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Spécial 22 septembre 2019: Dialogue national inclusif : Le grand tournant Mamoutou Touré, président de la Femafoot : « après quatre années de léthargie, tout est prioritaire pour notre football »

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Ce débat national est incontestablement l’un des grands chantiers du second quinquennat du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Il a pour objectif d’établir un diagnostic rigoureux des problèmes auxquels notre pays est confronté depuis plusieurs années en vue de proposer des solutions avec un chronogramme et un plan d’actions de mise en œuvre

Le dialogue national réclamé sous diverses formes comme stratégie de sortie de la crise multidimensionnelle que vit le pays depuis 2012 constitue une forte demande de la classe politique et de la société civile. Il est ressenti comme une nécessité par les forces vives de la nation. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, le conçoit comme «un grand moment d’évaluation et de propositions». Dans son adresse à la nation, le 16 avril 2019, le chef de l’Etat a annoncé l’organisation d’un Dialogue politique inclusif (DPI). Le processus est conduit par un Triumvirat composé de trois personnalités respectées, à savoir le Pr Baba Akhib Haïdara, Médiateur de la République, Ousmane Issoufi Maïga, ancien Premier ministre et Aminata Dramane Traoré, ancienne ministre de la Culture et du Tourisme.
Le 2 mai 2019, un Accord politique de gouvernance a été convenu entre le nouveau Premier ministre, Dr Boubou Cissé et des parties politiques et des groupements de partis politiques auxquels se sont jointes des organisations de la société civile. A la suite de cet accord, un gouvernement de mission a été constitué. L’accord stipule dans l’article 5 de son chapitre III que les parties signataires « dans l’intérêt de la stabilité nationale, conviennent de la tenue d’un Dialogue national inclusif sous la haute autorité du président de la République ».
Dans cette perspective, le chef de l’Etat s’est adressé, en mai 2019, aux partis politiques, mouvements et groupements politiques, société civile, autorités religieuses et coutumières, centrales syndicales et syndicats autonomes leur demandant de faire des propositions quant au format et au contenu du DPI.
Le 25 juin 2019, les membres du Triumvirat appelés aussi Facilitateurs ont été officiellement installés par le président de la République au Palais de Koulouba. Ils se sont rapidement mis au travail en consultant les anciens présidents de la République, les anciens Premiers ministres ainsi que les présidents des institutions de la République et les Autorités administratives indépendantes. Les Facilitateurs ont également rencontré toutes les forces politiques et sociales de la nation : les partis politiques, les groupements de partis, les acteurs de la société civile, le secteur économique, les légitimités traditionnelles, les leaders religieux, les syndicats, les associations des jeunes et des femmes, les associations militantes, les mouvements culturels, les Chambres consulaires, les organisations de presse, les mouvements et groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger et ceux ayant adhéré à l’esprit de l’accord.

