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A 24 heures de la rentrée des classes : Les enseignants haussent le ton et dénoncent le « mépris » du gouvernement

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A quelques heures seulement de la rentrée des classes au Mali prévue pour demain mardi 1er octobre 2019, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont animé une conférence de presse, le samedi 28 septembre 2019, à la Maison de l’enseignant de Bamako pour attirer l’attention du gouvernement sur la non-exécution de certains points d’accord. « Les syndicats de l’éducation, au regard de la situation qui prévaut notamment la non-exécution de certains points du procès-verbal de conciliation, du mépris et de la négligence dont fait preuve le Premier ministre vis-à vis des enseignants, prendront toute leur responsabilité afin de mettre les enseignants du Mali dans leur droit », a déclaré Adama Fomba, porte-parole des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 au cours de cette conférence de presse.

Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 attirent l’attention du gouvernement sur l’inexécution de certains points d’accord. Il s’agit de huit syndicats signataires qui sont entre autres :  le syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire et des collectivités (Sypesco), le syndicat national de l’éducation de base (Syneb), le syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités (Synefct), le syndicat national des enseignants de secondaire de l’Etat et des collectivités (Synesec), le syndicat libre et démocratique de l’enseignement fondamental (Sydef), la fédération nationale de l’éducation de la recherche et de la culture (Fenarec), la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (COSES), le syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC).

La conférence de presse du week-end dernier était animée par Adama Fomba, porte-parole des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016, en présence des responsables des autres syndicats. «Nous souhaitons nous entretenir avec vous sur : Le point d’exécution du procès-verbal de conciliation signé le 18 mai 2019 entre le Gouvernement et les Syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 ; La prise en compte des enseignants régis par la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, Portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education Préscolaire et spéciale conformément à la majoration intervenue sur la grille du statut général », a déclaré le conférencier Adama Fomba.

S’agissant du point d’exécution du procès-verbal, le conférencier Adama Fomba a fait savoir que l’année scolaire 2018-2019 a été marquée par de mouvement de grèves qui a failli compromettre celle-ci, mais dans un élan de solidarité et de compromis, les syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 et le Gouvernement ont signé un procès-verbal, le 18 mai 2019. Il a rappelé que le procès-verbal contient dix points dont huit accords, un accord partiel et un point concédé par les syndicats.

« L’exécution des points est peu reluisante »

A ses dires, cinq mois après la signature de cet accord, l’exécution des points est peu reluisante. « Suivant le plan d’action élaboré par la commission de suivi de l’accord, les points 1, 3, 5, 7,8 et 10 par contre les points 2,4 et 9 sont en cours d’exécution. La prise en compte des enseignants régis par la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, Portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education Préscolaire et spéciale conformément à la majoration intervenue sur la grille du statut général », a souligné le conférencier.

Suite à l’accord signé entre le Gouvernement, le CNPM (Conseil national du Patronat du Mali) et l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali), signé le 29 janvier 2019, Adama Fomba a précisé qu’une revalorisation de la grille a été accordée aux fonctionnaires régis par le statut général. « Or la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, Portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale, dispose en son article 39 : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale ».

Ce qui signifie que le personnel enseignant régi par la loi ci-dessus citée doit bénéficier de cette majoration à travers une revalorisation de la grille annexée à ladite loi. Pour atteindre cet objectif et éviter à notre pays la situation de l’année scolaire 2018¬2019, les syndicats de l’Education ont privilégié une démarche scientifique et pédagogique en adressant au ministre du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique deux correspondances respectivement, le 30 mai 2019 et le 19 juillet 2019, pour attirer son attention sur la question », a martelé Adama Fomba. Selon le porte-parole des syndicats d’enseignants, ces deux correspondances ont été répondues timidement en mettant à l’attente les enseignants.

Aussi, a-t-il ajouté, les syndicats dans leur quête de solution à l’amiable ont adressé deux correspondances au Premier ministre : une première, le 06 septembre 2019, pour demander l’application de l’article 39 de la loi portant statut du personnel enseignant et une seconde, le 16 septembre 2019, pour demander une audience. « Toutes ces correspondances sont restées sans suite. Ce qui prouve à suffisance le mépris du Premier ministre vis-à-vis des enseignants et étale à grand jour sa volonté de ne pas voir une école stable, apaisée et performante au Mali », a déploré le conférencier.

Pour lui, les syndicats ont voulu prendre à témoin l’opinion nationale et internationale, c’est pourquoi, ils ont tenu des réunions d’information et de sensibilisation avec les associations et membres de la société civile, le mercredi,11 septembre 2019 et le regroupement des partis politiques, le jeudi 12 septembre 2019 à la Maison de l’enseignant. Dans la même dynamique, il dira que les syndicats ont sollicité une rencontre avec les familles fondatrices de Bamako et les leaders religieux. A l’en croire, cette demande est restée sans suite jusqu’à présent. « Les syndicats de l’éducation, au regard de la situation qui prévaut notamment la non-exécution de certains points du procès-verbal de conciliation, du mépris et de la négligence dont fait preuve le Premier ministre vis-à vis des enseignants, prendront toute leur responsabilité afin de mettre les enseignants du Mali dans leur droit », a conclu Adama Fomba, porte-parole des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016.

Aguibou Sogodogo

Le Républicain

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