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La prorogation est adoptée par l’Assemblée. Et après ?

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C’est à quelques encablures de la fin de la première prorogation que les députés ont adopté, le jeudi 27 juin,  à 123 voix pour, zéro contre et 19 abstentions, le projet de loi organique portant prolongation jusqu’au 2 mai 2020 de leur mandat. La polémique qui a accompagné et qui continue d’accompagner cette prolongation est tout à fait logique dans une démocratie vivace. Mais la question que beaucoup se posent est celle de savoir est ce qu’il  y avait une autre alternative si les élections ne se tenaient pas à date prévue ?

Car sans tomber dans un débat juridico-juridique, il y aurait trois possibilités : soit prolonger encore le mandat pour éviter de tomber dans le scénario de 2012, avec la floraison d’associations toutes légitimes et réclamer une place au nom de la République, soit dissoudre l’Assemblée Nationale et gouverner  par ordonnance, ou encore mettre en place une constituante que nul ne saurait deviner les critères permettant de choisir les hommes et les femmes qui vont y siéger. Nous avons été de ceux qui avaient estimé que la prolongation est un mal nécessaire. Nous persistons et signons qu’elle vaut mieux que les deux autres options qui sont non seulement démocraticide, mais aussi et surtout, budgétivore pour un pays qui peine à faire face à l’essentiel. La loi est votée par une majorité écrasante et l’Opposition s’est abstenue, ce qui est son droit fondamental, passons à autre chose. Sauvons le Mali en évitant son effondrement, et sa partition. Pour ce faire, une thérapie commune est indispensable.

Donc, la balle est  dans le camp de la classe politique toutes tendances confondues et aussi de la société civile pour qu’ensemble elles puissent conjuguer leurs efforts pour arriver à un consensus pour le Mali. Cette deuxième prolongation, que nous espérons tous, sera la dernière, devrait permettre à l’ensemble des forces vives de la Nation de se donner la main pour doter notre pays des textes, à la fois consensuels, modernes et véritablement démocratiques. Le dialogue politique inclusif serait l’entrée en matière de ce que certains appellent le processus de refondation du Mali. Ce dialogue, tant souhaité par l’ensemble des Maliens, devra  être une occasion idoine de débattre de fond en comble toutes les questions de préoccupation nationale, comme la sécurité, la mal gouvernance avec son corollaire de corruption, de népotisme, mais surtout, jeter les bases du développement socioéconomique. Car la crise socio sécuritaire que nous subissons aujourd’hui est due en grande partie au sous-développement et à la misère ambiante

En somme, le débat qui mérite d’être mené n’est pas celui de la prolongation ou non du mandat des députés, mais du comment sauver le pays de la partition, de l’effondrement. Donc attelons-nous à cette tâche pour ne pas être un jour cité parmi les bourreaux  du Mali millénaire.

Youssouf Sissoko

Le Combat

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