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Visite historique du Premier ministre à Douéya : Pari tenu

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Avant la dernière étape de sa tournée qui l’a conduit à Gourma Rharous où il a inauguré une école et visité le chantier d’une centrale électrique, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga s’est rendu le lundi 11 mars 2019, à Douéya,  commune de la région de Taoudéni,  située à une centaine de km de Tombouctou.

À Douéya le Premier ministre et la forte délégation qui l’accompagnait  ont été accueillis par des populations en liesse, venues des villages et fractions de la commune et de toute la région. Déjà du ciel, on pouvait observer l’impressionnant déploiement militaire autour du site, avec les FAMa, les troupes de la MINUSMA, celles de Barkhane  ainsi que les éléments des groupes armés signataires de l’Accord d’Alger.

Plusieurs interventions ont ponctué la cérémonie. D’abord celle du chef du village de Douéya qui, au nom de tous les chefs de villages et de fractions de la commune a salué le Premier ministre et l’a remercié pour les efforts qu’il ne cesse de déployer au quotidien pour le développement du Mali. Il l’a invité à poursuivre les efforts pour l’amélioration du cadre de vie des populations par l’éducation, la santé, la service de l’eau. Il a aussi évoqué la situation de plusieurs jeunes de la commune qui, un moment égarés, se retrouvent aujourd’hui en prison. Il a exhorté le Premier ministre « à garder toujours ouvertes, les portes du repentir et du pardon de la nation, y compris pour ceux qui se sont mis en marge du processus de paix… ».

Autant pour le Président du Collège transitoire, la représentante des femmes, le représentant de la jeunesse, que pour celui de la société civile, la priorité de la région de Taoudéni est la présence de l’Etat, de plus d’Etat et de mieux d’Etat. Car tout est à faire ici, dans ce vaste territoire couvrant le quart de la superficie du pays et dont toute l’administration se trouve aujourd’hui installée à Tombouctou. Pour eux, les populations ont choisi le camp de la paix et de l’unité nationale. Elles adhèrent pleinement à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et veulent être partie intégrante du Mali. Ni plus, ni moins que les autres citoyens. Elles veulent être recensées, posséder leurs cartes NINA, pouvoir voter et participer pleinement au processus de développement du Mali, leur pays. L’éloignement, la distance ne peuvent donc être des arguments à opposer à l’arrivée  rapide et l’installation de toutes les autorités administratives nommées. Surtout que les potentialités ne manquent pas pour développer la région, terre d’élevage par excellence, avec des réserves de pétrole, de gaz et de sel, la découverte de sources d’eau non salée dans la proximité des salines. Taoudéni, pour Abdoul Salam Ould Mohamed de la société civile, est « une terre de paix, de culture et de civilisation millénaire qui unit les salines de Teghaza et de Taoudéni aux marchés du Worodougou, du Mandé et du Songhoï depuis la nuit des temps ». Il a su développer ainsi « un patrimoine culturel séculaire, autant par son rôle que sa position dans les échanges historiques entre les berges de la Méditerranée et celles du fleuve Niger ».

C’est justement pour rétablir cette fonction de trait d’union entre nord et sud que la République fédérale d’Allemagne à travers la GIZ, va baliser les presque 750 km de la route entre Tombouctou et Taoudéni en la matérialisant avec 3200 barils. La directrice du Projet d’Appui à la stabilisation et à la Paix, Anne-Kkristin Niemeier, s’appuyant sur «  le long chemin de l’amitié entre le Mali et l’Allemagne »  a assuré que la GIZ était prête à multiplier ses efforts pour faciliter la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Ses propos seront soutenus par le chef du Bureau régional de la Minusma, M. Ricardo Maia, qui a reconnu que les choses bougent à Taoudéni malgré tout. Pour s’en rendre compte, il faut selon lui « regarder la forêt qui pousse et non les arbres qui tombent ».

C’est ce à quoi, le représentant du Gouverneur de la région va inviter les populations. Malgré le cauchemar de l’insécurité et la paralysie de toutes les activités productives, les assassinats ciblés, les braquages, le radicalisme religieux, l’insécurité alimentaire. Il a salué les efforts de l’armée et des groupes armés signataires de l’Accord et appelé à l’accélération du DDR. Il a enfin encouragé l’opérationnalisation de la région avec la mise en place de tous les services locaux et régionaux, la création d’une zone militaire. Avec le soutien de la Minusma, de Barkhane et de tous les partenaires au développement.

Le Premier ministre a promis que l’Etat fera tout pour que les élections de 2019 se déroulent normalement. Cela passe bien entendu par le désenclavement de la région, le recensement de la population, commune par commune et son enrôlement dans le fichier. Il a promis aux jeunes des formations adaptées à leur milieu et à leurs besoins. Aux réfugiés de Mauritanie, de créer en synergie avec le pays d’accueil les meilleures conditions pour leur retour et leur insertion dans le tissu social et économique. A la société civile et aux autorités traditionnelle, la valorisation des potentialités de la région, comme le sel, le gaz et même l’eau souterraine récemment découverte. La connexion de la région avec le reste du pays se fera par la route, mais aussi par les airs et les moyens de télécommunications modernes. Rien de cela ne peut cependant  se réaliser sans la paix, l’unité entre les populations, le retour du vivre ensemble, la sécurisation des infrastructures par les bénéficiaires  eux-mêmes.

Le Premier ministre a conclu son intervention en parlant de « journée historique », avec la reconnaissance par tous les acteurs présents que Taoudéni est bien partie intégrante du Mali. Que les 134 000 âmes, arabes, tamasheks, sonrhaïs et peuls qui peuplent cette immense terre chargée d’histoire et de culture, sont des citoyens maliens à part entière. Avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que tout autre citoyen.

Avant de prendre congé de la foule en liesse, du ballet coloré des chameaux et des rythmes venus du fin fond des âges et des espaces infinis, le Premier ministre Soumeylou Boubèye, lui-même fils du désert, pouvait  savourer une première victoire sur l’adversité. L’instruction du Président de la République donnée au gouvernement d’aller à la rencontre des maliens où qu’ils soient et de rester à leur écoute pour prendre en charge leurs préoccupations, connaissait un début d’exécution à Taoudénit.

La Cellule de Communication et de Relations publiques

Primature

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