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Crise scolaire : Le collectif des Associations musulmanes interpelle l’État et les Enseignants

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La grève des enseignants continue son petit  bonhomme de chemin, les manifestations pour exiger la reprise des cours aussi. Après les étudiantes, des femmes, le Collectif des Associations Musulmanes a tenu un géant sit-in le vendredi dernier pour inviter le gouvernement et les syndicats à avoir un compromis pour ne pas hypothéquer l’avenir de ces millions d’écoliers. C’était devant la bourse du travail.

Initialement  annoncée comme une marche de protestation, elle a été transformée par les organisateurs  en sit-in pour exiger une mesure diligente pour la reprise immédiate des cours dans les écoles.

Devant une foule très frustrée, Mohamed Kimbiri a, dans sa déclaration, fustigé la crise que traverse l’école malienne. Pour lui, la grève à répétition, les violences estudiantines, les années blanches …sont des maux qui baissent le niveau des élèves et étudiants maliens. « On constate avec regret et amertume que depuis un certain moment, notre école est devenue le théâtre de nombreuses entorses graves au déroulement normal des cours, voire à des années scolaires sans fin et des années qui chevauchent par une banalisation de l’amplification des grèves à répétition », déplore-t-il.

Dans sa déclaration, M.Kimbiri a précisé que la fonction d’enseignants  est un métier si exigeant qu’aucune rémunération ne saurait en récompenser la juste valeur avant de rappeler que l’état doit remplir toute sa mission.

Par ailleurs,  le porte-parole du collectif des associations musulmanes déplore  «  la banalisation de la crise entre l’Etat et les syndicats sur une question d’intérêt national comme la situation scolaire pour des intérêts inavoués ». Il affirme que l’éducation des  enfants est un droit prioritaire. Enseignants et  gouvernement, Kimbiri dénonce les deux parties. « Nous dénonçons les comportements anti-pédagogiques qui ternissent l’image de l’éducateur, le refus d’évaluer et la rétention de notes de nos enfants »,fustige-t-il les syndicats avant de  cracher sa vérité à l’État : «Condamnons avec la dernière vigueur le mépris des pouvoirs publics et des Maliens ».

Enfin, ces associations exigent du Gouvernement et des syndicats des mesures diligentes pour la reprise immédiate des cours.

Kimbiri a échappé de justesse

Ce sit-in, il faut le dire, a mal terminé. N’eut été l’implication des agents de forces de l’ordre, l’organisateur principal, Mohamed Kimbiri allait être battu par les mécontents. Les raisons de la colère de ces dizaines de manifestants ? Ils s’opposent à la transformation de la marche en sit-in. Ils criaient à la trahison.

« Kimbiri nous a trahis, on ne nous a pas appelés  pour un sit-in, mais pour une marche. On n’est pas d’accord avec lui .Il fait l’affaire du pouvoir. Je ne répondrai plus à ses appels », nous confie Garibou Togo au moment où Mohamed Kimbiri continuait son discours. Un manifestant munis d’une affiche sur laquelle est écrit : « laisser nos enfants étudier », est aussi fâché contre le directeur de la radio Dambé : « Kimbiri nous a déçus, il nous a trahis. Ce pouvoir n’entend pas le sit-in, on devrait marcher pour exiger la reprise des cours », a-t-il laissé entendre.

Boureima Guindo

Le pays

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