Au lendemain du rejet par la Chambre des Communes de l’accord de Brexit présenté par Theresa May, le négociateur européen répète que ce traité “est le seul possible”, tandis que Boris Johnson se dit optimiste sur un nouvel accord de dernière minute.
L’union européenne reste ferme au lendemain du nouveau revers subi par Theresa May à la Chambre des Commune. Michel Barnier, le négociateur européen chargé du Brexit, a estimé, mercredi 13 mars, que la balle était dans le camp britannique, pour sortir de l’impasse.
“Si le Royaume-Uni veut toujours quitter l’UE de manière ordonnée, ce traité est le seul possible et le restera”, a-t-il répété lors d’une séance plénière du Parlement européen à Strasbourg. “Nous sommes allés au bout de ce que nous pouvions faire.”
Poursuivre “les négociations… pour quoi faire ?”
Michel Barnier s’est par ailleurs interrogé sur l’intérêt de poursuivre les discussions avec Londres. “Prolonger les négociations… Pour quoi faire ? Elles sont terminées”, a-t-il tranché.
“Ce sera au gouvernement britannique de nous dire comment il veut procéder pour enfin réunir une majorité constructive sur une proposition. Le Royaume-Uni doit nous dire ce qu’il veut, quel est son choix”, a souligné Michel Barnier.
“C’est cette question qui se pose avant même la décision sur une éventuelle extension (de la période transitoire précédant la sortie de l’UE)”, a insisté le négociateur.
Evoquant l’hypothèse d’un Brexit sans accord, Michel Barnier a répété que l’UE ne souhaitait pas ce scénario. “Mais nous sommes prêts, l’Union européenne est prête à affronter cette situation”, a-t-il estimé.
L’ancien patron du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (Ukip), Nigel Farage, un “Brexiter” de la première heure, a déclaré de son côté mercredi, à la sortie d’une réunion avec Michel Barnier, que le chef des négociateurs européens avait “peur” d’un Brexit sans accord.
Le Brexit aura bien lieu le 29 mars, estime Boris Johnson
Boris Johnson, un des chefs de file des partisans du Brexit, reste optimiste. Interrogé sur la radio LBC, l’ancien ministre des Affaires étrangères s’est dit convaincu que négociateurs britanniques et européens trouveraient un compromis “cinq minutes avant minuit” pour permettre au Brexit d’aboutir.
Boris Johnson a reconnu que les parlementaires britanniques se prononceraient probablement mercredi contre une sortie de l’UE sans accord (“no deal”). “Mais cela ne change rien tant qu’il n’y a pas d’accord (alternatif)”, a-t-il martelé.
“Il est très possible que le Parlement vote symboliquement pour dire qu’il ne veut pas d’un deal… mais ce qui va se passer ensuite, c’est que le Royaume-Uni va quitter l’UE le 29 mars parce que c’est ce que prévoit la loi.”
L’ancien maire de Londres a ajouté que d’éventuels amendements à la motion qui sera soumise mercredi au vote des députés, dans le but de rendre totalement impossible un “no deal”, n’aurait à ses yeux “aucune force légale”.
“Le gouvernement de Theresa May doit retourner à Bruxelles pour négocier un accord”, a-t-il conclu.
Un deuxième vote doit avoir lieu mercredi soir à la Chambre des Communes sur l’opportunité de quitter l’UE sans accord à la date prévue du 29 mars. Si le non l’emporte, un troisième vote, jeudi, portera sur l’opportunité de demander un report de la date prévue pour le Brexit.
Avec Reuters