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IBK, Bouteflika, Alassane : Ces malades qui nous gouvernent…

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Ce sont des malades qui refusent de se comporter comme les malades ordinaires, parce qu’ils ont une idée différente de la maladie, de par leur pouvoir. En Afrique, la santé des hommes puissants relève souvent du mystère ou du mythe. Qu’elle soit temporaire, permanente, légère ou gravissime, la santé de nos président a toujours été l’objet d’un secret. IBK est-il trop vieux pour gouverner ? Il a fêté ses 72 ans le 29 janvier dernier et est considéré comme le plus vieux président en exercice du Mali, après Dioncounda Traoré sous la transition. Même si une parathyroïde s’avère être un simple « tumeur bénigne », IBK se révèle être de plus en plus vulnérable comme ses voisins Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Abdel Aziz Bouteflika de l’Algérie. Son entourage a démenti récemment les rumeurs d’un check-point sur sa santé, pour dire que le contrôle médical effectué fin janvier en France avait été prévu de longue date. Tant mieux donc si le président se porte mieux. Le peuple ne réclame que le droit d’être informé sur la santé physique et morale du président.
 
Alassane, et sa sciatique
 
Alassane Dramane Ouattara a été opéré d’une sténose du canal lombaire dans la matinée du 8 février. « La sténose (réduction du calibre) du canal lombaire dont souffrait Alassane Ouattara est une pathologie relativement banale et sans gravité, mais dont les conséquences – difficulté à marcher et à rester debout plus de cinq à dix minutes, la compression des racines nerveuses entraînant de vives douleurs – sont pénibles. » avait précisé Jeune Afrique il y a 3 ans.
« Le président ivoirien, qui souffrait particulièrement de la jambe gauche, a d’abord été traité par des infiltrations de corticoïdes. Les symptômes devenant plus vifs, une laminectomie (élargissement du canal lombaire par la suppression de lames vertébrales) a été décidée – et pratiquée. C’est à Paris, pour que ses médecins puissent intervenir en cas (peu fréquent) d’hématome ou d’infection postopératoire, qu’Alassane Ouattara, qui devrait sortir de l’hôpital dans la semaine du 17 février, passera sa convalescence. Celle-ci durera de deux à trois semaines », poursuit le journal.
 
Or, «On a dit parfois que les puissants de ce monde n’étaient pas bien soignés parce qu’ils avaient une idée préconçue sur les maladies et les médecins, la médecine officielle et les charlatans. On pourrait démontrer, statistiquement, que les chefs d’Etat ont une durée de vie plus courte que l’ouvrier du coin souffrant de la même maladie…. Lorsque j’ai soigné des hommes politiques de haut rang, j’ai souvent été surpris de la crédulité que manifestaient ces dirigeants vis-à-vis des médecines parallèles…. Il faut tenir compte de la mentalité très particulière de ces malades qui nous gouvernent et qui refusent d’une part, de considérer leur état de santé comme incompatible avec la direction d’un pays ou d’une armée, et d’autre part, d’admettre que les conséquences de leur maladie peuvent être graves pour leurs concitoyens… » Ce témoignage est un extrait du livre « Ces malades qui nous gouvernent » de Pierre Accoce et Pierre Rentchnick, dans un entretien que auteurs ont eu avec le professeur Jean Bernard.
 
Les chefs d’Etat africains ont toujours tendance à minimiser leurs maladies et les gardent secrets. Peut-on imaginer Ibrahim Boubacar Keita, Alassane Dramane Ouattara en encore Abdel Aziz Bouteflika publier leurs bulletins de santé ? Pourtant, Michel Debré affirmait en 1996 : « Un chef d’Etat déclinant n’est pas un malade comme les autres. A cause de ses responsabilités. Sa maladie ne peut être seulement une affaire privée ; elle engage aussi le destin de la nation ». La nation a donc le droit de connaitre la vérité car la vie d’un homme, fut-il le plus puissant président du monde, n’est rien, comparable au destin d’un peuple. Dans un pays en guerre, pendant la bataille ou les négociations, tout se résume à un rapport de forces, la victoire dépend de la santé morale physique, la vision et la détermination de celui qui incarne le destin du pays : son président. « Qu’un chef d’état-major soit défaillant ou qu’un chef de l’Etat soit amoindri, et c’est le destin d’un pays, voire du monde, qui peut basculer… »
 
Bouteflika cache sa maladie
 
Le président algérien est également malade et affaibli par les longs mandats depuis 1999.
A 80 ans presque, Abdel Aziz Bouteflika tient d’une main de fer le pouvoir en Algérie. Son état de santé est le secret le mieux gardé du pays et aucune information ne filtre à ce sujet. « Il se rend aussi, en toute discrétion, à Genève, où un avion, mis à sa disposition par des amis émiratis, l’attend pour gagner notamment l’Allemagne et y suivre des traitements », selon une source bien généralement informée.
 
Mais pour combien de temps encore ? Tôt ou tard, on saura la vérité sur les maladies de nos présidents.
 
La rédaction
Source : Le Point

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