Après trois jours de discussions, les termes de référence du Dialogue national inclusif (DNI) ont été validés, ce 16 septembre 2019. Les participants venus de tous les bords de façon inclusive à tous les niveaux ont fixé le cadre du futur DNI. Le Premier ministre Boubou Cissé, par la voix du président de la république et celle du gouvernement qu’il dirige, a réaffirmé son engagement à aller à un Dialogue inclusif, sans occulter ‘’quelles que préoccupations que ce soit. Mais un Dialogue qui se tient dans le respect de la Constitution et des Institutions de la République’’. Il ne s’agira point, a réaffirmé le PM, ‘’d’une conférence nationale souveraine, encore moins de la préparation d’une quelconque transition politique. Il s’agit d’un exercice démocratique qui nous permet de tracer, de façon participative, les chemins d’un Mali réconcilié avec lui-même, un Mali en paix, un Mali débarrassé des maux qui le minent depuis bien trop longtemps’’.
« Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Madame, Messieurs les Facilitateurs du Dialogue,
Honorables Députés à l’Assemblée nationale,
Monsieur le Président du Comité national d’Organisation du Dialogue
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs
Nous voilà au terme de l’atelier de validation des termes de référence du Dialogue National Inclusif, ouvert le samedi, dans un enthousiasme citoyen et qui a vu la participation de la majorité des Forces vives de la Nation. Les débats de fond n’ont pas encore commencé, mais l’engouement chez les uns et les autres, a semble-t-il, résulté en des discussions de fond par anticipation. Ceci, à mon avis, est un bon signe, pour autant que l’on ne confonde pas la définition du Cadre que les Termes de Référence représentent, avec le contenu et la substance que nous souhaitons tous tirer de cet exercice.
En ma qualité de Chef du Gouvernement, je me réjouis de savoir qu’un consensus se dégage sur le contenu et l’encadrement du Dialogue. Les Facilitateurs, s’ils mesuraient la complexité de la mission à l’entame, auront mesuré combien le défi est énorme dans le contexte actuel de notre pays.
Je ne doute cependant pas qu’ils sont davantage encouragés à accomplir leur mission.
Mesdames, Messieurs
Chers Participants
Je voudrais saluer et magnifier votre présence et votre participation active et votre assiduité aux travaux. Vous êtes venus, non pas pour plaire au Gouvernement, mais pour l’intérêt que vous portez à la recherche de solutions à la crise qui affecte notre pays. Je salue particulièrement la participation des Gouverneurs de région, la présence des compatriotes de la Diaspora, les légitimités traditionnelles et les leaders religieux. Ceux qui ne sont pas ici, pour une raison ou une autre, recevront les Termes de référence et pourront bien se l’approprier et donc joindre ce mouvement sans précédent. Le Dialogue est l’espace de tous les filles et de tous les fils du pays, sans exclusion aucune. Il est une opportunité unique.
La participation à un processus politique est un Droit constitutionnel pour tout citoyen. J’encourage chaque citoyen à faire usage de ce droit, un droit durement acquis par le sang des martyres de l’indépendance et ceux du mouvement démocratique.
L’État, à travers ses démembrements, ne ménagera aucun effort pour la bonne tenue des différentes composantes du Dialogue. Il est important de souligner que la participation des Agents de l’État n’a point pour objet de « contrôler, influencer ou diriger » le processus, mais plutôt pour enrichir les débats, éclairer quelques fois, et aussi faire comprendre les contraintes dans lesquelles le pays est administré. À mon humble avis, nul ne comprend les difficultés de l’administration du territoire, mieux que l’Administrateur Civil qui a été Sous-Préfet, Préfet et Gouverneur dans sa carrière. Nul ne comprend les questions de sécurité et de défense mieux que le Commandant de Zone ou de région militaire qui a été soldat de rang, qui a combattu et qui a perdu des hommes sur-le-champ de l’honneur. Les thèmes ne sont pas seulement politiques, ils sont hautement techniques. N’ayons donc pas peur de nous-mêmes ; valorisons l’apport de ces hommes et de ces femmes qui servent ce pays avec courage et abnégation et dont les efforts ne sont pas toujours salués suffisamment.
