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Éditorial: le Mali virtuel et le Mali réel

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Pendant que montent en puissance les nouveaux thuriféraires du régime n’épargnant rien et personne sur leur passage (insultés et dénigrements) dans le Mali officiel qui a désormais élu domicile dans le monde virtuel des réseaux sociaux, le Mali réel s’angoisse et s’interroge. La sécurisation des pauvres populations orphelines de l’administration de proximité, malgré les efforts de l’Etat, semble être le cadet des soucis et des cogitations de ceux-là désormais commis en mission pour défendre le régime. Un régime désormais tout rivé sur la tenue du dialogue politique inclusif dont on ignore encore les tenants et les aboutissants.

Alors que les dignitaires du régime sont invités à Paris par la Coordination des élus français d’origine malienne à bavarder à l’Assemblée nationale française à l’occasion d’un colloque sur la paix au Mali avec comme thème « 7 ans après SERVAL, où en sommes-nous », la France prospective projette d’expérimenter sur robots-soldats dans notre pays, dès 2020 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Que faire face au fatalisme sinon que de consentir, de renoncer en attendant cette autre montée en puissance, celle attendue par le Mali et les Maliens, de l’armée malienne. En attendant, celle-ci, celle des mercenaires et des nouveaux griots du régime ne fait l’objet d’aucun doute sur les réseaux sociaux. Et gare à tous ceux qui osent s’attaquer ou même passer à côté d’un de leurs clients.

Ce sont des insultes grossières, de la vindicte, du « hassidiya », du « nyangoya » voire de la traitrise pour tous ceux qui osent noter que notre pays continue malheureusement à être victime des prédateurs et des incompétents, que des milliards sont toujours détournés, que l’État exemplaire promis n’est pas toujours au rendez-vous. Comme si cela pouvait prospérer.

Au lieu d’insister sur les courageuses réformes engagées dans le cadre de la lutte contre la corruption par le régime (par exemple la déclaration des biens), les nouveaux experts injuriers, menacent et conseillent le déni et la polémique stérile. Or, comme on le dit, le diable est dans les détails, souvent ridicules. Par exemple : « Le Premier ministre n’a pas rencontré une Milice dissoute, il a rencontré un acteur majeur de la crise. Cela s’appelle du réalisme politique » comme si cet acteur majeur était différent de Da Nan Ambassagou et que Da Nan Ambassagou n’était pas une milice dissoute par le gouvernement.

Le Premier ministre a-t-il aujourd’hui besoin de cette polémique improductive ?

Au lieu de prôner le rassemblement, la cohésion et d’exalter le patriotisme, ces nouveaux conseilleurs, qui, hier seulement étaient parmi les pourfendeurs, sont en train de réussir encore l’exploit, de diviser les Maliens entre ceux qui aiment le régime (les bons Maliens) et ceux qui critiquent le régime (les mauvais maliens traités de tous les noms).

Comme c’est ce qui berce et dorlote pour la tranquillité publique et non pour la quiétude publique, qu’il soit acté comme l’heure du temps. Face à l’histoire et à la tragédie que vit notre peuple, chacun assume et assumera ses choix, options et parts de responsabilité.

En attendant, les retombées de cette désastreuse aventure, Info-Matin, pour sa part, a choisi, comme dirait l’autre de « ne rien dire pour nuire et de ne rien taire pour plaire ».

Par Bertin DAKOUO

Info-Matin

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