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Accord de défense entre le Mali et la Russie : la France, dos au mur !

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Selon l’Accord de Défense signé le 26 juin 2019 entre le Mali et la Russieen marge du salon « ARMY 2019 »Moscou est prêt à contribuer à la normalisation de la situation dans notre payset à la création de conditions pour une paix et une stabilité durables. Cet accord intervient au moment où la Force française ‘’Barkhane’’ est fortement critiquée par les populations à cause deses interventions jugées sélectives et inopportunes sur le terrain .

Alors que la France continue de se faire maître des lieux depuis la signature d’un premier Accord de Défense avec le Mali en 2013, notre pays se retourne vers un ami stratégique et historique (la Russie) avec qui il a signé un nouvel Accord de Défense le 26 juin 2019, en marge du salon « ARMY 2019 » à Moscou.

C’est une nouvelle coopération militaire dont l’objectif est de contribuer à la normalisation de la situation au Mali et à la création de conditions pour une paix et une stabilité durables, qui met désormais la France dans une très mauvaise posture dans notre pays. D’autant plus que son mode d’interventions est jugé sélectif et inopportun aux yeux des populations.

Signé en 2013, sur fond de manifestations de plusieurs partis politiques et d’associations de la société civile, le premier Accord de Défense avec la France n’aurait pas comblé les attentes des populations. Dans son article 4 relatif aux domaines et formes de la coopération, l’Accord de Défense entre notre pays et France stipule : « Par le présent traité, les Parties mettent en œuvre une coopération qui peut couvrir les domaines suivants : échanges de vues et d’informations relatifs aux vulnérabilités, risques et menaces à sécurité nationale et régionale ; organisation, équipement et entraînement des forces, le cas échéant par un soutien logistique pouvant se concrétiser par la cession gratuite ou onéreuse de matériels et équipements militaires, ainsi que l’organisation d’exercices mixtes et conjoints; organisation de transit, de stationnement temporaires, d’escales aériennes ; organisation et conseil aux forces par la mise en œuvre d’actions de formation et de soutien technique, et la mise à disposition de coopérants militaires techniques français ; formation des membres du personnel malien par leur accueil ou leur admission en qualité d’élève ou de stagiaire dans les écoles de formation militaires françaises ou soutenues par la France; toute autre activité convenue d’un commun accord entre les Parties en fonction de leurs intérêts communs.»

Un autre agenda caché !

C’est sur la base de ce document que la Force Barkhane a été lancée le 1er août 2014 dans notre pays, en lieu et place de l’Opération ‘’Serval’’ qui commençait à montrer ses preuves, à travers la libération de la ville de Konna, en janvier 2013. Ainsi, Barkhane devrait lutter contre le terrorisme, protéger les civils et faciliter le retour de l’Administration dans les régions du nord, particulièrement à Kidal, à travers le redéploiement des Forces Armées et Sécurité du Mali et le retour des services sociaux de base. Cela, en collaboration avec la force de la Minusma et les groupes armés présents dans la région. Cinq ans après, Kidal reste toujours occupée par la force française en absence de l’Administration malienne. Une situation qui fait réagir le ministre burkinabè de la Défense, Moumina Sheriff Sy, au point qu’il se demande si la France n’a pas un autre agenda au Mali.

Dans un entretien accordé au média sud-africain Mail & Guardian, diffusé le 4 juin 2019, le ministre burkinabè de la Défense, a souligné que l’Opération Barkhane, initiée en août 2014 par la France, avec ses ressources technologiques et militaires d’environ 4.500 hommes, aurait dû venir à bout des groupes djihadistes qui évoluent dans la région du Sahel. « Ils ont peut-être 4.000 hommes dans la région, ils ont toutes les ressources militaires et technologiques, je suis donc surpris qu’ils n’aient pas été en mesure d’éradiquer ces groupe de terroristes. Il nous semble que, s’ils le voulaient vraiment, ils auraient pu les battre. Ont-ils un autre agenda? », s’est-il  interrogé.

De même, le 8 octobre 2017 à Kidal, des manifestants ont estimé que la base française au nord du pays est beaucoup plus menaçante que le MNLA et les terroristes réunis, car, disaient-ils, « la France est en train d’exploiter des minéraux maliens au nord. L’armée française agit en sorte que ni l’armée malienne ni le gouvernement ne puissent atteindre cette zone. C’est en quelque sorte un ‘’no man’s land’’ où circulent librement des terroristes qui attaquent et tuent la population.» Dès lors, des Maliens sont devenus hostiles à la présence de cette force sur notre sol. Des manifestations ont été fréquemment organisées à Bamako et dans certaines régions pour réclamer son départ.

Avec la Russie, il faut redéfinir  !

Une chose est sûre, la coopération militaire avec la Russie pourra ramener la France à clarifier sa position envers le Mali. A défaut, le peuple pourra également pousser le gouvernement à faire le choix ou redéfinir ses attentes à l’endroit des deux pays (Russie et France). Il pourra également s’agir de diversifier leurs missions dans le cadre de la résolution rapide et définitive de la crise qui sévit dans notre pays.

La bonne nouvelle est que la Russie de Vladimir Poutine s’engage désormais aux côtés de notre pays dans la résolution de sa crise. « À notre avis, l’intensification des liens militaires est dans l’intérêt de nos deux pays », a précisé Sergei Choïgou, le ministre russe de la Défense, après la signature de l’accord. Quant à Ibrahim Dahirou Dembélé, ministre de la Défense du Mali, il a ajouté : « La Russie est prête à contribuer à la normalisation de la situation au Mali et à la création de conditions pour une paix et une stabilité durables. » Validé en mars 2019, cet Accord de Défense est relatif à la formation de spécialistes militaires et de coopération dans les opérations de maintien de la paix et à la lutte contre le terrorisme dans notre pays.

Il faut rappeler qu’après son indépendance, le Mali avait obtenu en 1961, une coopération militaire, économique et culturelle avec l’EX-URSS. « L’URSS livre des équipements lourds, blindés, véhicules, aviation. L’armée malienne participe au rayonnement de l’armée soviétique qui supplante l’armée française. En 1966, on estime qu’une cinquantaine de techniciens militaires soviétiques assurent l’instruction sur les nouveaux matériels livrés et son entretien, et vingt-cinq techniciens militaires pour l’armée de l’air », a raconté Manon Touron, de l’Institut Pierre Renouvin [Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne], dans un article intitulé ‘’Le Mali, 1960-1968. Exporter la Guerre froide dans le pré-carré français’’. Donc, cette nouvelle coopération pourrait être considérée comme des retrouvailles entre les deux pays et au bonheur du peuple malien.

Ousmane BALLO

Source: Ziré-Hebdo

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