Il n’y a pas l’État d’une part et la Population d’autre part. Il n’y a pas d’État sans Population, comme la Population ne se distingue que dans un Cadre politique déterminé qu’est l’État. Le Gouvernement a le même souci de voir le pays sortir de l’ornière, tout autant que les autres acteurs sociopolitiques. En un mot, nous sommes dans le même bateau ; nous n’avons pas à joindre un Port prédéterminé, mais nous naviguons vers un horizon infini. Ce n’est pas exagéré que d’affirmer que nous sommes dans des eaux tumultueuses ; ce n’est pas non plus une chimère que d’affirmer que nous pouvons nous en sortir.
Mesdames, Messieurs
Honorables invités
Le Président de la République et le Gouvernement que j’ai l’honneur de diriger, réaffirment par ma voix, l’engagement à aller à un Dialogue inclusif, sans occulter de quelques préoccupations que ce soit. Mais un Dialogue qui se tient dans le respect de la Constitution et des Institutions de la République. Il ne s’agit nullement d’une conférence nationale souveraine, encore moins de la préparation d’une quelconque transition politique. Il s’agit d’un exercice démocratique qui nous permet de tracer, de façon participative, les chemins d’un Mali réconcilié avec lui-même, un Mali en paix, un Mali débarrassé des maux qui le minent depuis bien trop longtemps. Je souhaite qu’au sortir du Dialogue, vous aurez obtenu un consensus sur un nouveau chronogramme électoral. Ceci est très important pour renouveler le mandat des institutions comme l’Assemblée nationale.
Vous aurez noté que depuis ma nomination et l’installation du Gouvernement, je n’ai pas fait une Déclaration de Politique Générale devant l’Assemblée nationale ; la raison est toute simple : J’attends les résolutions du Dialogue National inclusif pour me soumettre à cet exercice obligatoire, car je veux prendre en compte le diagnostic auquel le Peuple va procéder et je veux m’approprier les solutions qui seront définies de façon consensuelle. Ce serait, à mon avis, la meilleure façon pour le gouvernement et moi-même de vous servir, de servir le Peuple tel que cela nous a été instruit par le Président de la République.
Je salue une fois encore le Triumvirat pour le chemin parcouru jusque-là ; je salue le Comité national d’organisation du Dialogue qui a su traverser, non sans mal, l’épreuve de ces trois jours. En chacun de vous, je salue le sens du Patriotisme et le sens de la responsabilité face.
J’ose croire que le même sens conduira tous les citoyens à participer, plus nombreux et bien plus activement aux étapes suivantes.
C’est sur ces notes d’ESPOIR, et en vous souhaitant à tous un bon retour dans vos foyers respectifs, que je déclare clos, les travaux de l’atelier national de validation des Termes de référence du Dialogue national inclusif.
L’atelier est clos, mais un nouveau chapitre s’ouvre.
Je lance solennellement les travaux du Dialogue inclusif et invite l’ensemble des Maliens, de l’intérieur comme e l’extérieur à y participer dans un esprit de civisme et dans le respect des principes de la démocratie ».
Ce que j’ai retenu pendant ces trois jours d’activités intenses c’est que les participants étaient déterminés à apporter leurs contributions en vue de l’amélioration du contenu des TDR. Pour le Mali aucun sacrifice n’est de trop et ne sera de trop. Ce Mali qui nous a tout donné et qui attend beaucoup de nous aujourd’hui.
À tous ceux qui sont sceptiques quant à la réussite de ce DNI, je leur dirai que pour changer la position du lit dans une chambre il faut y pénétrer d’abord. Aucune œuvre humaine n’est parfaite.
Le président IBK seul et son gouvernement ne peuvent pas nous tirer de la situation actuelle. C’est pour cela qu’à l’issue des assises du DNI nous devrions pouvoir mettre à leur disposition une feuille de route qui prendra en compte toutes les grandes préoccupations du moment.
Source: Infomatin