Juan Guaido, le chef de file de l’opposition reconnu président par une partie de la communauté internationale, a reçu lundi le soutien du Groupe de Lima. Il tente en parallèle d’organiser l’arrivée d’une aide humanitaire au Venezuela.
L’opposant autoproclamé président du Venezuela Juan Guaido a reçu, lundi 4 février, un soutien supplémentaire de la part du Groupe de Lima, tandis qu’il tente d’organiser l’arrivée d’une aide humanitaire.
Lundi à Ottawa, 11 des 14 pays du Groupe de Lima – qui réunit des pays d’Amérique latine et des Caraïbes et le Canada – ont appelé à un changement de gouvernement “sans usage de la force” au Venezuela et ont exhorté l’armée à se ranger derrière Juan Guaido.
Le président Nicolás Maduro s’est déchaîné contre cette intervention du Groupe de Lima. “Ce dernier communiqué est vraiment répugnant, répugnant et risible, on ne sait pas s’il faut rire ou vomir”, a-t-il dit, jugeant les diverses demandes avancées par le groupe “l’une plus démente que l’autre”. Il a aussi relevé les nouvelles déclarations du président Donald Trump réaffirmant la possibilité d’une action militaire des États-Unis. “Comme s’il parlait de vacances à Miami Beach, il a dit qu’il envisageait l’option d’une invasion. C’est une folie, Monsieur Donald Trump”, a lancé le chef de l’État chaviste.
De l’Espagne au Royaume-Uni en passant par la France, plusieurs pays européens avaient reconnu plus tôt lundi le chef du Parlement vénézuélien, Juan Guaido, comme “président en charge” pour mener à bien l’organisation d’une élection présidentielle anticipée.
Juan Guaido accuse l’armée de vouloir “voler” l’aide
Pendant ce temps, l’opposition tente d’organiser l’arrivée d’une aide humanitaire. Le Canada a promis lundi une aide de 53 millions de dollars canadiens (35 millions d’euros) destinée au peuple vénézuélien, s’ajoutant aux 20 millions de dollars d’aide annoncés par Washington.
Selon Juan Guaido, il s’agit de collecter des vivres et médicaments en Colombie, au Brésil et dans une île des Caraïbes. Il a d’ailleurs appelé lundi à une nouvelle manifestation, sans en préciser la date, pour exiger des militaires qu’ils laissent entrer cette aide dans le pays. Il accuse le haut commandement militaire vénézuélien de vouloir “voler” l’aide destinée au pays pour qu’elle soit distribuée au nom du gouvernement. Il a par ailleurs dit soupçonner Nicolás Maduro de vouloir transférer 1,2 milliard de dollars vers l’Uruguay.
Les représentants de Juan Guaido aux États-Unis ont annoncé la tenue d’un conférence internationale sur l’aide humanitaire pour le Venezuela le 14 février au siège de l’Organisation des États américains (OEA), à Washington.
Groupe de contact
Cherchant une sortie pacifique à la crise, un groupe de contact formé par l’UE et cinq pays d’Amérique latine (Bolivie, Costa Rica, Equateur, Mexique et Uruguay) tiendra pour sa part une première réunion jeudi à Montevideo.
“Nous ne participerons pas. Notre programme est clair : que cesse l’usurpation, un gouvernement de transition et des élections libres (…). Nous n’allons pas tomber dans un faux dialogue”, a réaffirmé lundi Juan Guaido. Nicolás Maduro a dit souhaiter qu’un espace de “dialogue” sorte de ce groupe de contact. Il a également confié avoir écrit au pape François pour demander son aide et sa médiation.
Pour préserver sa “crédibilité”, l’ONU a décidé de ne participer à aucun des groupes discutant du Venezuela. Son secrétaire général, Antonio Guterres, s’est en revanche dit disposé à aider les deux camps “à trouver une solution politique”.
Selon l’ONG Foro penal, près d’un millier de personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations contre le pouvoir.
Avec AFP