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Sur le double front politique et sécuritaire: Quand les petitesses jouent contre la quiétude

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Il y a une perceptible montée d’adrénaline qui commence même à exaspérer. Il faut espérer que la situation sera bientôt sous contrôle malgré tout.

Le dimanche dernier a été endeuillé à Ouenkoro, municipalité du Centre du pays dont deux localités ont eu droit à la visite des desperados semant la mort. Encore une fois, ce fut comme une promenade de santé pour les assaillants qui ont tué 23 personnes et blessé grièvement plusieurs autres. Très amer, le Maire de céans, Cheikh Harouna Sankaré, marabout et candidat à la dernière élection présidentielle, s’est exprimé sur les antennes de Rfi en laissant paraître à la fois son désappointement et sa colère : «… Nous avions pourtant alerté. L’Armée nous avait même promis d’envoyer un hélicoptère de combat, qui a effectivement survolé la zone, mais les militaires sont venus à bord de deux véhicules et se sont déclarés en nombre insuffisant pour affronter les assaillants…», dit-il en substance. Ce défaut de réactivité de l’Armée a,  sans doute, mis très en boule l’édile chez qui la colère ne retombe pas; il ne peut comprendre ni admettre que nos forces miliaires soient incapables de riposter face à une bande de Dozos…

Quasiment au même moment, c’est un poste avancé du Niger tout près avec la frontière malienne qui a été attaqué par les génies malfaisants. Et c’est encore certainement le Mali qui est visé sur un plan global.
Ces déconvenues sécuritaires ont été précédées par des blessures d’humeur qui, au regard de la situation tendue que nous vivons, ne peuvent pas être considérées comme de simples bisbilles inhérentes à toute gouvernance.

En effet, Bakary Togola, qui a acquis une réputation de coupable de propos inappropriés, voire provocateurs sinon blasphématoires, ne s’est pas à nouveau privé de paroles blessantes à l’égard de la communauté Miyanka dans une affaire où il y a eu mort d’hommes à Bougouni et qui demeure au cœur des chroniques fâcheuses. La conséquence est que, du côté de Koutiala et de tout le pays Miyanka, la jeunesse est sur les dents, prête à rendre à Bakary Togola la monnaie qu’il mérite, et encore.
Qu’à cela ne tienne, le Président de la République, dans la récente interview qu’il a accordée à Jeune Afrique, est resté sur sa ligne de petits règlements de comptes, pittoresques piques décochées à ses adversaires, qu’il avait commencé à tracer à l’occasion du quatrième Anniversaire de l’Accord dit d’Alger. Cette fois-ci, c’est bien Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition, qu’il a visé par une formulation jugée au raz des pâquerettes. Celui-ci a eu à réagir, à son tour, en traitant IBK de roi UBU, une glissade qui ne favorise pas le dialogue politique inclusif que l’on recherche tant. Pourquoi vouloir prendre l’État dans le piège des sautes d’humour ou des bravades alors que le Peuple aspire plutôt à la quiétude ? Les petitesses semblent malheureusement avoir de beaux jours devant elles et ce ne sont pas les citoyens qui en sont les fautifs.

Bogodana Isidore Théra

LE COMBAT

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