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Grève des enseignants : Et si l’Etat décidait de couper les salaires?

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On dit dans l’entourage du ministère du Travail, qui arbitre les litiges sociaux, que de la rentrée des classes en octobre dernier, à ce mois de février, il a été enregistré quatre préavis de grève. Autant de menaces qui pèsent sur la bonne marche de l’année scolaire, déjà perturbée par des d’arrêts de cours. Comme des efforts sont faits de part et d’autre pour ramener, en vain, les grévistes à de meilleurs sentiments, de plus en plus des voix s’élèvent pour exiger de l’Etat la fermeté. Va-t-il se décider à couper les salaires?

L’année scolaire, comme on le sait, est déjà émaillée de nombreux et fréquents arrêts de cours, suite à des grèves des syndicats d’enseignants signataires du 10 octobre 2016. Déjà, nous a-t-on précisé, au cours d’une des rares sorties publiques des responsables de l’Education nationale, depuis le déclenchement des mouvements de débrayage (on dit que les interventions publiques gênent les pourparlers), plusieurs acteurs de l’école : parents d’élèves, conseil supérieur de l’éducation, assemblée nationale, AEEM, ont été sollicités pour la recherche de l’accalmie.

En fait, le ministre de l’Education nationale, animé du sens du dialogue, a rencontré chacun des représentants des acteurs et partenaires de l’école, en leur appelant à des bons offices auprès des organisations syndicales en vue de sauver l’année. Beaucoup de ces acteurs et partenaires ont eux rencontré les différents syndicats d’enseignants, sans succès.

En somme, les points de revendication des syndicats étaient au nombre de dix. Après de longs pourparlers sous l’égide de la commission de conciliation, des résultats concrets, rapporte-t-on, ont été enregistrés à l’issue des discussions. Parmi les points d’accord, on note un cas historique qui est relatif à la prime de documentation. L’Etat y a consenti, en dépit de ses efforts visant le perfectionnement des enseignants par la formation continue. Cette revendication est vieille de plus de trente ans d’autant qu’elle a été faite dans les années 60 par les syndicalistes qui viennent de l’obtenir cette année. Jusqu’à ce moment, elle était allouée aux seuls enseignants du supérieur qui, eux, sont assujettis à des publications pour leur avancement.

L’un des trois points de désaccord est lié à la prime de logement. Ici, les syndicalistes estiment qu’ils n’en perçoivent pas. Mais, l’Etat, lui, rétorque qu’en 2014 un décret a alloué à tous les fonctionnaires, y compris les enseignants, des indemnités de logement. Qu’à cela ne tienne, les négociateurs gouvernementaux ont proposé aux grévistes que l’Etat est disposé, comme ce fut le cas dans le passé, à accorder aux enseignants des facilités d’acquisition de parcelles et de logements sociaux. Les syndicalistes disent non et demandent de la liquidité.

Avec un point d’accord partiel, en plus des six points d’accord, sur un total de dix points de revendication, beaucoup d’acteurs, y compris des membres de la commission de conciliation, ces vieux syndicalistes à la retraite, ayant fait les beaux temps du syndicalisme, ont estimé que les grévistes n’avaient aucun motif stratégique à poursuivre leur mouvement de débrayage. De ce fait, ils pouvaient suspendre la grève si ce n’est que pour des motivations d’ordre syndical, visant la promotion de l’école, et prétendent à négocier les autres points restants plus calmement. Et cela, dans un esprit serein et pour le meilleur du cadre partenarial qui réunit les différents acteurs et partenaires pour la cause de l’école.

Voilà pourquoi des voix s’élèvent au sein de l’opinion pour exiger l’application de la loi stricte en la matière, prévoyant la coupe de salaires en autant jours de débrayage. Selon des sources proches des milieux financiers, tout est entrepris pour cela: des consignes fermes sont prises au niveau des différents circuits financiers, du côté central et même au niveau des collectivités locales, pour qu’il en soit ainsi.

Ce serait une grande première qu’on en arrive là si ces mesures de fermeté sont prises. Comme il nous a été donné de constater, au département de l’Education, on est disposé à appliquer la loi, même si l’on est disposé à tout entreprendre pour ne pas en arriver à de telle extrémité.

Mais, bon! Que faire face à une telle intransigeance syndicale? L’école, l’affaire de tous, a besoin d’être sauvée. Pour l’avenir même de notre pays.

Oumar KONATE

Source: La Preuve

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