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Colère des femmes des camps militaires à Nioro, Ségou et Sévaré : La démission du ministre de la Défense et du Chef d’état major des armées réclamée

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Ça grogne dans les casernes militaires du pays. Après l’attaque du camp de Dioura, les femmes des militaires ont manifesté leur colère dans plusieurs localités du pays : Nioro du Sahel, Sévaré, Ségou. Elles protestent contre les conditions de travail de leurs maris dans les zones de conflits et demandent des sanctions contre la hiérarchie militaire suite à la mort de 26 soldats le dimanche 17 mars dernier à Dioura, dans la région de Mopti.

Le vendredi 22 mars 2019, à Ségou, les femmes et les enfants du camp militaire Cheickou Amadou Tall ont marché sur le gouvernorat de la ville pour réclamer la démission du ministre de la défense et du chef d’Etat major des armées. Elles ont aussi temporairement occupé la route nationale N°6. « A bas le commandement corrompu », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestantes.

Le même jour à Sévaré, dans la région de Mopti, les femmes des militaires ont manifesté leur mécontentement. Elles s’insurgent contre la présence des forces étrangères au Mali qui, selon elles, n’aident pas les militaires maliens à lutter contre les terroristes.

Le jeudi 21 mars 2019, les femmes des militaires du camp de Nioro du Sahel ont refusé l’accès du camp au Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre, le colonel Mahamane Baby et sa délégation. Une centaine de femmes, vêtues de rouge, ont, en effet, battu le pavé dans les rues de la ville. La principale voie de la ville a été ainsi coupée, depuis 9 heures du matin, par les manifestantes qui étaient décidées à ne pas laisser le Chef d’Etat Major de l’Armée de terre le colonel Mahamane Baby et sa délégation entrer dans le camp militaire. « Il ne va pas rentrer », « On ne vous aime pas», « dégage », « On a vendu nos maris», criaient-elles en bambara. «Nous en avons marre d’enterrer nos maris et enfants à la fleur de l’âge. On n’en peut plus! Nos maris se font massacrer dans l’indifférence totale. Il faut que ça cesse ! », selon une manifestante.

Toute la nation malienne a été choquée par le drame qui est à l’origine de la colère des femmes de plusieurs camps militaires du pays. Le dimanche 17 mars dernier, 23 soldats maliens ont été tués dans une attaque contre leur camp à Dioura, dans le cercle de Tenenkou, région de Mopti.

M.K. Diakité

Le Républicain

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