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Situation sécuritaire chaotique au Mali : Chaude journée pour les ministres Tiémoko Sangaré et Salif Traoré à l’Assemblée nationale

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Furieux de la recrudescence de l’insécurité au Mali occasionnant des morts d’hommes, les députés Oumar Mariko du parti SADI et Mamadou Hawa Gassama Diaby de l’URD ont interpellé, hier, mercredi 17 avril 2019, à l’Assemblée nationale du Mali, les ministres de la défense et des anciens combattants et celui en charge de la sécurité et de la protection civile, Général Salif Traoré. Les travaux de ladite séance plénière étaient présidés par le président de l’hémicycle, l’honorable, Issaka Sidibé en présence de nombreuses personnalités. Les débats ont été houleux tout au long de l’interpellation.

«Notre pays traverse une situation tumultueuse sur tous les plans : Economique, social, politique et sécuritaire. La mort est devenue banale sur toute l’étendue du pays mais singulièrement dans les régions de Kidal à Ségou mettant à nu notre système de défense. Monsieur le ministre, l’armée de terre du Mali dans ses différentes composantes est-elle opérationnelle ? Si oui en quoi ? Si non pourquoi ? Avez-vous réellement des avions de combat ? Où opèrent-ils ? Combien de milices existent au Mali à cette date ? Quel est leur effectif, comment et pourquoi sommes-nous arrivés à leur création et à leur prolifération ?

Après les massacres de Dioura, vous avez procédé à des réaménagements au niveau hiérarchique ; vous avez fait remplacer le chef d’état-major des armées par son adjoint. Comment pouvez-vous soutenir cela ? Plus de 700 militaires (essentiellement des hommes de rang et quelques sous-officiers) ont été radiés des effectifs de l’armée au moment où vous courrez pour réinscrire dans les rangs ceux qui ont déserté. Dites-nous vos motivations et pensez-vous que les motifs des radiations sont justes ? »,

C’est entre autres les questions de l’honorable Oumar Mariko adressées au ministre de la défense et des anciens combattant, Pr Tiémoko Sangaré. Selon l’honorable Mariko, le Mali est envahi par des armées étrangères ayant un effectif plus important que celui de notre armée, dotées de moyens plus sophistiqués avec de puissants services de renseignements, mais qui n’arrivent pas à juguler le terrorisme dans notre pays. Il a déploré le fait que le siège du G5 sahel n’est pas installé pas à Mopti, Gao, Tombouctou ou Kidal mais à Bamako. Répondant aux questions, le ministre de la défense et des anciens combattants, Pr Tiémoko Sangaré a fait savoir que l’armée de terre fait partie des dispositifs militaires. «Nous avons des avions de combat et qui interviennent régulièrement en appui aux forces terrestres », a-t-il dit.

Avant d’ajouter que les milices ne sont ni gérer ni entretenu par l’Etat. Il reconnait qu’il ya la prolifération des armes de guerre. A cet effet, il a souhaité à ce que ce phénomène soit enrayé. Concernant la radiation de 700 éléments, il a fait savoir que l’une des contraintes auxquelles l’armée malienne est confrontée est le manque d’effectif. Donc selon lui, ce n’est pas par plaisanterie que ces radiations sont effectuées, mais, dit-il, une armée sans discipline n’en est pas une. Pour le ministre Tiémoko Sangaré, la présence des forces étrangères est nécessaire le temps pour permettre à l’armée malienne de se reconstruire. A l’en croire, une série d’opérations des FAMA (Forces armées maliennes) est menée dans le Gourma avec l’appui aérien de la Force Française Barkhane.

Oumar Mariko réclame la démission du ministre Tiémoko Sangaré

Non satisfait des réponses données par le ministre Sangaré, l’honorable Mariko revient encore à la charge en disant que les pilotes maliens ne sont pas formés et les avions ne sont pas dotés de minutions. Pour lui, c’est le ministre de la défense qui devrait démissionner et non le changement du chef d’Etat major général des armées. « On n’est pas là pour le service de l’Etat mais pour ses propres services. Il y a tellement de chose qu’on devrait vous prendre pour responsable », a lancé Oumar Mariko à l’endroit du ministre. Il a déploré l’installation du Quartier Général du G5 Sahel à Bamako.

