Les deux grandes coalitions de l’opposition politique malienne, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) ont livré le contenu de l’accord politique et la feuille de route qu’ils ont posés comme condition sine qua non de leur entrée dans le prochain gouvernement.
Les grandes lignes qu’il faut retenir !
Le FSD et la COFOP ne refusent pas de participer au prochain gouvernement. Ils ont proposé un accord politique qu’ils ont déjà soumis à l’EPM. Pour ces coalitions d’opposition, dans le cadre de l’accord politique, le partage de responsabilités devrait permettre à toutes les sensibilités significatives de la société malienne de réaliser l’union sacrée et d’endosser collectivement la difficile gestion de sortie de la crise multidimensionnelle que traverse ce pays. Donc, le choix judicieux des hommes capables d’assumer ces missions est la condition sine qua non du succès selon elles.
Ce que proposent le FSD et la COFOP
Pour le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie et la Coalition des Forces Patriotiques, il faut entre autres : définir le profil et identifier ensemble un Premier ministre, Chef de Gouvernement à même de faire face aux défis du moment ; avoir des échanges approfondis sur la structure du gouvernement et les profils des ministres qui doivent avoir des compétences avérées et une éthique reconnue ; déterminer ensemble les quotas de ministres de la majorité, de l’opposition et de la société civile ; et définir le rang protocolaire des membres du gouvernement.
Au titre de la feuille de route, ce que souhaitent le FSD et la COFOP
Sans détour, le front dirigé par Soumaila Cissé et la Coalition de l’ancien ministre Housseyni Amion Guindo affirment que les principales actions à mener après la mise en place du nouveau gouvernement sont très nombreuses. Elles porteront, selon ces coalitions, sur : l’organisation sans délai d’un dialogue national inclusif avec toutes les forces politiques et sociales significatives du Mali ; la Poursuite de la mise en œuvre diligente de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger dans le cadre d’une appropriation nationale du processus de paix.
Le FSD et la COFOP proposent ce qu’il faut prendre en compte dans la mise en œuvre de l’accord. L’opposition, dans son document, estime que l’Accord doit dans sa mise en œuvre : « écarter tout risque ou germe de partition du Mali à court, moyen et long termes ; insister sur la lutte contre l’insécurité sur l’ensemble du territoire national et sur l’indispensable réconciliation nationale, afin de recoudre le tissu social et le vivre ensemble ;mobiliser le peuple malien dans toutes ses composantes afin de reprendre en main son destin, de réaffirmer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national, et inviter tous les partenaires à l’y accompagner ; la mise en œuvre de mesures urgentes pour sauver l’année scolaire et apporter des solutions pérennes aux crises récurrentes de l’École en lien avec les dispositions communautaires régissant le secteur ; la conduite dans le consensus des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales indispensables pour la consolidation de la démocratie, la stabilisation du pays et le progrès économique pour tous ; (modernisation et rationalisation des institutions ; révision consensuelle de la Constitution du 02 février 1992 ; relecture des textes et création d’un organisme indépendant de gestion des élections ; mode de scrutin ; découpage territorial…), la stabilisation du centre : par la mise en œuvre de mesures efficaces de sécurisation (FAMAS et Forces internationales) et d’un processus politique de dialogue intra et intercommunautaire, redéploiement de l’État et des services techniques et sociaux ; la restauration de la paix sociale à travers le règlement diligent des nombreux conflits sociaux et assurer la fourniture correcte des services sociaux de base comme l’éducation , la santé, la sécurité, la justice… sur toute l’étendue du territoire national ; l’assainissement et la gestion rigoureuse des finances publiques soutenue par une lutte implacable contre la corruption, la gabegie et la délinquance financière ; la lutte contre l’impunité, le népotisme, toutes les formes d’injustice et la mauvaise gouvernance par la Réhabilitation de la Justice en faisant de l’exemplarité et de la recevabilité les référentiels de l’action publique ; le respect de nos valeurs sociétales et religieuses ; l’adoption de mesures fortes contre l’incivisme et l’indiscipline ; un mécanisme très précis de suivi – évaluation sera mis en place pour l’exécution correcte dans les délais qui seront précisés dans la feuille de route de toutes les mesures arrêtées ».
Si ces propositions sont validées, il est évident que le FSD et la COFOP entrent dans le gouvernement.
Boureima Guindo
Le Pays