Le parti YELEMA traverse un moment douloureux de son histoire. Suite à des tensions internes, neuf cadres du bureau exécutif ont officiellement démissionné du parti. Le vendredi 07 juin, le commis du cabinet, Etude Daniel de maitre Jacob SIDIBE, huissier- commissaire de justice, est allé remettre le procès-verbal de leur démission collective au permanent du parti, dans leur siège national à Hamdallaye. La gestion du parti par le président fondateur, Moussa MARA, est mise en cause.
‘’Nous rappelons que les principes et valeurs qui ont suscité la création du parti YELEMA se sont étiolés au fil du temps. Nous avons bâti YELEMA autour des valeurs suivantes : la vérité et la transparence ; la responsabilisation de la base ; la promotion de leadership jeune ; l’intérêt public supérieur aux intérêts privés et à chacun selon ses mérites’’, peut-on lire dans le corps de la lettre de démission adressée au président Moussa MARA, comme étant les valeurs du parti, mais qui sont totalement ignorées depuis plus d’une décennie maintenant.
Les neuf démissionnaires sont tous membres du comité exécutif du parti. Il y a même parmi eux des gens qui ont participé à la création du parti YELEMA. Ils sont : Abdoulaye DIARRA, 1er vice-président du parti ; Adama DIAKITE, 5ième vice-président et élu communal en C I ; Samba SIDIBE, secrétaire général adjoint du CE ; Amadou AYA, secrétaire politique du CE ; Abou SANOGO, secrétaire administratif du parti, Mama DIARRA, 2ième secrétaire chargé des questions électorales et des élus ; Aly ONGOÏBA, secrétaire à la structure du CE Moulaye ONGOÏBA, 3ième secrétaire adjoint à la structuration et élu municipal de Mondoro (cercle de Douentza) ; Ousmane CISSE, président du comité exécutif de Diré.
Mais avant de prendre la décision de démissionner du parti, les partants avaient mené en vain des actions de redressement lors des retraites politiques et réunions de cadrage.
A ceux-là, s’ajoute un certain nombre de faits que les démissionnaires ont indexé comme étant les actions qui ont raffermi leur décision. Il s’agit de : la tentative de dissolution du parti au profit de l’associationSIRA KURA, en juillet 2017 ; la déclaration unilatérale de la candidature à l’élection présidentielle de 2018, en contradiction avec les textes du parti ; la prise de décision unilatérale de désistement au profit de Cheick Modibo DIARRA à la présidentielle de 2018 ; la démarche solitaire avec un cabinet privé qui se substitue au parti ; l’opacité de la gestion des différentes ressources financières allouées au parti et enfin, le mépris du président vis-à-vis des responsables et militants du parti.
En parcourant les points soulignés par les démissionnaires, une seule responsabilité apparait sans ambages. Le comportement du président du parti YELEMA est la cause principale du départ de ces cadres vaillants.
Des questions subsistent, un prétendant pour la présidence de notre pays qui n’arrive pas à respecter les principes et règles de son parti, pourra-t-il respecter les lois de la République ? D’autant plus qu’il fait partie des principaux concepteurs de ces règles. La démission de ces cadres vaillants annonce-t-elle la déliquescence du parti YELEMA ?
Sory Ibrahim TRAORE