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Chronique du web : Quand la trottinette électrique prend le pouvoir

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En 2001, les frères Schlesinger, Willy et Max, publiaient un livre au titre prémonitoire : « Trottinette mania. Entretien, astuces, réparation, conseils ». Si à cette époque, ils avaient pu être pris pour de doux rêveurs, ne suscitant presque aucun intérêt du grand public, aujourd’hui, force est de reconnaître que l’histoire leur donne amplement raison : la trottinette électrique prend le pouvoir dans les rues des grandes villes d’Amérique, d’Asie, d’Europe… et sûrement bientôt d’Afrique.

Pour ceux qui ne le savent pas, ce petit machin sur lequel l’usager se tient en équilibre, « … qui est blanc ou noir, à deux roues et permet de se glisser entre les embouteillages… », comme l’écrivait Maxime Biermé le 03 mars dernier dans un grand quotidien européen, a déjà un siècle d’histoire derrière lui. En effet, le premier prototype, l’Autoped, une trottinette dotée d’un petit moteur, d’abord thermique puis électrique, a été breveté aux États-Unis en 1913.Cette trottinette permettait notamment aux postiers américains de faire leur tournée, et aux policiers d’assurer leur patrouille. A cette époque, la pointe de vitesse de la trottinette ne dépassait pas les 32 km/h.

Racheté plus tard par l’allemand Krupp, l’Autoped devient plus moderne, plus robuste et avec un design plus raffiné, préfigurant les trottinettes qui envahissent le monde aujourd’hui, pouvant atteindre la performance des 40 km/h. Et plus rien n’arrêtera encore leur folle ascension au point qu’existent aujourd’hui de flottes en location-libre (free-floating).

Selon un spécialiste, le charme de la trottinette réside dans le fait qu’elle est plutôt pratique. Facile à conduire, on peut aisément la plier pour l’emmener dans le métro ou le bus, la charger dans le coffre de sa voiture ou la monter dans son appartement. Les curieux peuvent désormais faire leurs premiers tours de roue sans difficulté. Aux dires d’un autre spécialiste de ce moyen de déplacement révolutionnaire, des systèmes d’antivol et l’installation de porte-bagages sont à l’étude. En attendant ces ultimes aménagements, la trottinette se « verrouille » via une clé similaire à celle d’une voiture. Si on tente de vous la piquer, une alarme se met à sonner.

Pour  signaler la présence de son utilisateur aux autres usagers de la circulation, la trottinette  dispose de clignotants à l’arrière. Et si celui-ci porte un casque, comme cela est vivement conseillé par les autorités en charge de la circulation, l’utilisateur de la trottinette peut se faufiler sans encombre et en toute sécurité dans la souricière de la circulation. La nuit, il pourrait compléter son attirail par le port d’un gilet fluorescent qui le signale à distance.

Même si toutes les règles qui s’appliquent aux trottinettes sont les mêmes que pour un vélo, ce nouveau boom ne constitue pas moins un gros casse-tête pour la législation. Un spécialiste précise que « dans la plupart des pays européens, le code de la route n’intègre pas encore de dispositions spécifiques à ces engins électriques. En France, la législation les rangera prochainement dans une nouvelle catégorie de véhicules qui devraient être autorisés sur les pistes cyclables et la chaussée dans les zones limitées à 30 Km/h. En Suisse, les modèles qui roulent à moins de 20 Km/h sont déjà autorisés sur les pistes cyclables, mais interdits sur les trottoirs. Partout, il est demandé aux adeptes de ces nouveaux engins de faire preuve de prudence en attendant que des réglementations plus précises voient le jour ».

Côté prix, la palette est particulièrement large, allant de 100 à 4000 euros. Mais pour toux ceux qui ne sont pas intéressés à en acheter pour leur compte exclusif, ils peuvent se rabattre, comme nous l’écrivions plus haut, sur les nombreuses sociétés de location qui ont poussé comme des champignons partout dans les pays dits développés.

Côté fabricants, la concurrence s’annonce rude surtout que le marché est particulièrement prometteur. Un célèbre fabricant de voitures français vient de mettre un modèle sur le marché qui est disponible dans une dizaine de pays dont la France, l’Allemagne, la Belgique ou l’Ukraine. Il s’agit d’une trottinette électrique pliante de seulement 7 Kg, offrant une autonomie de 13 Km, qui se recharge en 3 ou 4 heures, et autorise une vitesse de pointe de 24 Km/h avec une capacité d’emport de 125 Kg.

La guerre commerciale est lancée ; elle sera rude et impitoyable. Au finish, c’est l’écologie qui se frotte les mains. Tout le bénéfice revient à la planète. Preuve que la jeune militante écologiste suédoise, Greta Thunberg, et ses millions de camarades élèves et étudiants européens qui battent le pavé tous les jeudis, ne prêchent pas dans le désert.Leur cri d’alarme fait mouche. Les Etats, les entreprises, les collectivités, les universités et les citoyens à travers le monde imagineront de plus en plus des technologies propres, accessibles à tous, pour briser le cycle infernal du réchauffement de la Planète.

Serge de MERIDIO

Inf@Sept

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