom du parti.
Enquête tentaculaire
Robert Mueller, un ex-directeur du FBI, la police fédérale, a été chargé en mai 2017 d’établir si l’équipe de campagne du milliardaire républicain s’est concertée avec Moscou pour influencer les résultats de l’élection présidentielle de 2016.
Agissant depuis dans une grande discrétion, le procureur Mueller est également chargé d’évaluer si le président s’est rendu coupable d’entrave à la justice en limogeant l’ex-directeur du FBI, James Comey.
Donald Trump nie catégoriquement toute collusion avec la Russie et assimile l’enquête russe à une initiative déloyale, animée par des éléments restés fidèles à Barack Obama, visant à délégitimer sa présidence.
Tentaculaire, l’enquête russe a débouché sur de multiples inculpations et sur des condamnations de proches collaborateurs du 45e président des États-Unis, sans toutefois apporter de preuve irréfutable d’une collusion entre les collaborateurs de Donald Trump et les Russes dans l’objectif de faire perdre électoralement la candidate démocrate Hillary Clinton.
Proches déchus
Dernier en date à être poursuivi par Robert Mueller, Roger Stone a été interpellé et inculpé vendredi en Floride, puis libéré sous caution. Ce “vieil ami” et conseiller de longue date de Donald Trump se voit reprocher d’avoir menti sur ses échanges avec WikiLeaks, l’organisation qui a publié des e-mails piratés défavorables à Hillary Clinton.>> À lire : États-Unis : Matthew Whitaker nommé à la justice, un tournant dans l’enquête russe ?
Avant Roger Stone, d’autres proches de Donald Trump ont connu une déchéance judiciaire après s’être retrouvés dans le collimateur du procureur spécial. L’ancien avocat personnel du président milliardaire, Michael Cohen, a ainsi été condamné à trois ans de prison, notamment pour infractions à la législation sur le financement des campagnes électorales.
Paul Manafort, qui a été un temps directeur de l’équipe de campagne de Donald Trump, a lui été jugé coupable de malversations financières liées à des activités en Ukraine antérieures à la présidentielle de 2016. Et Michael Flynn, ancien conseiller à la sécurité nationale du président, a plaidé coupable d’avoir menti aux enquêteurs sur ses liens avec des responsables russes.
Avec AFP
Source: France24