La campagne bat son plein au Sénégal à quatre jours de la présidentielle de dimanche 24 février. En cette période électorale, au-delà des grands enjeux nationaux, des sujets plus locaux s’invitent également dans le débat. Que ce soit autour des grands chantiers dans la zone de la ville nouvelle de Diamniadio, à une cinquantaine de kilomètres de Dakar comme autour du lac Rose, des habitants s’organisent pour poser la question du problème foncier.
« Nous ne sommes pas des quantités négligeables et les grands projets d’aménagements urbains ou touristiques ne doivent pas nous détruire ». C’est le cri du cœur du collectif des riverains de Ndoss Guereo, un village côtier qui se bat contre le projet d’extension d’un complexe hôtelier.
Un millier de personnes sont concernées, comme Mamadou qui cultive un terrain entre la lagune et la mer. « Pendant cette campagne, on a écrit à tous les candidats pour qu’ils s’engagent, raconte-t-il. C’est parce que les terres nous appartiennent depuis des siècles et des siècles. En tant que paysans, on n’a que nos terres pour vivre. Seulement, il faut que l’Etat nous laisse avec nos terres. C’est ça qu’on veut ».
A Bambilor, à quelques pas du lac Rose, environ 800 personnes redoutent d’être expulsées par des promoteurs. Ils cultivent des terres sans pouvoir obtenir de bail.
« En 2012, monsieur Macky Sall nous avait promis de nous soutenir, se souvient Abdou Diome, un des responsables du collectif Samm Sa Momel. Mais depuis septembre, c’est le statu quo. On est à deux doigts d’être expropriés. La semaine dernière, par voie de presse, nous avons alerté tous les candidats. Nous voulons qu’ils se prononcent. Il faut comprendre que cette question du foncier dans toute la zone des villes nouvelles avec tous les projets des grosses sociétés qui sont prévus posent un grand problème ».
D’autres collectifs se battent contre d’autres grands projets dans la zone, comme celui de port minéralier de Bargny.
RFI