Le projet de diffusion des technologies de placement profond de l’urée et de la micro-dose, une initiative de l’Agence américaine pour le développement international(USAID) tire vers sa fin au Mali. Pour toutes cultures confondues, grâce à l’appui du projet de l’USAID, des producteurs maliens ont pu générer un revenu additionnel de plus de 20 milliards de FCFA. Le devenir de ces technologies intelligentes était au cœur d’un atelier le 21 mars 2019 à Bamako sous le thème « capitalisation des acquis du projet FDP MD).
«Chaque 1$ US (570 FCFA) du gouvernement américain, apporté par le projet, a contribué à l’amélioration de la condition de vie de la population cible de 5.94$US (3385FCFA) », déclaré Dr. Oumou Camara, la directrice régionale Afrique du Nord et de l’Ouest du Centre international pour le développement des engrais(IFDC). Durant cinq ans, le projet a touché plus de 590 milles personnes (dont plus de 140 milles femmes, soit 24%) pour une formation à court terme sur la productivité ou la sécurité alimentaire dans le secteur agricole.
Dans l’ensemble de ses zones d’intervention, le projet a apporté des améliorations significatives de la productivité agricole. Ainsi, pour les producteurs ayant appliqué les technologies FDP et MD, le rendement moyens du riz irrigué est passé de 1 180kg/ha à 2 687 kg/ha ; celui du mil passé de 767 KG/ha à 1700kg/ha ; celui du sorgho de 1 002kg/ha à 1 992kg/ha.
Parmi les personnes formées : plus de189 milles producteurs dont 24% de femmes ont appliqué la technologie FDP sur plus de 90 000 ha de riz : plus de 176 producteurs de mil/sorgho (dont 20% de femmes) ont appliqué la technologie MD sur plus de 184 000 ha ; plus de 5 600 maraîchers (dont 62% de femmes) ont appliqué la technologie FDP/MD sur plus de 1300 ha de parcelles maraichères dans la production du gombo, de l’aubergine africaine, du piment, de la tomate, de l’amarante et de l’oignon.
Pour la disponibilité des briquettes d’urée (Bonbon Ni), le projet a facilité la mise en place de 17 petites unités de production de briquettes d’urée employant chacune 3 personnes, qui ont produit ensemble plus de 10 000 tonnes de briquettes d’urée. Ce qui peut être considéré actuellement comme un facteur limitant l’adoption massive du PPU, c’est sa demande intensive de main d’œuvre, surtout pour les grandes superficies.
Pour palier cela, l’IFDC est en train de travailler avec plusieurs institutions pour mécaniser l’application des briquettes. Le présent atelier de capitalisation du projet USAID FDP MD vise à: partager ces résultats obtenus par le projet, partager les changements obtenus par les parties prenantes du fait de la mise en œuvre du projet ; réaliser des réflexions entre les parties prenantes sur la durabilité des changements apportés par le projet et partager les perspectives après projet.
Selon Yacouba Koné, le représentant du ministre de l’Agriculture, aucune politique et stratégie de développement n’a de signification que si on trouve des voies et moyens pour son opérationnalisation. «Aujourd’hui, un accent particulier doit être mis sur la consolidation d’actions telles que le PPU(Placement profond de l’urée) et la micro-dose qui visent l’amélioration de l’efficiente de l’utilisation des intrants et une augmentation de la productivité agricole.
Quant au représentant de l’USAID, le chef du programme croissance économique, il a expliqué qu’au Mali comme ailleurs, les sols ne sont plus assez riches pour avoir des résultats sans engrais. Il a évoqué la réduction de la quantité des engrais utilisés sur des champs où on a appliqué la micro dose et le placement profond de l’urée. Il s’est également réjoui de l’engagement de la direction de l’agriculture de Mopti d’appliquer les technologies nouvelles.
Soumaila T. Diarra
Le Républicain