En six ans de gouvernance, le régime actuel peine à trouver des remèdes aux différents maux de la société malienne. Aucune avancée n’est constatée dans les secteurs clés de la nation, notamment l’économie, la sécurité, la politique, l’infrastructure…Au contraire, la corruption et le népotisme minent la gouvernance. Les récentes manifestations de la jeunesse sont les prémices d’un malaise généralisé et d’une déception commune d’un peuple complice.
Élu en 2013 par la majorité du peuple malien pour guérir les nombreux maux de la nation, le président de la République, est en deçà des attentes de ses concitoyens. De 2013 à nos jours, aucune avancée n’est visible. Au contraire, la nation a dégringolé sur tous les plans.
Sur le plan économique et social, le pays peine à faire face aux nombreux défis. La crise de trésorerie est tristement une réalité au Mali. Pis, le régime peine à mobilier les investisseurs malgré les nombreux voyages présidentiels onéreux pour un pays pauvre et en crise.
Du côté des citoyens, c’est la désolation générale. Rares sont les Maliens qui parviennent à manger trois fois par jour. Le taux de chômage grimpe et la cherté de la vie devient insupportable. Le Mali de 2019 n’est pas comparable au Mali de 2010 ou 2012. Les promesses de campagne ont été renvoyées aux calendes grecques.
Sur le plan sécuritaire, l’échec est un secret de polichinelle. Du nord du pays, la crise s’est déplacée dans le centre avec des milliers de civils massacrés. Malgré la loi de programmation et l’achat d’avions de combat, les bandits armés règnent en maîtres absolus partout au Mali, y compris dans la ville de Bamako, car les braquages spectaculaires sont fréquents dans la capitale. Aucune localité du pays n’est épargnée par l’insécurité.
Sur le plan politique, le Mali a perdu son lustre d’antan. Si la ville de Kidal était dans le giron du Mali avant 2013, la situation s’est brusquement détériorée avec le massacre de Kidal, lors de la visite de Moussa Mara, alors Premier ministre. Face à la puissance de feu des bandits et leurs complices, Bamako a demandé un cessez-le-feu, acceptant du coup de perdre la ville de Kidal.
À Bamako, l’élection présidentielle de 2018 a été largement contestée par la majorité des candidats. De 2013 à nos jours, le régime a été incapable d’instaurer un dialogue inclusif entre les Maliens. En moins de six ans, plus de 4 Premiers ministres ont été limogés. Une preuve de l’instabilité au sommet de l’Etat.
L’accord pour la paix issu du processus d’Alger reste bloqué dans son application. Il faut l’impossible révision constitutionnelle pour donner un coup de pouce à l’accord. Si le gouvernement se précipite à satisfaire ses engagements dans l’application de l’accord, tel n’est pas le cas du côté de Kidal. Les mouvements armés dictent leurs lois sur Bamako.
Sur le plan des infrastructures, le constat est amer. Seulement une centaine de km de routes bitumées en six ans. Les autres routes du pays sont dans des états très avancés de dégradation. Le Mali n’a jamais connu une telle situation de l’indépendance à nos jours. Conséquence : la révolte des jeunes dans les différentes régions pour rappeler le régime à l’ordre. De Kayes à Tombouctou en passant par Gao, il a fallu des blocus sur les villes pour que le gouvernement réagisse.
En un mot, la mauvaise gouvernance étouffe du pays. La corruption, le favoritisme, le gaspillage et surtout le mensonge sont devenus des modes de gestion des autorités.
Frustrés par les mensonges, les citoyens commencent à acculer le gouvernement qui ne fait que des promesses. Lesquelles ont peu de chance d’être concrétisées.
La Rédaction
source:le débat