A ses dires, G5 sahel est un regroupement d’armées inefficaces. « Notre pays a besoin des responsables à la hauteur de mission. Beaucoup de choses a été faite mais chaque jour il y a des morts. Monsieur le ministre votre gouvernement est à revoir », a-t-il dit. Poussé jusqu’à ces derniers retranchement, le Ministre Sangaré a été obligé de faire révélations. Selon le ministre Sangaré, le Mali était opposé au transfert du siège du G5 sahel à Bamako, mais, dit-il, les décisions du G5 sahel sont prises par les cinq pays.

Après Oumar Mariko, ce fut le tour de l’honorable Cheick Tahara Nimaga de poser ses questions au ministre de la sécurité, Général Salif Traoré. « Suite à la marche du 05 Avril 2019, j’ai constaté avec amertume que de façon délibérée, les forces de l’ordre ont attaqué avec une violence inouïe, la zawia sise à Niaréla, où il y avait les disciples de Cheick Hamallah entrain d’accomplir les rites religieux. Pouvez vous nous expliquez devant la représentation nationale les dispositifs qui étaient en place ce jour là ? Pourquoi parmi tous les lieux de culte, seule la Zawia de Niaréla, l’une des plus vieilles de la République, réputée pour sa passivité, a pu être ciblée avec autant de violences ? »,

S’interroge l’honorable Nimaga. Avant d’ajouter que le bilan de cette attaque fait état de 1 mort, 14 blessés et des dégâts matériels. Dans ses éléments de réponse, le ministre de la sécurité, Salif Traoré a fait savoir qu’en marge de la manifestation du 5 avril 2019, il y a des gens qui avaient leur propre agenda. Selon le ministre Traoré, ces gens ont voulu s’attaquer au domicile du premier ministre et au palais de Koulouba qui ont été dispersés à l’aide de gaz lacrymogène. Le ministre reconnait que la Zawia a été touchée au cours de cette dispersion mais elle n’a jamais été la cible « parce que nous connaissons la valeur. En aucun cas nous ne pouvons pas attaquer un lieu de culte », a-t-il dit.

L’interpellation des deux ministres par l’honorable Mamadou Hawa Gassama Diaby n’a pas pu aller à son bout à cause des débats houleux qui ont éclaté entre le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issaka Sidibé et le député interpellateur, l’honorable Gassama. L’honorable Sidibé a fait savoir que les affaires pendantes devant la justice ne peuvent pas être abordées en séance plénière à l’Assemblée nationale. Il n’en fallait pas plus pour provoquer les courroux du député Gassama qui estime que le président de l’hémicycle soutien le gouvernement. Néanmoins, l’honorable Gassama avait pu poser une première série de ses questions au ministre de la sécurité.

« L’attaque d’Ogossagou a causé l’indignation de toute la notion malienne, où en sommes- nous avec les enquêtes et quel est le bilan de cette attaque ? Monsieur le Ministre, l’un des derniers grands érudits du Mali, Mohamed Ould Cheickna dit Bouillé a vu son fils tabassé au poste de péage de Diéma, pour un ticket de 500 F CFA alors qu’il n’avait que 10.000 F CFA en poche. Est-ce un règlement de compte ? En quoi avez- vous mené des investigations si oui qu’en est-il et si non pourquoi? », S’est-il interrogé. Pour le ministre Salif Traoré, l’affaire d’Ogossagou est au niveau de la justice. Concernant l’affaire du fils de Chérif de Nioro, il a précisé que l’incident a eu lieu en 2014. A ses dires, les deux affaires (Ogossagou et le Fils du Chérif de Nioro) sont devant la justice. A cet effet, il n’a pas fait de commentaire.

Aguibou Sogodogo

Le Républicain

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