Une de nos compatriotes accompagnée de sa fille, qui s’apprêtait à prendre place à bord du vol de Turkish Airlines N°TK0541 Paris-Bamako à l’aéroport Charles de Gaule, s’est vue retirer de force un bagage à main contenant des documents précieux, avec pour promesse de le récupérer à Bamako. Mais voilà que plus de 20 jours après son retour au bercail, notre passagère court en vain derrière ses affaires sans aucune information précise de la compagnie turque. L’affaire sera ce 16 septembre devant les juges du tribunal de Commerce de Bamako.
C’est une dame abattue qui ne sait plus à quel saint se vouer que nous avons rencontrée en début de semaine. Cependant, la passagère en question est une ancienne hôtesse de l’air et qui a pris en plus un billet class affaire de plus d’un million de Fcfa. D’ailleurs, c’est pourquoi ceux qui sont au parfum de ce dossier n’arrivent toujours pas à comprendre le traitement peu orthodoxe que lui aurait réservé cette compagnie pour seulement un surplus de bagage de deux voir 3 kilos.
Pour Me Mahamadou Traoré, avocat de cette passagère, sa cliente ne méritait pas d’être traitée de la sorte, surtout qu’elle avait pris des précautions. “A l’aéroport, elles ont payé les excédents des bagages car elle et sa fille avaient deux bagages supplémentaires. Les tarifs à payer étaient 170 Euro soit 111.350Fcfa par bagage de 23 kg. Qu’au compteur les 4 bagages auxquels elles avaient droit ont été enregistrés. Et en toute bonne passagère durant des années, sans rentrer dans aucune recherche d’aide auprès d’autres passagers pour faire passer leurs excédents. Elle a payé en toute légalité ses deux bagages supplémentaires de 23kg au total à 340 Euro soit 222.700 Fcfa ; c’est ainsi qu’un petit souci est vite arrivé sur le second bagage supplémentaire qui été de 26kg soit 3 KG de plus. L’agent du comptoir a catégoriquement refusé de le faire passer, avant d’exiger d’enlever les 3KG de plus pourvu qu’il soit ramené à 23KG.
Elle a été contrainte d’ouvrir son bagage pour enlever une dizaine de grands cahiers et des classeurs scolaires de sa fille, alors que la rentrée était prévue pour le 03 septembre 2019″, a précisé l’avocat. Avant de poursuivre : “Ne sachant pas où mettre les fournitures de l’école achetées pour sa fille, c’est ainsi qu’elle les a transférées dans son bagage à main. Par contre, au moment où elle et sa fille s’apprêtaient à embarquer ; elles ont été accueillies par un agent de Turkish avec pour arguments qu’il y a un excédent de deux kilos sur ce bagage à main”.
Cependant, pour Me Mahamadou Traoré, l’agent de Turkish qui était au bas de l’avion ce jour-là à Paris, a mis sa menace à exécution pour la simple raison qu’il aurait soutenu : “Madame, comme vous avez refusé de payer un autre surplus pour vos bagages à main, je vais envoyer votre sac à l’entrepôt en Turquie avec les bagages des pèlerins et vous n’allez pas le voir si tôt”.
Et pourtant, c’est qui s’est passé car depuis plus de 20 jours et de nombreux va-et-vient entre l’aéroport et le siège de Turkish, la dame qui jure la main sur le cœur qu’elle n’avait pas d’argent au moment des faits, n’a eu aucune nouvelle de ses affaires. D’ailleurs, nous avons appris qu’elle a été obligée d’organiser un sit-in de plusieurs heures avec sa fille de 11 ans dans le siège de la compagnie, mais sans suite. Cependant, elle a porté plainte devant le tribunal de Commerce pour une restitution sous astreinte de 10 millions Fcfa par jour de retard.
“En plus des effets de ma fille dont son passeport américain et ses effets scolaires, j’ai des documents précieux dans cette valisette dont les valeurs sont inestimables et que je pourrai pas tout mettre sur la place publique. Je peux juste dire qu’il y a un manuscrit de mon livre. J’ai pris 7 ans pour le rédiger. J’ai aussi mes analyses médicales faites en France …”, a soutenu la passagère de Turkish.
Aux dernières nouvelles, l’audience du lundi n’a pas eu lieu pour la simple raison que l’avocat de Turkish a demandé un renvoi pour réplique de conclusion et le président du tribunal a renvoyé le dossier pour ce lundi 16 septembre. Cependant, au même moment, pour l’avocat de la passagère : “Turkish cherche à noyer le poisson dans l’eau” en interpellant la victime devant le camp I de la gendarmerie suite à son sit-in qui a été fait pour que la compagnie puisse acheter des cahiers pour son enfant. Une demande à laquelle la compagnie a refusé d’accéder. Il nous revient que Turkish aurait fait appel aux éléments de la Garde nationale afin de faire partir de gré ou de force sa passagère dans ses locaux.
En tout cas, les prochains jours nous édifieront davantage sur la suite de cette affaire qui sera une patate chaude entre les mains des responsables de la compagnie turque au Mali.
Kassoum THERA
Source: Aujourd’hui-Mali