VALIDATION DES TDR- A l’issue de ces écoutes et consultations, le Triumvirat a élaboré un projet des Termes de référence (TDR) du Dialogue politique national qui ont été validés au cours d’un atelier organisé du 14 au 16 septembre au Centre international de conférence de Bamako. Cet atelier a regroupé les partis et groupements de partis, les présidents des conseils régionaux et des Autorités intérimaires ou collèges transitoires de région, la société civile, les syndicats, les organisations religieuses et autorités traditionnelles, les gouverneurs de région et du district de Bamako et l’ensemble des forces vives de la nation autour de quatre grandes thématiques : la paix et la sécurité ; les questions politiques et sociales ; la gouvernance, ainsi que l’économie et les finances.
Les TDR soumis à l’examen des participants à l’atelier ont connu des changements notoires. En effet de façon consensuelle, il a été décidé de transformer le Dialogue politique national en Dialogue national inclusif afin que toutes les questions de la nation soient abordées sans exception lors du débat national. Les délégués à l’atelier ont également décidé de l’appellation «Assises nationales» à la place de la réunion de haut comme indiqué dans le projet des TDR élaboré par le Triumvirat. Ce changement est nécessaire pour une forte adhésion des organisations de la société civile au processus du Dialogue national inclusif. Les TDR validés prennent en compte aussi les reformes institutionnelles, l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, la loi d’entente nationale, la place de la diaspora dans le développement de notre pays, la place des organisations religieuses et autorités traditionnelles dans la bonne marche de la société et bien d’autres questions liées à la souveraineté nationale.
Après la validation des TDR, le lundi 16 septembre, le Premier ministre a immédiatement procédé au lancement du Dialogue national inclusif. Les concertations vont se dérouler au niveau des communes, des cercles, des régions, du district de Bamako et de la diaspora. Au niveau des communes et des cercles, l’organisation matérielle, le secrétariat des travaux, la logistique et la sécurité sont assurés par les services déconcentrés de l’Etat sous l’autorité du préfet ou du sous-préfet. Les concertations regroupent tous les partis et groupements de partis, les mouvements politiques, les mouvements signataires et non signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation dans les circonscriptions où ils sont représentés, les services techniques déconcentrés de l’Etat, de la défense, de la sécurité et de la justice, la société civile, les syndicats, les organisations religieuses et les autorités traditionnelles, les maires des communes, le secteur économique et l’ensemble des forces vives de la commune ou du cercle.
Au niveau des régions et du district de Bamako, l’organisation matérielle, le secrétariat des travaux, la logistique et la sécurité sont assurés par les gouverneurs de région et du district de Bamako. Les concertations regroupent tous les partis et groupements de partis, les présidents des conseils régionaux et des Autorités intérimaires ou de Collèges transitoire de région, les gouverneurs de région et du district de Bamako, les maires des communes, les services techniques déconcentrés de l’Etat, de la défense, de la sécurité et de la justice, la société civile, les syndicats, les organisations religieuses et autorités traditionnelles, et l’ensemble des forces vives de la nation.
Au niveau de la diaspora, l’organisation matérielle, le secrétariat des travaux, la logistique et la sécurité sont assurés par les ambassades et consulats. Les concertations regroupent les délégués du Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME), du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM) et l’ensemble des Maliens résidant dans la juridiction. Il sera créé, dans la mesure du possible, au niveau des communes, des cercles, des régions, du district de Bamako et de la diaspora, une plateforme numérique pour atténuer les contraintes liées à l’inaccessibilité de certaines zones.

DÉBAT GÉNÉRAL- Les Assises nationales, qui constituent la dernière étape du Dialogue national inclusif, examineront les différentes contributions thématiques et résolutions issues des concertations à la base. Elles procèderont ainsi à la validation des travaux et prendront les résolutions finales. Les cérémonies d’ouverture et de clôture des Assises nationales sont placées sous la haute présidence du président de la République au Centre international de conférence de Bamako. Les travaux du débat général du Dialogue politique national seront présidés par le Triumvirat.
L’organisation matérielle, le secrétariat des travaux, la logistique et la sécurité des Assises nationales seront assurés par le Comité d’organisation du Dialogue national inclusif, avec l’appui des services techniques concernés. Prendront part à ces assises, les présidents des institutions de la République, les anciens présidents de la République ou leurs représentants, les anciens Premiers ministres ou leurs représentants, le chef de file de l’opposition, les responsables des Autorités administratives indépendantes, les gouverneurs des régions et du district de Bamako, tous les partis politiques, groupements de partis politiques, les mouvements politiques, les présidents des conseils régionaux et des Autorités intérimaires ou de Collèges transitoires de région, la société civile, les syndicats, les organisations religieuses et autorités traditionnelles, les maires des communes, les présidents des ordres professionnels et les Chambres consulaires, les familles fondatrices de Bamako, les Maliens de l’extérieur et l’ensemble des forces vives de la nation.
Les Assises nationales se dérouleront sur une semaine en séance plénière et en commissions thématiques. Les participants aux travaux formuleront des propositions sur la composition et les missions d’un mécanisme de suivi de la mise en œuvre des résolutions du Dialogue national inclusif. Le Triumvirat conduira le processus de la mise en place de ce mécanisme. A la fin des travaux des Assises nationales, l’équipe de Baba Akhib Haïdara produira un rapport global de la conduite du Dialogue national inclusif.

Madiba KEITA

L’Essor

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