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Plan d’urgence pour la sécurisation du centre: les cinq priorités de l’ONU

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La région de Mopti, dans le Centre du Mali, est affectée, depuis plusieurs mois, par une escalade de la violence marquée par plusieurs massacres de civils. Face à cette dégradation de la situation, l’ONU a mis en place un plan d’urgence en soutien aux autorités maliennes pour protéger les civils.

Dans une interview accordée à la radio des Nations unies, publiée sur le site de l’ONU, ce 19 juin 2019, l’envoyé de l’ONU pour le Mali, Mahamat Saleh ANNADIF, explique les cinq priorités de ce plan d’urgence des Nations Unies pour le Centre du Mali.

« Lors que la MINUSMA était déployée au Mali, son mandat ne couvrait pas le centre. Malheureusement, à la suite de ce qui s’est passé l’année dernière, on nous a aussi donné pour mission de nous occuper du centre. Déjà, avant le centre, sur le plan opérationnel, était annexé à notre secteur ouest. Depuis que les événements ont commencé à se multiplier, nous venons de créer un secteur dédié au centre pour faciliter les prises de décision, pour faciliter l’intervention rapide. Et nous venons de faire un plan d’urgence que nous avons appelé Oryx. Ce plan d’urgence se basant sur notre mandat de protection des civiles se décline en 5 priorités.

La première priorité, c’est multiplier les patrouilles dans ces zones sensibles pour que la présence soit visible, qu’elle rassure, qu’elle dissuade, et qu’elle anticipe. Deuxième objectif, c’est comment aider les Maliens à combattre l’impunité. Nous aidons la chaine judiciaire pour qu’elle puisse se déployer. Nous permettons à notre division qu’elle puisse enquêter et donner des recommandations au gouvernement malien. Nous suivons aussi les recommandations. On a appris qu’il y a des gens qui ont été arrêtés. Nous suivons bien et on aimerait que des verdicts sortent pour dissuader.

Troisième pilier également, vous savez que c’est des populations qui ont été meurtries ; des villages ont été brulés. Ce qui veut dire que ce sont des gens démunis, on va les soutenir. Eh bien, nous ouvrons un couloir pour permettre aux humanitaires de pouvoir intervenir pour couvrir les besoins immédiats, mais aussi pour donner des semences. Nous sommes à la veille de la saison pluvieuse, ces gens ont déjà raté la saison pluvieuse de l’année dernière, donc sont démunis, leurs greniers ont été brulés. On va les accompagner dans cette période de soudure par les humanitaires.

Le quatrième pilier, nous avons des unités qui sont spécialisées dans la médiation, dans la réconciliation, nous les ouvrons des couloirs pour qu’elles entrent en contact avec les populations, pour qu’elles puissent faire la médiation, les rapprocher, les réconcilier, les encourager dans la cohésion sociale.

Enfin, le cinquième plier de notre opération Oryx qui se fait en coordination avec les forces défense et de sécurité malienne, c’est engager une communication tous azimuts, en se basant sur les radios locales, les radios communautaires, sur les radios des ONG qui émettent là-bas, ceux qu’on appelle les communicateurs traditionnels pour faire passer ce message de paix, de cohabitation pacifique. Ça, nous l’avons déjà commencé le 9 avril, il va s’étaler en tant que plan d’urgence jusqu’en fin juillet. Il sera relayé par une stratégie dédiée au centre. Et dans cette stratégie, nous l’a faisons avec l’équipe pays pour mutualiser nos valeurs ajoutées, nos compétences et nos moyens, pour faire en sorte qu’on puisse prévenir, et surtout qu’on puisse guérir, mais également faire en sorte qu’il n’y ait pas ce cycle infernal de violence ».

À la question de savoir si cela veut dire que l’ONU va déployer plus de casques bleus au centre, le chef de la MINUSMA a répondu : « Pour le moment, il y a un réaménagement. Ce qui se passe au centre est intimement lié avec ce qui se passe au nord. Mais, nous avons besoin de notre présence au nord pour maintenir l’unité du Mali ; mais également pour poursuivre nos actions avec les groupes signataires de l’Accord pour arriver à la mise en œuvre de l’Accord. Pour le moment, nous avons fait uniquement un réajustement de nos capacités existantes, tout en maintenant notre dispositif au niveau du nord. Si demain, on nous donne d’autres tâches à faire, on sera obligé de demander l’augmentation de nos effectifs, mais on sera aussi obligé de demander des ressources supplémentaires ».

Transcription faite par

Abdoulaye OUATTARA

Info_Matin

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