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En Libye, l’ONU appelle à une trêve après un raid aérien au sud de Tripoli

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Des membres de l'Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, à Benghazi, le 7 avril 2019. Esam Omran Al-Fetori, Reuters

L’ONU a lancé dimanche un “appel urgent” à une “trêve humanitaire” en Libye de deux heures pour permettre l’évacuation des blessés et des civils. Un premier raid aérien des forces dirigées par le maréchal Haftar a frappé la banlieue sud de Tripoli.

La mission de l’ONU en Libye, la Manul, a lancé dimanche 7 avril un “appel urgent” à une “trêve humanitaire” de deux heures afin de permettre l’évacuation des blessés et des civils de la banlieue sud de Tripoli. Les opérations militaires se sont poursuivies tout le week-end à proximité de la capitale libyenne.

“La Manul appelle toutes les parties armées se trouvant dans la région de Wadi Rabi, al-Kayekh, Gasr Ben Ghachir et Al-Aziziya (au sud de Tripoli) à respecter une trêve humanitaire de 16 h à 18 h (de 14 h à 16 h GMT) pour sécuriser l’évacuation des blessés et des civils par les équipes de secours et du Croissant-Rouge libyen”, a indiqué la mission onusienne dans un bref communiqué.

Au moins 21 personnes ont été tuées et 27 autres blessées depuis le début de l’offensive du maréchal Khalifa Haftar contre la capitale libyenne, selon un premier bilan du ministère de la Santé du gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli.

Le ministère ne précise pas si les victimes comptent des civils, mais le Croissant-Rouge libyen a déploré la mort d’un de ses médecins samedi.

De son côté, l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar, rival du GNA, a fait état samedi soir de 14 morts parmi ses combattants, selon son porte-parole, Ahmad al-Mesmari.

Raid aérien et “contre-offensive”

L’ANL a affirmé dimanche avoir mené un premier raid aérien en banlieue même de Tripoli. Un raid confirmé par un témoin et une source militaire.

Après une pause nocturne, les combats ont repris dans la matinée de dimanche au sud de la capitale, en particulier à Wadi Rabi et dans le périmètre de l’aéroport international de Tripoli, situé à une trentaine de kilomètres de la ville et inutilisé depuis sa destruction par des combats en 2014.

Le GNA a annoncé pour sa part une “contre-offensive” généralisée dans “toutes les villes” du pays. Le chef du gouvernement, Fayez al-Sarraj, a ajouté que les soutiens continuaient d'”affluer dans la capitale, de toutes les régions”, pour faire face à l’offensive lancée jeudi par l’armée du maréchal Khalifa Haftar.

Au moins un important groupe armé de Misrata, la “Brigade 166”, est arrivé samedi dans l’est de la capitale avec des dizaines de véhicules armés notamment de canons antiaériens, pour participer à la contre-offensive.

Craintes d’un embrasement

L’ONU et une grande partie de la communauté internationale expriment depuis jeudi leur inquiétude d’un embrasement et exhortent les parties rivales à l’apaisement, sans succès jusqu’à présent.

L’ANL, qui contrôle l’est de la Libye et une grande partie du sud, a annoncé jeudi 4 avril lancer ses troupes à l’assaut de l’ouest libyen, dont Tripoli, où siège le GNA.

Dans un discours samedi soir, Fayez al-Sarraj, le chef du GNA, reconnu par la communauté internationale, a mis en garde contre la perspective d’une “guerre sans gagnant”.

FR24

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