L’opérationnalisation de la Force-conjointe dépend en grande partie de la mise à disposition des financements annoncés par les partenaires. D’où l’importance de cette question dans l’agenda des présidents dans la capitale burkinabé
Le chef de l’état accueilli par son hôte burkinabé à son arrivée
Le 5è sommet des chefs d’Etat du G5 Sahel s’ouvre aujourd’hui à Ouagadougou. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé hier en début de soirée, prendra part à ce rendez-vous capital qui se tient sous le signe de la vision articulée sécurité/développement. A l’issue de cette rencontre, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, prendra la présidence en exercice du G5 Sahel pour une année. Il portera cette charge à la suite de son homologue du Niger, Issoufou Mahamadou.
Cette 5è conférence se tient à un moment où l’espace Sahel se trouve confronté à de multiples défis liés au terrorisme, aux migrations, aux conflits… Elle se tient également dans un contexte de montée en puissance de la Force conjointe du G5 Sahel. Plusieurs questions liées au développement et à la sécurité seront donc au menu des échanges. Il s’agit, entre autres, du statut des personnels spécifiques déployés dans les différents démembrements du G5 Sahel, du suivi de la mobilisation des annonces de contribution (faites à Nouakchott en décembre 2018) pour la Force-conjointe et son opérationnalisation, ainsi que des sujets liés au développement durable et intégré.
Conscients que sécurité et développement sont liés, les chefs d’Etat du G5 Sahel entendent redoubler d’efforts et réorienter certaines actions pour une véritable croisade contre l’hydre terroriste. Aussi, aborderont-ils les problématiques de la recrudescence des conflits intercommunautaires qui perturbent la quiétude de nos populations.
Un sujet d’autant plus important que les premiers jours de 2019 ont eu une coloration tragique au Centre du Mali et au Centre-nord du Burkina Faso. Les attaques menées ont causé d’importantes pertes en vies humaines et en matériels.
Avant la conférence des chefs d’Etat, s’est tenu, le dimanche 3 février, le Conseil des ministres du G5 Sahel, auquel a pris part le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Pr Tiémoko Sangaré. Lors de cette rencontre, une attention particulière a été accordée au suivi des annonces faites à Nouakchott par des partenaires. Selon le ministre Sangaré, ces annonces se chiffrent à 2,4 milliards d’euros pour un besoin de financement initial de l’ordre de 1,7 milliard d’euros. Il s’agit maintenant de réussir la mobilisation effective des fonds annoncés qui serviront à financer le Programme d’investissements prioritaires. Pour le ministre Sangaré, «tant que les efforts ne permettent pas d’améliorer les conditions de vie des populations, elles seront toujours fragiles face aux tentations que leur feront miroiter les différents groupes terroristes». Sur les différentes questions abordées, la réunion ministérielle a élaboré des documents dont la synthèse fera l’objet d’un rapport qui sera présenté aux chefs d’Etat par la présidente du Conseil des ministres du G5 Sahel, Kane Aïchatou Boulama, ministre du Plan du Niger.
En marge des travaux du sommet, les présidents Ibrahim Boubacar Keïta et Roch Marc Christian Kaboré procéderont à l’inauguration de la nouvelle ambassade du Mali, située à Ouaga 2000. Bâti sur 10.074 mètres carrés, le joyau (un bâtiment R+2) a coûté plus de 2,490 milliards de Fcfa financés sur le budget national.
Issa DEMBéLé
Source: L’Essor