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Dialogue politique: entre coups fourré et foireux

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Le ‘’dialogue politique inclusif’’, ou ‘’dialogue national inclusif’’, ou ‘’dialogue national refondateur’’ a ceci de fabuleux : il a gagné l’adhésion de toutes les composantes de la société malienne. Pour tous ceux qui ont un tant soit peu conscience de l’extrême gravité de la situation dans laquelle se trouve le pays, se retrouver autour d’une table pour dialogue, relève d’une nécessité vitale. Cela représente un acquis majeur.

Bien sûr, l’exception confirme la règle : la CMA menace de boycotter le dialogue si d’aventure l’Accord figurait parmi les points inscrits à son ordre du jour.

Mais dans la recherche de voie de sortie de la crise protéiforme que connaît le Mali, avec un État confronté à des épreuves rédhibitoires, l’unanimité s’arrête là. La convergence de vue ne va pas au-delà de l’impératif de dialoguer, ouvrant le boulevard à ce que l’ancien ministre Konimba SIDIBE a qualifié de « semblant de dialogue ».

Un des préalables du dialogue, c’est la confiance entre les parties. Or, manifestement, c’est ce qui manque le plus.

Le Gouvernement a donné le ton de la méfiance en se barricadant très vite derrière une ligne rouge qui a fuité dans un projet de TDR de TDR du dialogue politique inclusif  dont il s’est mollement démarqué: ‘’il faut cependant noter que le dialogue politique inclusif ne sera point une « conférence nationale souveraine », comme celle que le pays a organisée en1991. Elle ne sera pas non plus une porte ouverte à la mise en veilleuse  des institutions actuelles et leur remplacement par un régime de transition. Le dialogue devra s’inscrire dans le strict respect de la Constitution et des lois de la République et être un atelier d’incubation d’idées nouvelles pour ramener la paix et la sécurité au Mali d’une part et rénover l’État d’autre part. Il s’agira d’un processus ascendant de partage de réflexions sur les défis existentiels de la Nation partant du niveau local et/ou régional au niveau national’’.

La même méfiance prévaut du côté des autres parties au dialogue. La présidente du Comité de coordination provisoire de la Plateforme ‘’Anw Ko Mali’’, Mme SY Kadiatou SOW, lors d’une conférence-débat, se dresse sur ses ergots. «  Il n’est pas question que le Président prenne les recommandations du dialogue pour ensuite les mettre de côté comme il l’a fait au sortir de la Conférence d’entente nationale », a-t-elle, en substance, mis en garde évoquant particulièrement la question de ‘’l’Azawad’’ qui a été tranchée lors de cette importante assise.

En effet, la Conférence d’Entente Nationale (CEN), tenue du 27 mars au 02 avril 2017, au Palais de la culture Amadou Hampathé BA, à propos de l’appellation Azawad, a retenu dans le Rapport général :’’ des débats et échanges, il est ressorti les trois éléments principaux suivants :

-le terme Azawad ne renvoie plus à aucun projet politique ;

-l’appellation Azawad, au plan administratif, ne peut englober de fait toutes les régions dites du Nord ;

-l’appellation Azawad recouvre une réalité socioculturelle, mémorielle et symbolique partagée par certaines populations du Nord du Mali’’.

La mistoufle du Président IBK ne prospérera pas à la faveur du dialogue politique inclusif, toujours en cours de préparation. Comme disait Hypolite de Livry : ‘’la méfiance est beaucoup plus souvent le produit de la perversité que de l’expérience’’.

Citation de ; Les pensées et réflexions (1808).

Mais, il faut dire qu’outre l’entourloupette présidentielle au sortir de la CEN, il y a également le coup fourré portant sur les nominations de façon unilatérale du triumvirat et des membres de la commission d’organisation. Pour la Plateforme ‘’Anw Ko Mali’’ par exemple, ces nominations devraient résulter d’un processus participatif, du genre du cadre ou Majorité et Opposition sont représentées à égalité et où les associations qui s’occupent de gouvernance seront représentées. Faute de quoi, c’est la base même du dialogue qui est sapée.

Il faut dire qu’en l’absence d’une confiance réciproque entre Gouvernement et partenaires, tout est parti pour transformer cet or participatif en plomb politique.

Ne serait-il pas alors sage de s’approprier cette citation de Henri-Frédéric Amiel ‘’le besoin de croire est plus impérieux que les raisons de douter’’ ? Ce, d’autant plus qu’il y a une défiance de l’opinion et une perte de confiance des populations à l’égard des acteurs politiques, selon l’ancien PM Modibo SIDIBE qui exhorte : « justement, l’espace du dialogue national refondateur est un espace d’une introspection interactive  entre Maliens pour résoudre et dépasser certaines préoccupations ».

PAR BERTIN DAKOUO

Info-Matin

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