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GOUVERNEMENT DE LARGE OUVERTURE : LE MALI PRÔNE LE CONSENSUS

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Dans la matinée du dimanche 5 Mai 2019, la nouvelle équipe dirigée par Boubou Cissé a vu le jour.C’est un gouvernement de 38 membres avec une innovation : deux secrétariats d’Etat et ministère de l’Economie et des Finances rattaché à la Primature.

Le Mali est à la croisée des chemins depuis la grogne des imams, la crise du Centre et le départ du gouvernement sortant. Un jeu d’équilibre, a prévalu avec l’arrivée de figures plus ou moins inattendues au sommet de l’Etat.

ARRIVÉES D’ENVERGURE

Le gouvernement voit l’entrée des opposants dont le tonitruant Tiébilé Dramé du Parti pour la renaissance nationale (PARENA) au département des Affaires étrangères. Il siègera en compagnie d’Oumar Hamadoun Dicko, du Parti pour le progrès social (PSP). Ce dernier se voit confier le portefeuille sensible du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique dans un contexte où il faut résoudre la crise de l’école devenue profonde. Sa prédécesseure s’était mise à dos les syndicats qui ont fini par se radicaliser.

Il faut noter l’arrivée d’Housseini Amion Guindo qui fut durant le mandat présidentiel écoulé au sport et à l’éducation. Sa mission sera d’administrer le ministère de l’Environnement. Benjamin du Parlement ,l’honorable Amadou Thiam, figure connue de l’ADP-Maliba devient ministre en chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la société civile.

Le Général de division Ibrahim Dahirou Dembélé prend la tête du département de la Défense. Ainsi un militaire arrive aux affaires à un moment où l’insécurité est devenue grandissante avec des affrontements communautaires à contenir. Me Malick Coulibaly de la Commission nationale des Droits de l’homme revient au gouvernement comme Garde des Sceaux accompagné de l’ancien directeur d’ONUSIDA, Michel Sidibé qui hérite du département de la Santé.
Concernant la majorité présidentielle , on a le retour de Me Baber Gano. Le SEGAL du parti présidentiel sera à l’Intégration africaine tandis que Boubacar Alpha Bah atterrit à la Décentralisation. Mahamadou Famanta prend l’Enseignement supérieur et le Dr Tiemore Thioulenta aura l’éducation nationale où la crise scolaire filtre avec l’année blanche.

NON PARTANTS

13 ministres de l’équipe précédente conservent leur portefeuille avec quelques permutations. Lassine Bouaré, reste à la Réconciliation nationale pour finaliser les défis de l’Accord pour la paix. Tandis que le Général Salif Traoré conserve la Sécurité intérieure malgré son inconstance lors des différents interpellations parlementaires à l’endroit de son département en Mai dernier.

Hamadoun Konate reste en au ministère de la Solidarité pendant que la Culture ne change pas de visage avec Ramatoulaye Diallo. L’Artisanat et le Tourisme seront promus à travers le monde par Nina Wallett qui est issue des mouvements armés. Le ministre sortant de la communication Arouna Modibo Touré va à la Jeunesse et aux Sports. Sa notoriété auprès des jeunes y est pour beaucoup alors que Amadou Koita, change de département et passe la main en tant que porte-parole en prenant le département des Maliens de l’extérieur.

C’est donc le sortant des lieux, l’ancien député Yaya Sangaré qui devient parolier du gouvernement et ministre de la Communication. La Dr Diakite Aissata Traoré conserve la Promotion féminine avec Mme Traore Seynabou Diop qui reste à l’équipement.

DÉPARTS

Notons en outre les départs de Tiena Coulibaly ministre de la justice qui était pourtant annoncé à la Primature. Connaissant l’influence du personnage , il n’est pas exclu qu’il rebondisse. Le ministre de la défense, Tiemoko Sangaré n’aura pas résisté au remaniement. La dernières défaites de l’armée malien en plus de son interpellation à l’Assemblée Nationale ont plié son sort.

Sans surprise le Pr Abinou Teme a sauté après des mois de résistance au département de l’éducation nationale. Sa collègue Raki Tala de la fonction publique qui disait ne pas bouger de sitôt a plié bagage.

INNOVATIONS

De nouveaux départements apparaissent dans ce gouvernement de pacification, comme celui de l’intégration Africaine qui revient 2 ans plus tard. L’économie numérique en est un exemple avec la prospective qui y est rattachée pour titulaire la jeune Kamissa Camara. Entrepreneuriat national revient à Mme Safia Boly mettant fin au département de la transparence de la vie publique.

Il faudra composer avec un ministère délégué, en charge du Budget aux mains de Barry Aoua Sylla. Les deux secrétariats d’Etat concernent l’éducation nationale avec Moussa Boubacar Bah et l’autre sur l’agriculture avec Adama Sangaré.

QUOTA DE FEMMES RÉDUIT

La loi des 30% à l’endroit des femmes n’a pas été respectée. Le consensus des hommes pour une ouverture du gouvernement à l’opposition et la société civile a provoqué la baisse sensible des ladies de 11 à 9. On a donc les départs de Mme Diarra Racky talla, de Keita Aida Mbow et Assétou Foune Samaké qui était à la recherche scientifique.

CONCLUSIONS : Avec 38 contre 34 ministères dans l’équipe sortante , le nouveau gouvernement malien dirigé par le 6ème PM de l’ère IBK est à la croisée des chemins. Plusieurs urgences sont sur la table notamment concilier la classe politique malienne. L’opposition s’est fissurée et le pouvoir législatif ne manquent aucune occasion de charger l’exécutif.

L’école malienne n’est pas sortie de l’aubaine tandis que le défi sécuritaire à travers le territoire reste une grosse épine pour le régime en place depuis 2013. Enfin , le dialogue social doit être relancé car au delà des conflits armés , litiges fonciers , bras de fer à la FEMAFOOT … les maliens ne se parlent presque plus.
Tout finit toujours autours de la table de négociations si le Mali doit aller de l’avant. Le PM Boubou Cissé et ses ministres sont prévenus.

Idrissa KEITA pour JMI

Correspondant particulier de JMI au Mali

 

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