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La France, un allié précieux pour le Mali

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Le président  de l’Assemblée nationale, l’honorable Issaka Sidibé a profité de la 6e conférence de la fédération régionale du RPM de Koulikoro pour faire un plaidoyer en faveur de la prorogation du mandat des députés, comme le gouvernement en a pris la résolution,  suscitant un tollé dans les rangs de l’opposition. 

Il a notamment dit :  »  Si rien n’est fait avant le 30 juin, ceux qui sont venus nous aider, les soldats étrangers ou n’importe quel autre partenaire technique et financier risquent de quitter le Mali parce qu’en ce moment, ils ne sauront pas à quoi s’en tenir. Et s’ils partent, vous connaissez le reste « . 

Il avait pris soin de s’exprimer en bamanan pour se faire comprendre de la plus large partie de l’auditoire et pour qu’il n’y ait aucune ambigüité dans ses propos. 

Pour ce qui concerne  » les soldats étrangers« , français en l’occurrence, leur éventuel retrait ouvrirait la voie à un remake  de la  tentative d’invasion du sud par les terroristes, heureusement stoppée par l’Opération Serval, en janvier 2013. Un remake toutefois de plus grande ampleur cette fois-ci puisque non seulement les groupes terroristes  se sont constitués en alliance pour bonifier leurs actions, mais en plus ils pourraient compter sur l’appui d’unités combattantes venues d’Algérie (le Polisario), de Libye, d’Egypte, de Syrie. Voire d’ailleurs.

Ce conglomérat du mal pourrait rapidement prendre le dessus sur une armée malienne dont la remise à niveau en termes d’équipement, de formation, de motivation est loin d’être achevée en dépit des efforts réels fournis dans ce sens par le gouvernement et les partenaires, notamment l’Union Européenne. Si cela s’avérait, le Mali disparaitrait dans sa forme actuelle (une République laïque, démocratique et sociale comme le proclame sa Constitution) pour devenir, selon l’hypothèse la plus probable, une mosaïque d’émirats qui n’offriraient aux populations tombées sous leur joug que la servitude et la régression.

 C’est précisément l’objectif visé par les groupuscules politico-islamistes qui s’activent pour cultiver, entretenir, développer un sentiment anti-français au sein de la société malienne. Lorsque leur référence en la matière, l’imam Mahmoud Dicko appelle, au cours de ses mega meetings-prières, au départ des « forces étrangères » et proclame sa foi en la capacité des Maliens à « rétablir la sécurité sur leur territoire par eux-mêmes  » son projet est clair comme une eau de roche. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’établir le dialogue avec les djihadistes (peu importe pour lui qu’ils soient maliens ou étrangers) pour bannir la démocratie,  » source de tous les malheurs qui frappent le Mali » et la remplacer par  » un régime conforme à nos valeurs religieuses et coutumières » c’est-à-dire un Etat islamique.

En quoi le président IBK a eu raison de le traiter d’  » allié des terroristes« .

Il urge donc que les autorités en charge de conduire les affaires publiques, les partis politiques, les organisations de la société civile qui ont souci du devenir laïc, démocratique et social du Mali, sortent du mutisme injustifié dans lequel ils se sont jusqu’ici emmurés pour dénoncer les attaques, insultes et menaces proférées à l’encontre de la France et des Français. Et qu’ils s’investissent pour faire en sorte que ce pays, ami et allié, excédé par le traitement ingrat qui lui est infligé, ne nous abandonne seuls face aux terroristes.

Il y va de notre salut collectif.

Saouti Haïdara

Source: l’Indépendant

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