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Tiébilé Dramé sur la crise du centre: «c’est la position du gouvernement qui compte »

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Le ministre des Affaires étrangères, Tiébilé DRAME, était l’invité de l’émission Entretien de nos confrères de France 24. Au cours de ces échanges, il a évoqué la crise du Centre et la négociation avec Amadou Kouffa et Iyad, Ag AGALI contre laquelle le gouvernement est opposé.

Tiébilé Dramé a accordé une interview à la chaine France 24 dans laquelle il fait allusion à la crise au Centre du Mali, le dialogue avec Amadou Kouffa et Iyad Ag AGALI, la mission du G5 Sahel et l’intervention des forces étrangères dans le Sahel.

Sur la crise dans les régions du Centre du pays, le chef de la diplomatie malienne a rappelé que le peuple malien ne connaissait pas des violences entre communautés ayant déjà fait plus de 600 morts. Pour Tiébilé, cette situation est l’œuvre de groupes terroristes qui ne veulent mettre que le feu au pays, en opposant les communautés entre elles.

« La principale menace que le Mali connait aujourd’hui est la menace de divers groupes. C’est eux qui veulent mettre le feu au Mali », a affirmé M. Dramé. Malgré la situation difficile dans le Centre, il a annoncé des actions de l’État pour le retour de la paix et de la confiance dans cette partie du territoire.

« À côté des actions militaires, le gouvernement a initié une action politique par la création d’un cadre politique de la gestion de la crise du centre, par la nomination d’un secrétaire permanent et par la désignation par le président de la république d’un Haut représentant chargé du centre du pays », a indiqué le ministre Dramé avant d’ajouter que cette décision exprime la forte volonté du gouvernement de gérer cette crise et de faire en sorte que nous ne soyons pas débordés par ceux qui cherchent à détruire le Mali.

Aussi, a rappelé Tiébilé Dramé, le Mali est confronté à une guerre qui lui a été imposée par le terrorisme international, convaincu que la crise du centre est le prolongement direct de celle du nord.

Abordant la question de la dissolution de la milice Dan Na Ambassagou, le ministre Dramé a indiqué qu’au commencement, les milices ont été créées par populations elles-mêmes contre les actions des groupes terroristes. Mais depuis quelques mois, ces groupes auto-défense ont outrepassé leurs missions à Ogossagou et à Sobane Da où plus de 300 personnes ont perdu la vie. Sur ces drames, le ministre Dramé a affirmé que les enquêtes sont en cours. Donc, pas d’impunité, a-t-il rassuré.

Par ailleurs, il a fait comprendre que les milices d’auto-défense ne seront pas dissoutes tant qu’elles continueront à œuvrer pour la stabilité et la paix dans le Centre du pays.

« Si elles reviennent à leur mission d’auto-défense, si elles reviennent dans une logique de paix comme elles semblent s’y être engagées, depuis la première semaine du mois de juillet, il est évident que c’est une initiative de dynamique de paix qu’il faudra observer. Car certains de ces groupes parlent au nom des communautés qui aspirent à la paix », a expliqué le ministre.

Sur le dialogue avec des responsables de groupes armés comme Amadou Kouffa et Iyad Ag Agali, le ministre Tiébilè Dramé fléchit sa position au profit de celle du gouvernement. En effet, alors qu’il était opposé au régime, il faisait partie de ceux qui appelaient au dialogue avec ces responsables de groupes djihadistes.

« Je dis et je le répète, la position du gouvernement est partagée par nos voisins : pas de dialogue avec ceux qui écument le centre du Mali, le nord-est du Mali. Je crois pour l’instant, on va s’en tenir à cela. En la matière, il n’y a pas de position personnelle. Il n’y a pas de position partisane. C’est la position du gouvernement qui compte. C’est une position partagée par le G5 Sahel », a expliqué le ministre malien.

Aussi, le ministre des Affaires étrangères malien a rejeté en outre les affirmations du chef d’état-major des armées de la France, le général François Lecointre, selon lequel sans l’opération Barkhane, les États du Sahel “s’effondreraient sur eux-mêmes”, tout en soutenant que des efforts sont en train d’être faits pour améliorer la qualité et capacité des militaires africains.

Toutefois, il admet que le G5 Sahel a besoin aujourd’hui du soutien des forces militaires étrangères, dont la présence est décriée par des populations au Mali comme au Niger.

« Ceux qui réclament le départ des forces internationales devraient faire attention à ce type de déclaration parce que ce sont des demandes émises par des groupes terroristes. Alors, il faut faire attention à ne pas avoir la même revendication avec ceux qui souhaitent détruire nos pays », a martelé le chef de la diplomatie malienne.

Profitant de la tribune à lui offerte, il a salué l’initiative de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, de tenir un sommet sur la sécurité afin de s’attaquer au terrorisme dans un cadre plus large que celui du G5 Sahel.

Par Sikou BAH

Info-Matin

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