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Edito : Le Mali, de l’honneur au ridicule !

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Les maliens sont las d’être la risée du monde entier. On ne parle d’eux sur les médias nationaux comme internationaux que dans le mauvais sens. Ce peuple qui a écrit l’histoire du monde avec son sang et sa bravoure mérite-t-il un tel sort ? Pourquoi tant d’acharnement contre le Mali de Soundiata Keita, de Soumangourou Kanté, de Babemba, de Tiéba, de Firhoun, de Modibo Keita et de Fily Dabo Sissoko ? 

Tenant la dragée haute pendant des siècles, car nous fumes quand beaucoup de nations dites développées n’étaient pas, le Mali est désormais entre l’honneur que lui a conféré ses dignes fils dans leur glorieux et fabuleux combat millénaire et le ridicule dû aux comportements de ses dirigeants depuis le 19 novembre 1960.
Pour rappel, depuis le 11e siècle, ce vaillant peuple s’est forgé un destin et a bâti une nation avec un mode d’organisation de sa société qui n’a jamais souffert de contestations tout au long des siècles. De la charte de Kurukanfuga, qui est l’une des Constitutions les plus complètes, avec Soundiata Keita, à la découverte de l’Amérique, non pas par Christophe Colomb, mais par le frère cadet de Soundiata du nom d’Aboucari II, en passant par la libération de la France de la domination Nazie lors de la deuxième guerre mondiale grâce au débarquement des soldats indigènes dont des maliens. La liste des hauts faits est loin d’être exhaustive. Le Mali éternel a contribué à l’écriture de l’histoire du monde.
C’est ce Mali qui est aujourd’hui la risée du monde. On ne parle de lui que pour commenter un rapport sur la corruption ou pour compter le nombre de morts ou de personnes déplacées. De l’avènement à la démocratie à nos jours, les chiffres sur la corruption font froids dans le dos.
Sous le premier Président de l’ère démocratique, à savoir Alpha Oumar Konaré, on aurait dénombré 17 milliardaires fonctionnaires. ATT ayant succédé à Alpha Oumar Konaré, n’a pas fait mieux que son prédécesseur dans la lutte contre corruption, le phénomène s’est même aggravé, de 17 le nombre de milliardaire serait passé à 45 et la particularité sous ATT c’est surtout des noms d’officiers de l’armée. La suite est connue. C’est le renversement du régime par un coup d’Etat, parce que le Mali était arrivé à une situation explosive et intenable. Ce coup d’Etat qui devrait être le coup de grâce, a fini par être le coup de massue au Peuple car ses auteurs ont contribué à enfoncer un peu plus le Mali dans une profondeur insondable. Une Transition de 14 mois a été instaurée, qui a permis à d’IBK d’accéder au pouvoir en 2013. Jamais une élection Présidentielle n’a mobilisé autant d’électeurs. Jamais une candidature n’a suscité autant d’espoirs et d’espérance que celle d’IBK.
Mais jamais également un Président n’a fait l’objet d’autant de critiques et de contestations de sa gestion que le même IBK. Son régime a été éclaboussé par une série de scandales et jamais la corruption ne s’est autant généralisée que sous IBK. Tous les secteurs, privés comme publics, sont gangrénés par la corruption, au point que le pays a perdu toute crédibilité et est devenu la risée du monde.
IBK fera-t-il comme Alpha Oumar Konaré, en livrant les gabelous à la justice ? Prendra- t-il conscience d’ici la fin de son mandat qu’il doit écrire sa page de l’histoire de ce beau pays dont il n’a jamais cessé de vanter le passé millénaire ? En tous les cas, le jugement du tribunal de l’histoire est implacable et sans appel.

Youssouf Sissoko 
Inf@Sept

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