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Mali : Frontière Mali-Burkina : Des policiers voyous taxent illégalement les passagers

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A cause du mauvais comportement de certains policiers véreux, la corporation policière n’a pas bonne presse au Mali. Depuis quelques mois, les agents voyous stationnés à la frontière entre le Mali et le Burkina taxent illégalement les pauvres passagers.  

Le Mali et le Burkina Faso sont deux pays membres de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ils sont régis donc par une convention qui interdit tout payement de taxe dans leurs frontières respectives. En violation flagrante de cette convention, les agents de la police aux frontières entre le Mali et le Burkina, depuis quelques mois, taxent illégalement les passagers. Dans leur ambition périlleuse, ils relèvent  une taxe à chaque passage de la frontière. Or pour des ressortissants de la CEDEAO, ce passage est gratuit.

« Je fais le trajet Bamako / Sikasso depuis 15 ans. Je franchis la frontière pour rejoindre ma famille au Burkina voisin. Mais depuis quelques mois, je dois payer de l’argent. A plusieurs reprises et sans motif », témoigne Moussa Diarra.

Même son de cloche pour Fatoumata Koita qui fait le commerce entre le Mali et le Burkina  qui indique que « même si tes papiers sont à jour, on te fait payer, 1.000 francs à certains endroits, 2 000 à d’autres, et sans  motifs ».

Abdoulaye Ouedrago est un entrepreneur qui  traverse la frontière depuis belle lurette. Il témoigne : « un jour quand j’ai refusé de payer, le car allait partir me laisser alors que mes enfants étaient dedans. »

Mais diantre pour quoi prélever une taxe illégale alors que le passage de la frontière, avec une pièce d’identité en règle, est totalement gratuit ? S’interroge un travailleur du Ministère de la Sécurité intérieure et de la Protection civile. Avant d’indiquer : «  Une fois qu’on a la carte d’identité nationale, ou le passeport (la carte de vaccination est exigée pour traverser dans certains pays), le franchissement de la frontière est gratuit. On n’a pas le droit de demander quoi que ce soit à un ressortissant de la CEDEAO. ».

Force est de constater que sur ces axes transfrontaliers instables, le prélèvement de taxe illégale peut augmenter l’insécurité.

En tous cas, le ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, le Colonel Salif COULIBALY qui est fortement interpellé, doit diligenter une enquête. Pour l’instant de leur côté, les usagers victimes font les comptes : 10 cars de 60 places vont au Burkina tous les jours, chaque passager est taxé. Résultat : « Il ne faut pas s’étonner que les postes frontières soient braqués ».

Aliou TOURE

Source : Le Démocrate-Mali

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